Odisha (Orissa)

Temple du Soleil

Conçu comme le char cosmique de Surya, dieu du Soleil, ce vaste temple d’une beauté à couper le souffle fut édifié au milieu du XIIIe siècle, probablement par le roi Narashimhadev Ier pour célébrer sa victoire militaire sur les musulmans. Vingt-quatre gigantesques roues en pierre symbolisant les heures de la journée sont sculptées autour de la base, et sept puissants chevaux de pierre (pour les jours de la semaine) tirent l’ensemble. Le monument fut conçu de façon à ce que la lumière de l’aube illumine l’intérieur du deul (sanctuaire du temple) et la divinité qui y présidait.

Le temple ne resta en activité que trois siècles. À la fin du XVIe siècle, le shikhara de 40 m de haut s’effondra partiellement. Plusieurs causes ont été invoquées : vol du cuivre de sa coupole par des Moghols en maraude, déplacement du Dadhinauti (pierre d’arche) lors du pillage perpétré par Kalapahad ou usure par les cyclones récurrents. La divinité qui présidait fut sans doute déplacée au XVIIe siècle au temple de Jagannath à Puri. L’intérieur du temple fut comblé de pierres en 1903 par les Britanniques.

L’édifice, qui se détériore peu à peu, fait l’objet, depuis des années, de travaux de restauration assidus. Chaque année, des sections entières de panneaux décoratifs en ruine sont remplacées par de nouveaux éléments aux motifs insipides, et le temple perd ainsi progressivement tout ce qui rendait son architecture si remarquable.

Deux lions de pierre écrasant des éléphants gardent le gajasimha (entrée principale) menant au nritya mandapa (salle de la danse) abondamment sculpté. Les marches, flanquées de chevaux fougueux, montent vers le jagamohan (salle des assemblées), toujours debout. Derrière, le deul (sanctuaire), privé de sa flèche, abrite les trois grandes statues en chlorite de Surya, alignées de manière à recevoir le soleil à l’aube, à midi et au crépuscule. La forme du char, adoptée comme modèle pour le temple, s’inscrit dans une vieille tradition architurale indienne, dont témoignent également le temple de Vittala, à Hampi, et le site de Pancha Ratha (qui compte cinq chars de pierre dédiés aux cinq frères Pandava, héros de l’épopée du Mahabharata), à Mahabalipuram.

La base du temple, ses murs et son toit sont entièrement recouverts de sculptures. Beaucoup furent exécutées dans le style érotique qui a fait la célébrité de Konark ; y figurent des couples enlacés et des solitaires.

À l’entrée du site, des guides proposent leurs services avec insistance. L’histoire du temple combine vérités et légendes, au gré d’une imagerie tantôt religieuse, tantôt séculaire. Assurez-vous en revanche d’employer quelqu’un avec une accréditation officielle : reconnaissables facilement, les guides accrédités portent un badge officiel.

lever du soleil-20h
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