Tadjikistan

Tadjikistan : culture et traditions

Us et coutumes

  • Il faut retirer ses chaussures avant d’entrer dans les maisons, les gîtes et les musées. Des pantoufles sont souvent fournies, même à l’hôtel.
  • Évitez les démonstrations affectives en public. N’empiétez pas sur l’espace d’autrui.
  • La répartition des rôles entre les sexes est clairement définie et sa remise en question peut être mal perçue.

Ce n'est qu'au siècle dernier que le terme "tadjik" commença à désigner une nationalité distincte. Avant cela, le terme "taj" signifiait uniquement une personne parlant le persan. Malgré la prédominance de leurs racines persanes, il y eut tant de mariages mixtes parmi les Tadjiks qu'il est souvent difficile de les distinguer de leurs voisins d'origine turque et mongole.

Envion 65% des habitants sont tadjiks, 25% ouzbeks, 3,5% russes et 6,5% appartiennent à d'autres groupes ethniques. En provenance de la vallée de l'Altaï, la majorité de la population vivant dans l'est du Pamir est kirghize et s'est installée aux XVIIIème et XIXème siècles.

Langue

Langue nationale du Tadjikistan depuis 1989, le tadjik appartient au groupe des langues persanes du sud-ouest et s'apparente étroitement au dari (Afghanistan) et au farsi (Iran). Elle distingue le Tadjikistan des autres républiques d'Asie centrale, à majorité turcophones. Ecrit à l'origine avec un alphabet arabe modifié, le tadjik a ensuite été transcrit en caractères latins puis, à partir de 1940, à l'aide d'un alphabet cyrillique modifié.

Gastronomie

Bien qu’assez similaire à celle de ses voisins d’Asie centrale, la cuisine du Tadjikistan n’en possède pas moins quelques recettes nationales. Rafraîchissant, le kurutob (ou kurtob) est très populaire au déjeuner. Le tchakka (yakka pour les Tadjiks autour de Samarcande et de Boukhara), du lait caillé agrémenté d’herbes, se marie à merveille avec le pain plat, le fatir. D’autres spécialités s’avèrent moins courantes : nahud sambusa (samosas aux pois chiches), nahud chavla (bouillie de pois chiches) ou ochi siyo halav, (bouillon aux herbes). Goûtez aussi les savoureux tuhum barak, des raviolis farcis à l’œuf et nappés d’huile de sésame.Dans le Badakhchan, vous pourrez essayer le borj, une épaisse bouillie de viande et de céréales, et le chir tchai, un bouillon salé de thé au lait de chèvre et au beurre. Lorsqu’on s’y habitue, ce dernier fait un bon petit déjeuner pamiri, accompagné de riz au lait (chir brentch/chir gurtch en tadjik/kirghiz).Beaucoup de ces spécialités figurent au déjeuner, le repas principal pour la plupart des Tadjiks, qui font ensuite une petite sieste. Les voyageurs admireront le talent de leurs chauffeurs pour dénicher sur la route des gargotes dépourvues d’enseigne, souvent cachées dans de charmants jardins au bord d’une rivière. Ces modestes établissements ont toujours du thé sur le feu et proposent généralement des plats simples tels que des soupes de viande et de légumes ou des viandes marinées et sautées, souvent servies avec du yaourt. Leur fréquentation élevée en fait des valeurs sûres et ils offrent un aperçu de la vie locale organisée autour des grands axes de circulation.Le thé est la boisson reine. Les tchaïkhani (maisons de thé), parfois installées dans des bâtiments en bois traditionnels, abondent. Dans les centres urbains marqués par l’héritage russe, en particulier à Douchanbé, des bars assurent un peu d’animation nocturne. Hissar et Douchanbé possèdent leurs propres brasseries, même si les bières russes importées, comme la Baltika, restent populaires.

Religion

Environ 80% de la population est de confession musulmane sunnite. La plupart des Pamiris sont ismaéliens et ont pour chef spirituel l'Aga Khan. Plus d'un millier de mosquées furent érigées dans le pays entre 1990 et 1992. La plus grande mosquée d'Asie centrale pourra accueillir 10 000 fidèles lorsqu'elle ouvrira à Douchanbé en 2014.

A la fin des années 1990, des organisations islamistes radicales telles que le Mouvement Islamique d'Ouzbékistan établirent des bases au Tadjikistan pour effectuer des incursions armées au Kirghizstan et en Ouzbékistan. Ces organisations ont néanmoins perdu beaucoup d'influence à la suite du bombardement des bases d'Al Quaida en Afghanistan. Toutefois l'arrestation récente de membres du mouvement Hizb-ut-Tahrir, majoritairement pacifique, témoigne du soutien dont jouit encore l'islam politique.

Arts

Séparé de l’Ouzbékistan en 1929, le nouvel État-nation tadjik dut abandonner tout son héritage culturel. Les Soviétiques entreprirent d’introduire le théâtre, l’opéra et le ballet et permirent aux Tadjiks passionnés par ces arts de les étudier à Moscou ou à Leningrad. Cette politique porta rapidement ses fruits, et les années 1940 furent un véritable âge d’or pour le théâtre national. Quelques romanciers et poètes tadjiks, tels que Mirzo Tursoun-Zade, Loik Sherali and Sadriddine Aïni, acquirent une certaine notoriété dans le monde soviétique. Aïni s’est cependant illustré par sa volonté de supprimer les expressions arabes et les références à l’islam de la langue nationale. Depuis l’indépendance, les autorités ont remis à l’honneur les personnages de son histoire persane afin de renforcer le sentiment d’identité nationale. Le plus célèbre de ces héros est Ismaïl Samani (Ismoili Somoni ; 849-907). Vient ensuite le philosophe et scientifique du Xe siècle Avicenne (Ibn Sina ; 980-1037), né à Boukhara, alors capitale de la dynastie perse des Samanides, et auteur de deux des plus importants ouvrages de toute l’histoire de la médecine. Rudaki (888-941), considéré comme le père de la poésie persane, fut l’hôte de cette même cour. Un musée lui rend aujourd’hui hommage dans sa ville natale de Pendjikent. Les Tadjiks vénèrent également Ferdowsi (vers 940-1020), poète et compositeur de l’épopée persane Chahnamè (Livre des rois), et Omar Khayyam (1048-1131), célèbre pour ses magnifiques Rubayyat (Quatrains). Ces deux auteurs naquirent sur le territoire de l’Iran actuel, à une époque où il faisait partie d’un empireenglobant le Tadjikistan. Kamal ad-Din Bekzad (1455-1535), un brillant miniaturiste de Herat, est tenu en haute estime.Les Pamiri révèrent surtout Naser-e Khosrow (1004-1074), philosophe poète et prêcheur ismaélien qui travailla à Merv et fut exilé à Badakhchan, où il rédigea Safarnamè, le récit de dix-sept années de voyages dans le monde musulman.La poésie tadjike en persan est accompagnée par les hafiz (bardes musiciens). Le falak est une forme populaire du registre folklorique mélancolique, souvent chanté a cappella. La musique et la danse sont particulièrement appréciées des Pamiri et des Kouliabi.Assez confidentiel, le cinéma tadjik a su pourtant se faire deux noms sur le plan international. Bratan, le frère (1991), Œil pour œil, On est quitte (1993), un drame couronné du Lion d’argent au festival du cinéma de Venise, Luna Papa (1999), Le Costume (2003) ou En attendant la mer (2012) sont signés Bakhtiar Khudojnazarov (1965-2015). Le Vol de l’abeille (1998), L’Ange de l’épaule droite (2002) etPour aller au ciel, il faut mourir (2006) sont des œuvres de Djamshed Usmonov (né en 1965), qui vit aujourd’hui en France. Son dernier film, avec Léa Seydoux, s’intitule Le Roman de ma femme (2011).

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