Ouest de l’Iran

Takht-e Soleiman

Entouré d’une enceinte vieille de 1 500 ans, le “trône de Salomon” se dresse dans une cuvette en altitude cernée de montagnes. Ce site, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, figure parmi les plus grandioses de l’ouest de l’Iran. Il n’en reste toutefois que des vestiges, sans commune mesure avec les magnifiques bas-reliefs de Persépolis. Son ancienneté et son cadre splendide justifient néanmoins le détour. Négociez le trajet auprès des taxis stationnés sur la place Ghalam de Takab (18 $US aller-retour, attente comprise).

Au IIIe siècle, Takht-e Soleiman s’appelait Azergoshnasb et constituait le centre spirituel du zoroastrisme, religion d’État de la dynastie sassanide qui vénérait la terre, le vent (omniprésent ici), l’eau et le feu. Une eau limpide (bien que toxique) abondait dans le beau et mystérieux lac de cratère qui occupe le centre du site et fournit encore 90 litres par seconde. Celle-ci alimentait probablement un temple de l’eau de même type que le temple d’Anahita. Le gaz provenant des cheminées volcaniques était acheminé dans des conduites en céramique pour entretenir la “flamme éternelle” du temple du feu ou ateshkadeh.

L’endroit n’a aucun rapport avec le roi Salomon de l’Ancien Testament. Il doit son nom à ses gardiens qui, pour empêcher sa destruction par les conquérants arabes au VIIe siècle, prétendirent que le personnage, vénéré par les musulmans comme tout prophète biblique, y avait vécu.

Au XIIIe siècle, Takht-e Soleiman servit de résidence d’été aux khans mongols de la dynastie ilkhanide, avant de décliner. Recouvertes d’un toit moderne, les ruines de leur pavillon de chasse abritent une réserve (souvent fermée) où sont stockées des amphores, des fragments de colonnes non étiquetées, des photos et des tronçons de conduites de gaz antiques.

Un guide, fréquemment présent à l’entrée du site, vous aidera à identifier les pans de mur, à condition de surmonter la barrière linguistique. Sinon, demandez à la billetterie le plan-brochure en farsi et en anglais (1 $US).

Takht-e Soleiman se situe à 2 km des maisons en terre coiffées de meules de foin de Nosratabad, site présumé de Shiz, antique centre nestorien de savoir gréco-persan. Des savari et des minibus desservent sporadiquement le village, mais le maigre trafic rend l’auto-stop difficile au-delà. D’après une rumeur à vérifier, une pension aurait ouvert à Nosratabad.

044-4545 3311 ; 8h-crépuscule
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