-
Publié le 19/09/2013 5 minutes de lecture
Sites sacrés, avant-postes coloniaux ou mondes inconnus, ces énormes monolithes ne sont pas passés inaperçus...
1. Uluru (Australie)
À l’image d’un iceberg, Uluru (ou Ayer’s Rock, Australie) se dresse à 348 m de hauteur sur un roc deux fois plus massif, en plein coeur de l’Outback. La partie émergée de ce monstre du Territoire du Nord est assez impressionnante : il fait près de 10 km de circonférence et il faut 2 heures pour l’escalader. Mais les Aborigènes anangus vous le déconseilleront, car c’est un lieu sacré et déterminant du “temps du rêve”. Une légende affirme qu’il est le résultat de guerres tribales, la Terre affligée ayant créé Uluru pour rappeler le carnage. L’histoire paraît plausible quand on voit le monolithe virer de l’orange vif au rouge sombre à mesure que le soleil se couche.
Le parc national d’Uluru-Kata Tjuta, à 445 km d’Alice Springs, est ouvert tous les jours de l’aube au crépuscule (www.environment.gov.au/parks/uluru).
2. Sigiriya (Sri Lanka)
Le “rocher du Lion” est un imposant pic volcanique de 200 m qui domine les jardins paysagers au coeur du triangle culturel du Sri Lanka. Véritable merveille géologique, il a également servi de refuge au prince Kasyapa, sous la menace d’un coup d’État, en l’an 477. Au sommet du mont, on peut voir les vestiges de la noble citadelle du prince, un chef-d’oeuvre architectural auquel on accède par la porte du Lion (dont on voit encore les énormes pattes en pierre). La base est ornée de fresques dépeignant ses 500 concubines, qui n’ont rien perdu de leur fraîcheur malgré leurs 1 500 ans.
Sigiriya se trouve à 10 km à l’est de la route principale, entre Dambulla et Habarana. Des bus circulent fréquemment depuis Dambulla à partir de 7h.
Sigiriya, Sri Lanka. Jean-Louis Potier
3. Torres del Paine (Chili)
Acérées comme le trident du diable, les trois Torres del Paine(Chili) sont emblématiques de la Patagonie chilienne. Les tours sont à la fois empreintes de splendeur, et d’une sourde menace. De fait, à contempler ces éclats granitiques sculptés par plusieurs dizaines de milliers d’années d’érosion, le visiteur a l’impression d’entrer dans un monde où l’homme n’a plus sa place et où seuls les guanacos se voient octroyer le privilège de survivre. Si la nature est aussi sauvage qu’effrayante, le parc se révèle en revanche très accueillant pour les visiteurs, avec ses campements, ses refuges confortables et ses sentiers bien balisés.
Le meilleur moment pour randonner dans les Torres del Paine se situe de décembre à février, lorsque le temps est plus clément et que les jours s’allongent.
Torres del Paine, Chili. Neil Wilkie
4. Ben Amera (Mauritanie)
Presque aussi imposante qu’Uluru en Australie, cette formation bien moins connue trône, forte de son anonymat, dans l’aride solitude du désert mauritanien. Ce monolithe de 400 m de haut se dresse à 5 km du village de Tmeimichat et le meilleur moyen de l’apercevoir consiste à emprunter le train entre Nouadhibou et Zouerate. Le trajet est une expérience très enrichissante : le plus long train du monde – 220 wagons alignés sur 3 km – évolue en grinçant dans le désert pour livrer du minerai de fer aux régions désolées du centre de la Mauritanie.
Ben Amera se trouve à 400 km à l’ouest de Nouadhibou ; certaines agences de voyage locales peuvent organiser une nuit sous la tente près du rocher.
5. Savandurga, Karnataka (Inde)
Constitué de deux collines (l’une noire et l’autre blanche), Savandurga(Inde du Sud) forme un renflement pelé dans la forêt du plateau de Deccan. Les pèlerins fréquentent les temples qui occupent ses contreforts, tandis que les plus hardis escaladent le bloc pour explorer ses fissures et le fort construit sur ses flancs. L’ascension est difficile malgré le balisage et il vaut mieux se faire guider par un berger. L’effort est largement récompensé par de merveilleux vestiges architecturaux et le sanctuaire aménagé sur le sommet plat, sans oublier le fabuleux panorama verdoyant.
Savandurga est à 60 km de Bangalore ; ne faites pas l’ascension (2 à 3 heures) par temps pluvieux, car le sentier est très glissant.
Savandurga, Inde. Vishal
6. Rocher de Gibraltar (Royaume-Uni)
Nul autre monolithe n’offre un tableau aussi curieux : le soleil ibérique, des singes espiègles, la vigie de la Méditerranée et de bons vieux bistrots anglais. Cette masse rocheuse haute de 426 m, qui veille sur le détroit de Gibraltar, est le coeur de la petite enclave britannique du sud de l’Espagne. Un groupe de magots peuple la réserve naturelle au sommet du rocher, tandis que d’innombrables grottes grignotent le calcaire en contrebas. On peut y découvrir les abris des derniers Néandertaliens, qui vivaient là voici 30 000 ans, et les galeries défensives creusées par des généraux britanniques désireux de conserver cette importante garnison.
La frontière entre l’Espagne et Gibraltar est ouverte 24h/24 et l’accès est gratuit (ignorez les vendeurs de “billets d’entrée”) ; voir www.gibraltar.gi.
7 Roraima (Venezuela)
Les tepuys, mystérieux rochers plats enveloppés de brume, sont d’imposantes mesas apparues il y a 2 milliards d’années dans la jungle sud-américaine – ils font partie des plus anciennes formations de la planète. Roraima(Venezuela) en est le roi, avec ses parois presque verticales sillonnées de cascades qui s’élèvent à 2 810 m d’altitude. Le sommet dissimule un écosystème qui s’est développé dans un isolement absolu, peuplé de grenouilles singulières, de fleurs et de plantes carnivores aux moeurs étranges. Des explorateurs européens ont vaincu le nid d’aigle pour la première fois en 1884, ce qui a inspiré à sir Arthur Conan Doyle son fameux Monde perdu, peuplé de dinosaures.
Roraima se dresse à 22 km au nord-est de Paraitepui ; des excursions sont possibles depuis Santa Elena, la ville la plus proche.
Roraima, Venezuela. Paulo Fassina
8. Devils Tower, Wyoming (états-Unis)
Cette impressionnante saillie de roche éruptive haute de 386 m doit une part de sa célébrité à Steven Spielberg, qui a fait de la “tour du Diable” la vedette de ses Rencontres du troisième type. Ovnis mis à part, une vie bien terrestre peuple le parc qui l’entoure : pins, cerfs, chiens de prairie et ours (le rocher est appelé “pavillon de l’ours” en lakota). C’est en tout cas un lieu très particulier, vénéré par les Indiens des Plaines depuis la nuit des temps et devenu en 1906 le premier monument national des États-Unis.
Aucun transport public ne dessert le monolithe. En voiture, prenez la route pittoresque qui passe par Hulett ; voir www.nps.gov/deto.
Devils Tower, États-Unis. Ellen Macdonald
9. El Capitan, Yosemite (états-Unis)
Le granit gris du Yosemite est apparu il y a 500 millions d’années, mais ce sont des millénaires d’érosion et de glaciation qui ont sculpté les reliefs actuels du parc national, une vallée en U d’une splendeur dépassant toute description. Veillant comme une sentinelle sur cette partie de l’arrière-pays californien, le monolithe d’El Capitan est, avec ses 910 m, l’un des plus grands blocs de granit au monde. Celui que les Ahwahneechee appellent Tu-toka-nu-la (du chant de la chenille, l’unique créature capable de le mesurer) est devenu le Saint- Graal des varappeurs, mais rien n’impose de l’escalader à qui souhaite simplement l’admirer...
Yosemite se trouve à 320 km de San Francisco – 4 heures de voiture ou 6 heures en train et en bus ; voir www. nps.gov/yose.
10 Peña de Bernal (Mexique)
Haut de 350 m, le rocher de Bernal, qui veille sur la petite communauté de San Sebastian Bernal (Mexique), se distingue nettement des collines alentour par son profil trapu et escarpé. Isolé dans l’État de Querétaro, une région pourtant assez proche de Mexico, il est méconnu des voyageurs. Une agréable randonnée conduit à une petite chapelle, pour une belle vue sur les vallées. Pour l’anecdote : selon la légende, quand le soleil brille, une ombre en pointe indique une grotte sur son flanc, où un serpent géant garderait un précieux butin.
San Sebastian Bernal est à 60 km de la ville de Querétaro ; un spectacle son et lumière illumine le monolithe tous les samedis.
Les lieux incontournables en Europe et dans le monde, dans le livre1000 idées de voyagepublié chez Lonely Planet. |
Photo Uluru : Joanna Penn