Figuig, l'une des plus belles oasis du Maroc
Du temps du tourisme transfrontalier avec l’Algérie (la frontière est fermée depuis 1994), Figuig (10 872 habitants) était fréquentée par de nombreux voyageurs. Rares sont ceux qui s’y rendent désormais, en dehors de quelques motards endurcis. C’est bien dommage, car c’est l’une des plus belles oasis du Maroc, composée de sept villages traditionnels parmi 200 000 palmiers dattiers alimentés par des puits artésiens. Cette ancienne halte pour les pèlerins se rendant à La Mecque ne se réveille plus que pour la récolte des dattes, en automne.
Figuig comprend une ville haute (nouvelle) et une ville basse. Le boulevard Hassan II, l’artère principale, traverse la ville haute, où l’on trouve des DAB et d’agréables jardins municipaux.
En passant devant l’Hôtel Figuig, le boulevard entame sa descente vers la ville basse – les jardins de palmiers et les ksour forment la partie ancienne de Figuig. Cette crête constitue un balcon sur la palmeraie et l’Algérie : c’est depuis le belvédère d’Azrou, où le chemin conduit en allant vers le ksar Zenaga, et depuis la terrasse de l’Hôtel Figuig que l’on a la meilleure vue.
Les sept ksour de la ville contrôlaient tous un secteur de la palmeraie et son approvisionnement en eau, si important. L’état de délabrement d’une grande partie d’entre eux met à nu leur astucieux mode de construction : troncs de palmiers enduits de pisé et plafonds en feuilles de palmier. La fraîcheur, l’obscurité et souvent un calme étrange y règnent. On s’y perd facilement.
Le Ksar Zenaga, le plus grand des sept ksour, est situé au sud, sous la crête qui partage l’oasis. Prenez le chemin qui longe les canaux d’irrigation, et vous déboucherez brusquement dans un labyrinthe de passages couverts. En cheminant dans ces tunnels entre les maisons, repérez les magnifiques portes anciennes en bois – prenez garde de ne pas vous retrouver dans le jardin d’un particulier.
Près de la partie haute de la ville, à l’ouest de l’artère principale, le ksar Oudaghir possède un joli minaret octogonal du XIe siècle, appelé sawmann al-hajaria (tour de pierre). Son architecture évoque celle des minarets de Mauritanie et du Sahel.