La Polynésie française

Tahiti et la Polynésie française : culture et traditions

Coutumes

La famille, dont les membres sont les fetii, englobe en gros toute la parenté et peut également s'ouvrir aux enfants adoptifs (faaamu); il est en effet très fréquent que des enfants soient confiés à d'autre parents ou à une femme stérile. Les femmes (vahine) ont toujours joué un grand rôle dans la société, comme en témoignèrent la reine Pomare IV à Tahiti ou les cheffesses marquisiennes ; la polyandrie était monnaie courante aux Marquises.

En Polynésie, les relations sociales sont très décontractées : le tutoiement est de règle, les codes vestimentaires sont souples. Pour acquiescer, vous n'avez qu'à hausser les sourcils.

Langue

Si le français est langue officielle, le tahitien est la langue vernaculaire – quoique les habitants des Gambier parlent le mangarevien et que ceux des Marquises restent attachés à leur propre langue, le marquisien. Le tahitien ne s'écrit que depuis le XIXe siècle. Une académie tahitienne (fare vana'a) en a codifié la transcription et normalisé la syntaxe. Particularité du tahitien: un mot peut être à la fois verbe, adjectif et nom.

Bonjour : Ia ora na, nana 

Comment ça va ?: E aha te huru? 

Très bien, merci : Maita'i, mauruuru 

Au revoir : Parahi, nana 

Pas de problème ! : 'Aita pe'ape'a 

À bientôt : Araua'e 

Merci beaucoup : Mauruuru roa 

Venez ! : Haere mai! 

Bienvenue : Maeva, manava 

À votre santé ! : Manuia! 

Parfumé : No'ano'ano 

Maintenant : Teie nei 

Demain : Ananahi 

Mauvais : 'Ino 

Fini : Oti 

Combien ça coûte ? : 'Ehia moni?

Nourriture

Dans la cuisine traditionnelle (maa tahiti), l'ahimaa est le four dans lequel on cuit les aliments à l'étouffée. Des branches et des pierres sont disposées au fond d'un trou creusé dans le sol. On embrase les branches, on place les aliments à cuire sur une couche de feuilles de bananier, on couvre l'ensemble de feuilles et de sacs de toile puis de sable. La cuisson dure plusieurs heures. À l'ouverture du four commence le tamaaraa, banquet couramment pratiqué lors de fêtes religieuses ou familiales.

Poissons du large et du lagon figurent en bonne place. Si le poisson cru au lait de coco est le plus consommé, il se déguste aussi grillé ou cuit en papillote, accompagné de citron vert. Citons également les sashimi de thon, les chevrettes (crevettes d'eau douce), le uru (fruit de l'arbre à pain), le cochon, les firifiri (beignets sucrés)... Gageons que vous craquerez pour la popoi, uru cuit broyé au pilon et laissé à fermenter auquel on ajoute du lait de coco, le tout recouvert d'une feuille de purau...et accompagné de maitai, cocktail composé de rhum brun et de rhum blanc additionnés de jus d'ananas, de grenadine, de citron vert, de liqueur de coco et, éventuellement, de grand marnier et de cointreau. Sans commentaire.

Religion

Avant l'arrivée des missionnaires européens, les Polynésiens célébraient un dieu suprême entouré d'un panthéon de divinités secondaires. Les dieux étaient vénérés dans des temples en plein air, les marae, où étaient organisées des fêtes et des cérémonies, avec danses, musique et sacrifices, parfois humains. Au carrefour entre art et religion, les tiki, dont les vestiges les plus significatifs se trouvent aux Marquises, sont des statues anthropomorphes taillées dans des blocs de basalte ou de tuf volcanique; leur conformation (jambes courtes et fléchies, coudes serrés contre les flancs) leur confère un aspect énigmatique.

Les premiers missionnaires n'eurent que peu de succès, mais ils s'employèrent cependant à détruire les marae, à brûler les sculptures des dieux et à prohiber chants et danses. Le protestantisme finit malgré tout par s'implanter : 55% de la population est de confession protestante, contre 30% de catholiques.

Arts

On assiste actuellement à une véritable renaissance culturelle. L'artisanat est bien développé, notamment les tissus (paréos), les bijoux en coquillages, les sculptures, la vannerie, les arrangements floraux.

La danse tahitienne est la meilleure vitrine de la culture maohi. De nombreux groupes se produisent dans les grands hôtels et lors du Heiva (concours annuel) en juillet à Papeete.

Sports 

Les jeunes Polynésiens sont assez sportifs et vous aurez l’occasion d’assister à des matchs de volley et de football. Le “sport national” est sans conteste la course de pirogues (vaa), surtout à Tahiti. Vous aurez certainement l’occasion d’admirer des rameurs (et des rameuses) s’entraîner sur le lagon. Il existe plusieurs types de pirogues, des V1 (un rameur) aux V16 (16 rameurs, dans 2 pirogues de 8 places attachées côte à côte). Ne manquez pas le Hawaiki Nui Va’a, événement sportif et culturel de première importance au cours duquel s’affrontent chaque année en novembre des dizaines d’équipages au cours de 3 étapes (voir l’encadré p. 186). Le surf (horue) a également le vent en poupe. Il existe une réelle culture surf chez les jeunes Polynésiens, surtout aux îles du Vent. À Papeete, les surf shops ont poussé comme des champignons. L’année est rythmée par des compétitions régulières sur les différents spots, surtout à Tahiti. 

À noter : les femmes pratiquent également assidûment ce sport.

Les différentes cultures polynésiennes 

La Polynésie est un extraordinaire hymne au métissage. Au cours de son histoire, elle a fait preuve d’une étonnante faculté d’assimilation, et Tahiti fait penser à un petit Brésil dans lequel se fondent toutes les communautés. Les origines ou la couleur de peau ne posent pas problème, et le brassage ethnique est une donnée immanente à la société polynésienne. La souche maorie, issue des premiers navigateurs, a intégré les apports étrangers depuis plusieurs siècles déjà, et la multiculturalité est inscrite dans les faits. 

Malgré tout, on fait communément référence à quatre groupes au sein de la population de Polynésie française : les Polynésiens (maohi), les métis (appelés demis) polynésiens-européens ou polynésiens-chinois, les Européens et les Chinois – ou Français d’origine chinoise. Encore une fois, il faut souligner que cette distinction est théorique, puisque, dans les faits, l’ensemble de la population s’est, à des degrés divers et à des époques différentes, métissé lors des contacts avec l’extérieur. Les patronymes reflètent cette diversité ethnique et ce métissage. Vous entendrez des noms de famille aux consonances aussi bien maohi (Teariki, Tetuanui) qu’anglaises (Brotherson, Smith), françaises (Buillard, Vanizette), chinoises francisées (Chungue, Langy, Laufatte), voire allemandes ou russes. Les Polynésiens maohi (Polynésiens de souche) comptent pour 66,5% de la population, les demis 16,3%, les Européens (popa’a) sont estimés à 11,9% et les Asiatiques à 4,7%. 

Les demis sont principalement issus de mariages mixtes qui eurent lieu à la fin du siècle dernier et au début du XXe siècle entre les colons, les administrateurs ou les commerçants européens et les femmes appartenant à des grandes familles polynésiennes. Les Polynésiens maohi, moins favorisés, sont surtout représentés dans les secteurs d’activité traditionnels, pêche et agriculture, et dans le secteur secondaire (bâtiment et construction). Ils vivent plutôt dans les villages et dans les îles, alors que les demis sont plutôt représentés à Papeete

 

Voir aussi

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