Dubrovnik et la Dalmatie du Sud

Remparts et forts de la ville

Les remparts qui encerclent le cœur historique de Dubrovnik sont l’emblème de la ville. Depuis la mer, la juxtaposition de la pierre rosâtre sur les eaux azur est envoûtante, tandis que vu d’en haut, l’enchevêtrement des flèches d’église et des toits ocre compose un cadre idéal pour un conte de fées, si ce n’est pour une série télévisée mettant en scène reines et dragons. 

Histoire des remparts de la ville

Dubrovnik était à l’origine une île, et c’était la protection naturelle qu’offraient ses falaises rocheuses qui a tout d’abord poussé les réfugiés de la ville romaine d’Épidaure (l’actuelle Cavtat) à s’installer sur ce site au VIIe siècle. La première enceinte, construite dès le IXe siècle, était suffisamment solide pour résister à un siège de 15 mois par les sarrasins. Puis, vers le milieu du XIVe siècle, les remparts de 1,50 m d’épaisseur furent renforcés par 15 tours carrées. La menace d’attaques ottomanes incita à consolider les tours existantes en les doublant par des bastions semi-circulaires au XVe siècle ; la vieille ville fut ainsi protégée par un système défensif long de 2 km, pouvant atteindre jusqu’à 25 m de hauteur. Les murs sont plus épais du côté terre – jusqu’à 6 m –, pour une épaisseur de 1,50 à 3 m côté mer. 

Les portes de la ville 

Historiquement, l’entrée dans la ville se faisait en passant par deux superbes portes : la porte Pile (Gradska vrata Pile), à l’ouest, et la porte Ploče (Vrata od Ploča), à l’est. Toutes deux sont équipées d’un pont-levis qui était relevé chaque soir, dès lors que les portes étaient fermées et les clés remises au recteur. Une troisième entrée, la porte Buža, fut creusée dans le rempart nord, en haut de la rue Boškovićeva, en 1907. 

La plus impressionnante est la porte Pile, construite en 1537, et qui demeure l’entrée principale de la ville. Dans une alcôve, au-dessus de l’arche Renaissance, remarquez la statue de saint Blaise, qui tient les clés de la ville. Ce martyr arménien du IVe siècle est le saint patron de Dubrovnik, et d’autres représentations similaires se trouvent dans diverses parties des remparts et au-dessus des entrées principales. Après avoir franchi la porte extérieure, vous arriverez dans une vaste cour dotée d’une rampe et d’un escalier descendant vers la porte intérieure, qui date de 1460, surmontée d’une autre statue de saint Blaise réalisée par Ivan Meštrović (1883-1962). 

Les promenades sur les remparts 

Des accès aux remparts, avec billetterie, se situent près de la porte Pile, de la porte Ploče et du Musée maritime. Pour éviter les encombrements, les visiteurs sont tenus de marcher dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. La foule ne doit pas vous dissuader : la vue sur la vieille ville compense largement les désagréments qui lui sont liés. L’un des aspects les plus charmants de la promenade est la vue que l’on a sur les cours et les jardins cachés. En partant de la porte Ploče, on arrive rapidement à la tour Saint-Luc (1467), qui fait face au vieux port et au fort de Revelin. La partie nord des remparts, donnant sur l’intérieur des terres, est la plus haute, le point culminant étant marqué par le fort Minčeta (Tvrđava Minčeta), rond, à l’angle nordouest de la ville. Achevée en 1464, cette imposante structure fut conçue par Juraj Dalmatinac (Georges le Dalmate), l’architecte de la cathédrale de Šibenik. Du sommet, la vue sur les toits est sublime. À partir de là, la majeure partie de la promenade est en descente jusqu’à la porte Pile, puis le chemin se rétrécit en une seule voie durant la montée qui mène au fort Bokar (Tvrđava Bokar), à l’angle sud-ouest de la ville. Côté mer, les remparts passent devant des cafés et boutiques de souvenirs, et se terminent au fort Saint-Jean, à l’entrée du vieux port. 

Le fort Saint-Laurent

Depuis une alcôve, saint Blaise veille sur cette grande forteresse (Tvrđava Lovrjenac), édifiée sur un promontoire haut de 37 m, adjacent à la vieille ville, pour protéger l’accès ouest des invasions. Le fort a des murs allant de 4 m à 12 m d’épaisseur. L’intérieur est dépouillé, mais les créneaux laissent entrevoir une superbe vue sur la ville. Sa grande cour accueille régulièrement des événements.

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