
Les whiskys japonais sont renommés partout dans le monde et parmi eux, le groupe Nikka Whisky. © mastercylinder - fotolia.com
Texte par
Chris Zeiher
Mis à jour le : 23 mars 2017
Si la folie du rosé et des microbrasseries semble un peu passée de mode, la fabrication artisanale de spiritueux est dans l’air du temps. Du gin australien au whisky single malt du nord du Japon, en passant par la vodka expérimentale des États-Unis, force est de reconnaître que ces microdistilleries travaillant à partir d’ingrédients d’origine locale ouvrent de nouvelles voies pour nos papilles.
D’une épaisse forêt sur les berges de la spectaculaire Ångermanälven surgit la Box Distillery, tout au nord de la Suède. Pour cette pittoresque distillerie, l’emplacement compte plus que tout : la rivière cristalline – où se déversent quelque 500 000 litres d’eau glacée des montagnes à la seconde – et les importantes variations thermiques de la région donnent naissance au whisky le plus original de Scandinavie.
Visites quotidiennes de juin à août. Restaurant et bar sur place.
Installés dans Industry City, un ensemble de bâtiments industriels qui accueillent à Brooklyn (New York) toutes sortes d’entreprises créatives, les experts de cette distillerie proposent une vodka, élaborée à partir de sucre de betterave. Toutes les machines ont été construites par leurs soins, ce qui rend leurs breuvages et le lieu uniques.
Le vendredi et le samedi soir, dégustations avec vue sur l’Hudson entre 16h et 22h.
Les whiskys japonais occupent aujourd’hui une place d’honneur dans les bars les plus raffinés de la planète. Le groupe Nikka Whisky produit une grande partie de ses prestigieux single malts tourbés dans la Yoichi Distillery. Installée à proximité de Sapporo, dans le sud d’Hokkaido, cette distillerie fondée en 1934 est encadrée par des montagnes et la mer du Japon.
Visites guidées ou non… et dégustations.
L’Écosse a beau être la patrie du whisky, l’île d’Islay (Hébrides) n’en abrite pas moins la microdistillerie The botanist qui élabore un gin très fleuri à base d’extraits de plantes peu connues. Ces ingrédients naturels glanés au fil des rivages, collines et tourbières d’Islay, sont distillés avec soin pour obtenir un gin des plus modernes.
Offrez-vous une visite pour bénéficier d’un aperçu du procédé de distillation et de la philosophie maison.
Au cœur de la région viticole du Victoria, cette petite distillerie sophistiquée, fer de lance des microdistilleries australiennes, offre une délicieuse alternative aux nombreuses caves de la Yarra Valley environnante. La Four Pillars est spécialisée dans la fabrication de gin à partir d’extraits de plantes originaires d’Australie, tel le myrte citronné ou le poivre de Tasmanie.
À environ une heure de route de Melbourne, la Four Pillars abrite une salle de dégustation moderne qui n’a rien à envier à nombre de caves à vin de la région.
Sipsmith, l’une des cinq distilleries de gin installées dans la région de Londres, est aussi la première du cru à se voir accorder une licence pour un alambic en cuivre depuis 1820. Produits en petite quantité par des experts artisans, le gin et la vodka évoquent la vaste campagne anglaise. Le délicieux gin à la prunelle est vieilli sur un lit de prunelles sauvages, qui lui confère une extraordinaire teinte bordeaux.
Les visites sur réservation ont lieu certains soirs de la semaine entre 18h30 et 20h.
La spécialité de cette distillerie est la création de délicieuses eaux-de-vie à partir de baies subarctiques. Utilisant des ingrédients cueillis à la main en pleine nature islandaise, cette maison propose notamment un alcool à la camarine noire, une baie sombre et juteuse que l’on trouve uniquement dans la toundra, et le brennivín, un spiritueux islandais traditionnel parfumé au cumin et à l’angélique.
La distillerie n’est pas ouverte au public. On pourra toutefois goûter ses succulents produits dans le meilleur bar à cocktails d’Islande, le Slippbarinn, à Reykjavik (Islande).
Première microdistillerie d’Irlande, la Glendalough Distillery, lancée par cinq amis, contribue à préserver le patrimoine national en réintroduisant le poitín (“l’eau de la vie”) dans la sphère des spiritueux. Jadis fabriqué de main de maître par des moines, le poitín fut interdit par le roi Charles II en 1661, après quoi il sombra dans l’oubli. La distillerie produit désormais trois versions plus ou moins alcoolisées de cet élixir : le Premium Irish, le Sherry Cask Finish et l’impressionnant Mountain Strength.
La distillerie ne propose pas de dégustations. Vous êtes néanmoins invités à goûter le poitín au Wicklow Heather, dans le village voisin de Laragh.
Tous les artisans distillateurs ne sont pas nés de la dernière pluie. Cette maison gérée par la famille Poli produit une excellente grappa au cœur de la Vénétie depuis plus d’un siècle. L’un des secrets de sa prestigieuse eau-de-vie est la recherche de marcs de raisin de qualité, ainsi que la distillation au moyen d’alambics traditionnels ou à bain-marie.
Poli organise des visites guidées.
Le bourbon a vu le jour dans le comté du même nom, dans l’État du Kentucky. Aujourd’hui encore, d’excellents petits producteurs de spiritueux sont installés au cœur des champs de pâturin de la région. Première distillerie du bourbon country à se voir accorder une licence après la Prohibition, Hartfield & Co se targue aussi de se procurer ses ingrédients autant que possible dans un rayon de moins de 20 km. En somme, la distillation artisanale dans ce qu’elle a de plus pur.
La distillerie est installée à Paris. Nom donné, tout comme Bourbon, en remerciement du soutien français lors de la guerre d’indépendance. Le “County Tour” du samedi comprend une découverte des procédés de distillation utilisés par Hartfield et s’achève par une dégustation.