Hautes Terres

K’umarcaaj

Les ruines de l’antique capitale quiché de K’umarcaaj restent un site sacré pour les Mayas, qui y pratiquent encore couramment des rituels.

Le royaume du Quiché, fruit du métissage entre les populations locales et des envahisseurs de la région frontalière du Tabasco-Campeche au Mexique, fut fondé à la fin de l’époque postclassique (vers le XIVe siècle). Le roi Ku’ucumatz fonda K’umarcaaj, dont la position naturellement fortifiée dominait une vaste vallée, et conquit de nombreuses villes voisines. Sous le long règne de son successeur Q’uik’ab (1425-1475), le royaume du Quiché repoussa ses frontières jusqu’à Huehuetenango, Nebaj, Rabinal et la côte Pacifique. Dans le même temps, les Cakchiquel, peuple vassal autrefois allié des Quiché, se rebellèrent et établirent leur propre capitale à Iximché.

Lorsque Pedro de Alvarado et ses conquistadores entrèrent au Guatemala en 1524, ce furent les Quiché, emmenés par leur roi Tecún Umán, qui organisèrent la défense du pays. Au cours de la bataille décisive qui eut lieu près de Quetzaltenango, le 12 février 1524, Alvarado et Tecún s’affrontèrent dans un combat à mort dont Alvarado sortit vainqueur. Les Quiché vaincus invitèrent alors Pedro de Alvarado à visiter leur capitale. Flairant le piège, Alvarado requit l’aide de ses alliés mexicains et des Cakchiquel, farouches opposants des Quiché. Ensemble, ils capturèrent tous les chefs quiché, les firent brûler vifs sur la place principale de K’umarcaaj et détruisirent la cité.

Les ruines sont nichées dans un bel écrin, à l’ombre de hauts arbres et entourées de ravins. Les archéologues ont identifié plus de 80 grandes structures réparties en 12 groupes, mais seule une restauration limitée a été entreprise. À l’entrée, le musée vous aidera à vous orienter. Prévoyez aussi une lampe électrique. La plus haute structure qui entoure la place centrale, le Templo de Tohil (un dieu du Ciel), est noircie par la fumée et comporte une niche dans laquelle les chefs de prière déposent aujourd’hui encore des offrandes aux dieux mayas. Le terrain de jeu de balle en L situé le long du temple a été largement restauré.

En descendant la colline à droite de la place, on parvient à l’entrée d’un long tunnel nommé cueva. Selon la légende, les Quiché l’auraient creusé en prévision de l’arrivée d’Alvarado pour que leurs femmes et leurs enfants s’y réfugient ; plus tard, une princesse quiché aurait été enterrée dans un puits profond, près de ce tunnel. Considérée comme l’endroit où le royaume quiché s’est éteint, la cueva est sacrée pour les Mayas des Hautes Terres qui viennent y prier, brûler des cierges, faire des offrandes et sacrifier des poulets.

S’il y a quelqu’un à l’entrée, demandez l’autorisation avant de pénétrer dans la cueva. À l’intérieur, le long tunnel (une centaine de mètres) est noirci par la fumée d’encens et jonché de bougies et de pétales de fleurs. Utilisez votre lampe de poche et soyez vigilant : le tunnel comporte plusieurs couloirs latéraux dont l’un au moins, à droite près du fond, contient un puits sombre et profond.

Les ruines de K’umarcaaj sont à 3 km à l’ouest d’El Quiché. Les microbus gris “Ruinas” partent pour K’umarcaaj devant la cathédrale, à Santa Cruz, toutes les 20 minutes. Le dernier revient à 18h50.

Q’um’arkaj, Utatlán ; 8h-16h
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