Tibet occidental (Ngari)

Lhakhang Karpo

Probablement la plus importante chapelle du Ngari, le vaste Lhakhang Karpo, ou Chapelle blanche, renferme les plus anciennes œuvres de Tsaparang. Les peintures murales datent du XVe siècle ou du XVIe siècle, mais leurs influences remontent à l’art bouddhique cachemiri du Xe siècle (remarquez les torses élancés, les tailles fines et les longs doigts des divinités de style hindou). En dehors de Tsaparang, il existe très peu d’exemples de l’art cachemiri ancien (présent au monastère d’Alchi, au Ladakh).

Le plafond de la chapelle est merveilleusement peint, comme les nombreuses fines colonnes de soutien, composées de différentes pièces de bois (les arbres sont très rares dans le Ngari). Les peintures et sculptures de Sakyamuni qui sur­montent chaque colonne sont particulièrement remarquables. Jadis, 22 statues grandeur nature longeaient les murs ; il n’en reste que 10, très abîmées. Dans l’angle au fond à gauche subsistent les jambes de Jampa, et à droite celles de Yeshe Ö. À l’origine, chaque statue était entourée d’un torana (arche) et reposait sur un socle de style cachemiri. Seuls quelques fragments sont encore visibles (dans le coin au fond à gauche et un renfoncement à l’arrière), ainsi que les trous des fixations de ces statues dans les murs.

Les portes sont flanquées de deux statues de gardiens, endommagées mais hautes de 5 m, Tamdrin (Hayagriva) le rouge et Chana Dorje (Vajrapani) le bleu. Même sans bras, elles laissent imaginer les merveilles perdues de la chapelle.

L’immense statue de Sakyamuni qui se dressait jadis dans le renfoncement, le Jowo Khang, au fond de la salle, a été remplacée par l’une des statues du gardien. Les murs latéraux à l’arrière étaient jadis couverts de rangées de petites divinités, chacune perchée sur sa propre tablette.

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