Cuba

Cuba : environnement, nature et animaux

Cuba fait figure de parenthèse entre la Floride et le Yucatán. À l'entrée du golfe du Mexique, elle est baignée au nord par l'océan Atlantique et au sud par la mer des Caraïbes. Seulement le quart de son territoire – qui totalise plus de 5 700 km de côtes pour 110 860 km² – est occupé par des montagnes boisées. Des plaines favorables à l'élevage et à la culture de la canne à sucre couvrent la majeure partie de l'île. Trois ensembles montagneux peu élevés s'en détachent: les Alturas, à l'ouest, ne dépassent guère 700 m; la Sierra de Escambray, au centre, atteint une altitude de 1 140 m; au sud-est, enfin, les montagnes de la région de l'Oriente accueillent le point culminant de l'île, le Pico Turquino (1 972 m). Cuba ne possède pas de grands lacs ou de fleuves importants.

La fosse des Caïmans, profonde de 7 200 m, qui sépare Cuba de la Jamaïque, délimite la frontière entre la plaque tectonique nord-américaine et celle des Caraïbes. Outre l'île principale, Cuba englobe l'île de la Juventud (2 200 km², au sud) et près de 4 200 îlots.Le magnifique littoral de 5 746 km de longueur, où s'étirent 300 plages naturelles et un un superbe récif de corail (l'un des plus grand au monde et qui abrite 900 espèces de poissons et 410 espèces d'éponges et de coraux) attire les voyageurs du monde entier.

Sites de l'Unesco et sites Ramsar

Le plus haut niveau de protection environnementale est assuré par l’Unesco, qui a créé ces 25 dernières années six réserves de biosphère, des zones d’une grande biodiversité dans lesquelles des mesures strictes de conservation et des pratiques durables sont mises en oeuvre. La Sierra del Rosario a été la première reconnue, en 1985, à l’issue d’un plan de reforestation de 15 ans. Il y eut ensuite Cuchillas del Toa (1987), la Península de Guanahacabibes (1987), Bacanao (1987), la Ciénaga de Zapata (2000) et la Bahía de Buenavista (2000). En outre, deux des neuf sites cubains inscrits au patrimoine mondial sont considérés comme des sites “naturels” : le Parque Nacional Desembarco del Granma (1999), remarquable pour ses terrasses marines, et le Parque Nacional Alejandro de Humboldt (2001). Cuba compte aussi une demi-douzaine de sites reconnus en 2001-2002 au titre de la convention de Ramsar sur les zones humides : la Ciénaga de Zapata et la Bahía de Buenavista, mais aussi le marais de Lanier, sur l’Isla de la Juventud (où vivent de nombreux crocodiles), le delta du Río Cauto, dans les provinces de Granma et de Las Tunas, et une portion de la côte nord des provinces de Camagüey et de Ciego de Ávila, grand site de nidifi cation des fl amants.

Parc nationaux

La définition d’un parc national à Cuba est assez floue, et certains sont appelés “parc naturel” ou “réserve fl orale”. Il en existe 14, dont plusieurs – la Ciénaga de Zapata est le plus connu – figurent sur la liste des réserves de biosphère de l’Unesco ou celles des sites Ramsar. Fondée en 1930, la Sierra del Cristal, qui abrite la plus grande forêt de pins du pays, fut le premier parc national cubain. Il fallut attendre 50 ans avant que le second voie le jour. Le Gran Parque Nacional Sierra Maestra (ou Turquino) compte sur son territoire le point culminant de l’île. Parmi les autres grands parcs, citons : Viñales, avec ses mogotes, ses grottes et ses plantations de tabac, et La Gran Piedra, près de Santiago de Cuba, qui correspond à la réserve de biosphère de Bacanao. Il existe aussi deux grands parcs nationaux au large de la côte sud de l’île : les Jardines de la Reina (province de Ciego de Ávila), un archipel abritant des sites de plongée exceptionnels, et les Cayos de San Felipe (province de Pinar del Río), peu fréquentés.

Faune et flore

On dénombre à Cuba quelque 350 espèces d’oiseaux, dont une vingtaine locales, ce qui devrait ravir les ornithologues amateurs. L’extraordinaire zunzuncito (colibri d’Helen, Mellisuga helenae), l’oiseau le plus petit du monde, long de quelques centimètres, peut être aperçu dans les mangroves de la Ciénaga de Zapata, dans la province de Matanzas, ou dans la Península de Guanahacabibes, dans la province de Pinar del Río. Dans ces zones vit également le tocororo (trogon cubain), l’oiseau national. On y trouve aussi des cartacubas (oiseau endémique de Cuba), ainsi que des hérons, spatules, perruches, et, plus rare, la chevêchette de Cuba. Les cayos de la côte nord de Cuba abritent une forte population de fl amants roses, bien que la plus grande zone de nidifi cation de l’hémisphère Ouest, dans le delta du Río Máximo (province de Camagüey), ait été récemment contaminée. Malheureusement, l’ouragan Irma en septembre 2017 a tué de nombreux oiseaux, dont beaucoup de flamants roses.

Chassés à outrance, les mammifères terrestres ont presque disparu de l’île. Le plus gros mammifère endémique encore existant, le jutía (agouti), est un rongeur de 4 kg qui survit sur les récifs coralliens reculés, partageant son territoire avec les iguanes. La plupart des 38 espèces de mammifères sont de la famille des chauves-souris.

Il existe à Cuba une espèce de grenouille si petite et si rare qu’il a fallu attendre 1996 pour qu’on la découvre – dans ce qui est aujourd’hui le Parque Nacional Alejandro de Humboldt, près de Baracoa. Uniquement identifié sur un territoire de 100 km2, ce batracien endémique de moins d’un centimètre de long n’a toujours pas été baptisé d’un nom commun et reste désigné par son appellation scientifi que, Eleutherodactylus iberia. Parmi les autres curieuses espèces, citons la mariposa de cristal, l’un des deux papillons au monde à avoir les ailes transparentes ; le rare manjuarí (poisson-crocodile ou lépisostée de Cuba), très vieux poisson considéré comme un fossile vivant, la polimita, remarquable escargot identifiable à ses joyeuses stries jaunes, rouges et marron, et l’endémique Lucifuga, un poisson aveugle cavernicole découvert en 2011.

Les reptiles – crocodiles, iguanes, lézards et 15 espèces de serpents non venimeux – sont très présents à Cuba. Le plus grand serpent, le majá, est un constrictor, parent de l’anaconda, qui peut atteindre 4 m de long. Ce serpent nocturne ne cherche pas à approcher l’homme. Le crocodile cubain endémique (Crocodylus rhombifer), relativement petit, se montre agile sur la terre et dans l’eau. Il possède 68 dents acérées parfaitement adaptées pour fracasser les carapaces des tortues. Après avoir souffert de la destruction massive de leur habitat au cours du XXe siècle, les crocodiles ont vu leur population augmenter de nouveau grâce aux mesures de protection mises en place à partir des années 1990. Cuba a créé un certain nombre de fermes d’élevage (criaderos) qui fonctionnent bien – la plus grande se trouve à Guamá, près de la baie des Cochons. De plus grande taille, le crocodile américain (Crocodylus acutus) vit dans les marais de Zapata, entre autres zones marécageuses de la côte sud.

Contrairement à la faune terrestre, la faune marine est importante. Le lamantin vit essentiellement dans la Bahía de Taco et la Península de Zapata. Le requin-baleine, dans la zone de María la Gorda, à l’extrémité occidentale de l’île, se rencontre de novembre à février. Quatre espèces de tortues (luth, caouanne, verte et imbriquée) vivent dans les eaux cubaines et pondent sur des plages protégées de la Península de Guanahacabibes.

Ecologie

Cuba a fondé, en 1976, la Commission nationale pour la protection de l’environnement et l’utilisation rationnelle des ressources naturelles (Comisión Nacional para la Protección del Medio Ambiente y los

Recursos Naturales, Comarna), qui a pour objectif d’inverser le processus de 400 ans de déforestation et de destruction de l’habitat naturel. Des “ceintures vertes” et des campagnes de reforestation ont ainsi été mises en place. C’est la Comarna qui s’occupe des politiques de protection de l’environnement. Elle agit en tant que coordinateur et assure la bonne application de la législation aux niveaux national et international. Cela implique l’adhésion de Cuba aux traités internationaux régissant ses réserves de biosphère et ses sites classés au patrimoine mondial. On estime que Cuba abrite entre 6 500 et 7 000 espèces de plantes, dont presque la moitié sont endémiques.

L’économie cubaine, dans son eff ort pour survivre, contribue à aggraver les problèmes écologiques. Alors que le pays fonde tous ses espoirs sur le tourisme, une politique environnementale paradoxale a vu le jour. La pression sur l’environnement se fait plus forte avec l’augmentation du tourisme, depuis l’ouverture des relations avec les États-Unis. La production pétrolière de Cuba est déstabilisée par les difficultés de son allié vénézuélien. Le gouvernement envisage des forages pétroliers au large de la côte nord-ouest, mais une marée noire serait dévastatrice.

Infrastructures vieillissantes et pollution

Dès votre arrivée à La Havane ou à Santiago de Cuba, vous serez frappé par la pollution de l’air. Les particules en suspension, les fameuses vieilles voitures crachant de la fumée noire et les produits dérivés provenant de l’incinération d’ordures ne sont toutefois pas les seuls facteurs de pollution. Le réseau d’assainissement centenaire de La Havane – construit pour une population qui a quadruplé depuis – est sur le point de lâcher. L’engorgement des égouts touche près de la moitié de la ville et les fuites d’eau potable rendent vains les eff orts d’économie d’eau. Les cimenteries, les raffineries de sucre et les autres industries lourdes ont aussi leur part de responsabilité. Les mines de nickel qui cernent Moa illustrent le règne sans partage de l’industrie : le paysage, l’un des plus beaux de l’île, a été transformé en un gigantesque terrain vague. Il n’existe hélas pas de solution toute faite ; le nickel, qui figure parmi les principales exportations du pays, est une matière première dont l’économie cubaine ne peut se passer. Si les vieilles voitures américaines composent un tableau romantique pour les touristes, elles sont très gourmandes en énergie, tout comme les transports publics antédiluviens qui utilisent des carburants de substitution très polluants, nocifs pour la santé des habitants.

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