Bhoutan

Bhoutan : culture et traditions

Le Bhoutan semble perpétuellement osciller entre le monde ancien et la modernité. Des moines transcrivent d'antiques textes bouddhistes sur des ordinateurs portables, les archers traditionnels utilisent des arcs et des flèches en acier et les loueurs de cassettes vidéo firent fortune avant l'apparition des programmes télévisés en 1999. Le rôle prépondérant que continuent à tenir les dzongs (monastères-forteresses) et les temples lui vaut souvent le surnom de "musée vivant". Ce dernier État bouddhiste de la région himalayenne ne ressemble en aucun cas à une nation sacrée ou ascétique avec des moines d'un autre âge. Sa population se montre au contraire très ouverte, enthousiaste et cultivée. La philosophie du bouddhisme Drukpa Kagyu, la religion officielle, guide tous les aspects de la vie. Il est indispensable d'en posséder quelques clés pour pouvoir pleinement apprécier le pays.

Langue

La langue officielle du Bhoutan est le dzongkha (« la langue de la forteresse »), apparentée au tibétain. C'est la langue des Ngalong (« les premiers levés ») qui sont majoritaires dans le centre-ouest du pays. Les habitants des plaines du Bhoutan central parlent des langues et des dialectes d'origines tibéto-birmanes. Dans l'Est, les Sharchopas (« gens de l'Est ») parlent le stangla, une langue tibéto-birmane sans lien avec le tibétain (excepté pour le vocabulaire religieux) ou le dzongkha. Les nomades du Nord parlent dzongkha ou tibétain. Le sud du pays compte des habitants d'origines ethniques différentes appartenant aux groupes indo-népalais et tibéto-birmans. Ils parlent maintenant tous le birman (langue indo-européenne) qui s'est imposée comme langue commerciale et véhiculaire.

Nourriture

Côté cuisine, les Bhoutanais savent à merveille associer tous les ingrédients dont ils disposent. Les voyages étant tout compris, vous prendrez certainement vos repas à l'hôtel (les amateurs de buffet devraient se régaler!). Votre guide peut aussi prévoir un dîner au restaurant. Sachez toutefois que les plats traditionnels sont toujours pimentés. Le plus populaire, l'ema datse, se compose ainsi de gros piments verts cuisinés dans une sauce au fromage. Les Bhoutanais préfèrent souvent le riz rouge local, qui a un petit goût de noisette, au riz blanc. En montagne, le froment forme la base de l'alimentation. On peut aussi déguster des plats proches de la cuisine tibétaine, comme les momo (sortes de ravioli) et les thukpa (nouilles). Très énergétique, la graisse de porc est souvent consommée à la campagne (elle s'avère généralement beaucoup trop rance au goût des voyageurs!). Enfin, d'une manière générale on mange plutôt végétarien. Il n'existe de toute façon pas d'abattoirs dans le pays et très peu de chambres froides.

Religion

La religion d'état (75% de la population) est une forme tantrique du bouddhisme Mahayana de l'école de Drukpa Kagyu, introduite au Bhoutan au VIIIe siècle. La doctrine Mahayana - ou Grand Véhicule - est l'une des deux grandes écoles bouddhistes (pratiquée au Vietnam, au Japon, au Népal, en Chine). Elle se fonde sur la croyance en la foi de la communauté des fidèles comme vecteur de salut de l'Humanité. Elle s'oppose à la doctrine Theravada - ou Petit Véhicule (Sri Lanka, Myanmar, Thaïlande, vallée de Katmandu), qui professe le salut par la voie individuelle. Ces deux doctrines (qui ont elles-mêmes donné naissance à différentes écoles) se sont formées à la suite du schisme résultant d'interprétations divergentes des enseignements de Bouddha, lequel n'a laissé aucun écrit. Le bouddhisme joue un rôle prépondérant dans la société. Chaque maison possède une chapelle qui sert aussi de lieu de réception pour les hôtes de marque. Les fêtes sont l'occasion pour la communauté de se retrouver autour de danses sacrées et des pitreries scabreuses de clowns - les Bhoutanais sont des bons vivants à l'humour paillard. Sacré et obscène coexistent toujours au Bhoutan. En marge de cette religion d'État, il existe une communauté hindoue (25%) fortement concentrée dans le Sud, où elle est majoritaire - seuls les Sherpas et une partie des Tamangs sont bouddhistes.

Arts

Toute la création artistique, qu'il s'agisse de danse, de théâtre ou de musique, est intimement liée au bouddhisme. On ne crée pas une œuvre pour plaire aux touristes mais pour des raisons religieuses. Les fêtes témoignent réellement de la foi nationale et la plupart des manifestations artistiques illustrent la lutte entre le bien et le mal. Ces traditions s'expriment pleinement lors des tsechus, de spectaculaire fêtes religieuses.

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