Tibet occidental (Ngari)

Lhakhang Marpo

Également appelé la Chapelle rouge, ce grand édifice fut construit vers 1470. Les superbes peintures murales furent repeintes vers 1630, peu avant la chute du royaume de Guge. Remarquez la porte originelle de la chapelle qui comporte des encadrements concentriques, gravés d’effigies de ­bodhisattvas, d’éléphants et des syllabes du mantra Om mani padme hum (“hommage au joyau dans le lotus”) sur six panneaux.

Dans la chapelle, de fines colonnes soutiennent le toit, comme dans le Lhakhang Karpo voisin. À côté de la porte principale se tiennent des représentations de Chenrezig (Avalokiteshvara), de la Tara verte et d’une Tara blanche courroucée à huit bras, avec Drölma et Jampelyang (Manjushri) sur la droite.

Les statues qui se dressaient jadis dans la chapelle étaient installées vers le centre de la salle et, bien qu’il n’en subsiste que les socles et quelques fragments endommagés, l’impression d’espace bondé, les couleurs intenses et le silence créent une atmosphère surréaliste.

Endommagées par des vandales et des fuites d’eau, les peintures murales restent tellement vives qu’on oublie facilement qu’elles ont plus de 350 ans. Sur le mur de gauche se trouvent les fameuses peintures qui retracent la construction du temple : des animaux tirent d’énormes poutres en bois, tandis que des musiciens soufflent dans de longues trompettes et que des lions des neiges dansent pour célébrer l’achèvement de l’édifice. Des officiels assistent à l’événement (une délégation du Cachemire coiffée de turbans), suivis par des membres de la famille royale, le roi et la reine (sous un parasol), Öpagme (Amitabha) et enfin une file de moines qui psalmodient. Les cadeaux royaux bordent le bas de la scène.

Les peintures du mur à l’extrême droite (côté nord) décrivent la vie du Bouddha, le montrant tenté par les démons et protégé par un serpent naga, entre autres. Sur le mur est, huit chortens stylisés représentent les huit événements de la vie du Bouddha.

Les principales divinités de la chapelle étaient placées sous des torana, des arches richement décorées d’oiseaux et de crocodiles, et surmontées d’apsara (nymphes) volantes. Au fond de la salle, les statues des 35 bouddhas confessionnels se tenaient jadis sur des socles individuels ; quelques corps subsistent mais toutes les têtes ont disparu.

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