Entouré de hauts murs, ce magnifique ensemble monastique de 20 000 m2, fondé en 1580 par la riche veuve doña María de Guzmán, occupe tout un pâté de maisons, formant comme une citadelle au cœur de la ville. L’accès se fait du côté sud-est.
La meilleure façon de le visiter consiste à louer à l’entrée les services d’un guide compétent. Après la visite guidée (1 heure environ), vous pourrez flâner à votre guise jusqu’à la fermeture. Le couvent ouvre également deux soirs par semaine pour que les visiteurs le découvrent à la lueur des bougies.
Vous pouvez aussi explorer Santa Catalina par vous-même, quitte à vous perdre un peu (un plan miniature figure au dos des billets). Mieux vaut concentrer la visite sur les trois cloîtres principaux. L’arche du silencio débouche sur le cloître des novices, où un hévéa pousse au centre de la cour. Les futures religieuses qui entraient ici ne devaient plus prononcer un mot et consacrer leur vie au travail et à la prière. Après quatre années de noviciat, durant lesquelles leurs riches familles payaient une dot annuelle de cent pièces d’or, elles pouvaient prononcer leurs vœux ou choisir de quitter le couvent, au risque de déshonorer leur famille.
Après leurs vœux, les nonnes passaient dans le cloître des orangers, ainsi appelé à cause de ses orangers qui symbolisent le renouveau et la vie éternelle. De celui-ci, on peut jeter un coup d’œil dans la salle dite de Profundis, une chambre mortuaire où l’on veillait les sœurs décédées. Des peintures des défuntes ornent les murs ; les artistes disposaient de 24 heures pour peindre ces portraits, car il n’était pas question de représenter les nonnes de leur vivant.
Partant du cloître des orangers, la rue Córdova est bordée de cellules qui accueillaient une ou plusieurs religieuses, ainsi que leurs servantes ; d’austères à luxueuses, elles reflétaient la fortune des occupantes. La rue Toledo conduit au café, qui sert pâtisseries et expressos, puis aboutit aux lavoirs, d’énormes jarres en terre qui étaient alimentées par l’eau de la montagne qui s’y déversait.
En descendant la rue Burgos vers le resplendissant clocher en sillar (roche volcanique blanche) de la cathédrale, les visiteurs peuvent entrer dans la cuisine commune, sombre et humide, qui servait d’église jusqu’à la réforme de 1871. Juste après se trouve la place Zocodober (du mot arabe signifiant “troc”), où les religieuses se réunissaient le dimanche pour échanger les produits qu’elles fabriquaient, tels que savons ou pâtisseries. Plus loin sur la gauche se tient la cellule de la légendaire Sor Ana, réputée pour l’exactitude de ses prédictions et les miracles qu’elle aurait accomplis jusqu’à sa mort en 1686.
Enfin, le cloître majeur est bordé d’un côté par la chapelle et de l’autre par la galerie d’art, jadis un dortoir. En forme de croix, ce dernier abrite des peintures murales illustrant la vie de Jésus et de la Vierge.
054-22-1213 ; santacatalina.org.pe ; Santa Catalina 301 ; 9h-18h, dernière entrée 1 heure avant fermeture