Tsang

Sanctuaire de Sakya

Au sud, cet immense monastère aux hauts murs gris est l’un des édifices les plus mémorables du Tibet. Érigé en 1268, il fut conçu dans un objectif défensif, d’où la présence de tours de guet à chaque angle. La sombre salle d’assemblée dégage une atmosphère de sacralité unique. Comme d’habitude, c’est le matin que le plus de chapelles sont ouvertes.

Juste devant l’entrée principale du mur oriental se trouve l’accès à la cour intérieure et à l’imposant Lhakhang Chenmo (grand temple de la rive sud), avec la salle d’assemblée (Tsokchen Dukhang), dont les murs font 16 m de haut et 3,5 m d’épaisseur. Le temple couvre à lui seul 15 000 m2, et la salle d’assemblée 5 500 m2 !

De prime abord, on peut avoir l’impression que cette salle est semblable à toutes les autres : un intérieur sombre éclairé par les rayons du soleil et les lampes à beurre, une odeur omniprésente de beurre brûlé, et des statues dorées représentant boud­dhas, bodhisattvas, rois tibétains et lamas. Pourtant, vous ne tarderez pas à réaliser toute la sacralité et la magnificence de Sakya. Prévoyez du temps pour vous imprégner de cette atmosphère unique.

Dans la salle, remarquez notamment le grand tambour dans l’angle gauche et les imposants piliers sacrés, dont certains, faits de troncs d’arbres entiers, sont célèbres dans tout le Tibet. L’un d’eux serait un cadeau de Kubilai Khan.

Autre présent de Kubilai au monastère : la fameuse conque blanche de Sakya, qui orne actuellement un mandala doré. Selon la légende, la conque était la seule chose qu’il restait du Bouddha lorsque, dans une incarnation antérieure, il était un simple coquillage. Les pèlerins se pressent ici pour écouter le son doux et bas du coquillage sacré provoqué par le souffle d’un moine.

La salle d’assemblée est ornée d’­immenses bouddhas dorés, dont beaucoup ont la particularité de servir aussi de reliquaires d’anciens abbés de Sakya. Le bouddha à l’angle gauche conserve la dent du bouddha du Passé. Le grand chorten voisin est le monument funéraire du 40e abbé du monastère ; la statue à sa droite conserve les vêtements et les cendres du fondateur du monastère. Dans la statue centrale de Sakyamuni se trouvent les vêtements et les reliques de Sakya Pandita. À droite du Bouddha central, on peut voir les statues de Jampelyang (Manjushri), de Jampa (Maitreya) assis et de Dorje Chang (Vajradhara).

Remarquez les cornes, les défenses d’éléphant et la peau de tigre qui ornent les piliers à côté des belles statues de bodhisattvas.

Parmi les trésors de Sakya figure sa fameuse grande bibliothèque, longtemps considérée comme la plus remarquable du Tibet, dont les écrits occupent chaque centimètre carré des murs, du sol au plafond. Il y aurait là quelque 18 000 volumes et manuscrits précieux, richement calligraphiés et dont les reliures sont ornementées.

En sortant de la salle d’assemblée, la chapelle sur votre droite (sud) est le Purba Lhakhang. Les images centrales sont celles de Sakyamuni et Jampelyang (Manjushri). Derrière, les peintures murales représentent Tsepame (Amitayus) à gauche, Drölma (Tara) et une Namgyelma (Vijaya) blanche à plusieurs bras à l’extrémité gauche, ainsi qu’un bouddha de la médecine, deux Sakyamuni et Jampa (Maitreya).

Au nord de la cour intérieure, le ­Nguldung Lhakhang (salle des chortens) renferme onze magnifiques chortens argentés qui ­contiennent également les reliques d’anciens abbés de Sakya. Dans l’angle gauche, une vitrine en verre poussiéreuse abrite un mandala de sable. Une porte (parfois fermée à clé) mène à une autre chapelle ornée de superbes chortens et fresques. L’endroit est très sombre ; prévoyez une lampe torche.

À côté se trouve une nouvelle collection de reliques renfermant certains des plus beaux thangka et statues du monastère.

En quittant la cour intérieure, prenez l’entrée de gauche menant au Tsechu Lhakhang, qui abrite une statue parlante de Guru Rinpoche et des chortens funéraires des détenteurs de la lignée de Drölma Phodrang (Sakya comptait deux maisons souveraines, celle de Drölma Podrang et celle de Phutsok Podrang).

À l’extérieur de cet ensemble central (mais toujours dans l’enceinte fortifiée), il y a deux chapelles ouvertes, dont la sinistre chapelle protectrice de Phakpa Lhakhang – la plus intéressante. Sa forte odeur d’encens, ses monstres terrifiants, ses immenses masques de cham et ses yaks démoniaques ne vous laisseront certainement pas indifférents. Il y a plusieurs autres gönkhang au dernier étage du monastère, auquel on accède par une longue échelle à côté de l’entrée principale.

Vous pouvez aussi monter sur les murs extérieurs du monastère pour rejoindre le kora et jouir d’une belle vue sur la vallée.

45 ¥ ; 9h-18h.10 ¥, accès par la salle d’assemblée) (20 ¥
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