Avant la construction de l’Archiginnasio (1562-1563), les enseignements universitaires étaient dispersés en plusieurs points de la ville. Charles Borromée, légat apostolique à Bologne, entreprit de les rassembler en un lieu unique, notamment pour en faciliter le contrôle. Il chargea l’architecte Antonio Morandi de concevoir ce palais, siège de l’université jusqu’en 1803.

Le billet d’entrée donne accès, au premier étage, au remarquable Teatro Anatomico (1637), où avaient lieu des dissections de cadavres. Pour des raisons d’hygiène, ces séances n’avaient lieu qu’en hiver. Le théâtre est décoré de statues de médecins et d’anatomistes ; seules les statues de bois sont des originaux, rescapées du bombardement de 1944. Les deux Écorchés (1734) sculptés par Ercole Lelli encadrent la chaire du lecteur. Remarquez, sur le baldaquin, l’allégorie de l’Anatomie recevant l’offrande d’un putto : c’est un fémur. Le mur faisant face à la chaire est percé d’une petite fenêtre d’où un homme mandaté par l’Église écoutait ce qui se disait.

On peut également accéder, au bout du couloir, à la fastueuse salle d’étude dite du Stabat Mater, en souvenir de l’œuvre de Rossini qui fut jouée ici pour la première fois en 1842 sous la direction de Donizetti. En revanche, la superbe bibliothèque du XIXe siècle, riche en éditions rares, n’est pas ouverte aux visites. En visitant le palais, vous serez sans doute frappé par l’abondance des blasons commémorant professeurs et étudiants des XVIe et XVIIe siècles ; l’Archiginnasio en compte près de 6 000.

051 27 68 11 ; www.archiginnasio.it ; Piazza Galvani 1 ; cour et galerie 9h-19h lun-sam, 10h-14h dim ; Teatro Anatomico et salle du Stabat Mater 10h-18h lun-ven, 10h-19h sam, 10h-14h dim
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