Les îles Giftun près d'Hurghada en Egypte.

Égypte

Hurghada

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Hurghada, la porte d'accès à la mer Rouge

Hurghada avait mauvaise réputation auprès des voyageurs indépendants. Avec ses complexes balnéaires adossés les uns aux autres, ses formules tout compris et ses franchises sans âme de restaurants et de boutiques, la station n’avait plus pour véritable attrait que celui de la plongée. Or même cette activité pâtissait d’un bilan environnemental catastrophique, lié aux effets combinés d’un développement anarchique, ayant entraîné son lot de décharges illégales en mer, et d’un surtourisme néfaste aux récifs. Ces temps semblent révolus. Si le tourisme de masse reste un problème, les revenus qu’il a générés au fil des ans ont permis de nouveaux développements, plus positifs. Mentionnons notamment un excellent musée, un port de plaisance animé et des aménagements paysagers agréables, le tout marqué d’une volonté de promouvoir des aventures sous-marines plus responsables. Hurghada est aujourd’hui le principal port d’escale en mer Rouge, et donne également accès, plus au sud, à d’autres destinations moins fréquentées.

Explorer le centre d'Hurghada

Avec leurs formules tout compris, les complexes touristiques n’incitent guère à s’aventurer plus loin. Pourtant, Hurghada mérite d’être explorée. Les hôtels proposent des visites guidées de 3 heures, mais il est facile de prendre un taxi et de composer son propre itinéraire (en convenant d’un prix à l’avance). Attendez la fin de l’après-midi : au sortir d’une belle journée de plage et de soleil, vous pourrez profiter, le soir tombé, de la ville à son meilleur.

Commencez par  le souk Ad-Dahar, dans la partie la plus “authentique” de la ville, et mêlez-vous à la foule des habitants occupés à marchander textiles, vêtements et parfums. Contrairement aux ruelles étroites du bazar, la promenade piétonne de la marina à Sigala, cœur touristique d’Hourghada, est un cadre parfait pour une flânerie vespérale. Avec ses restaurants à thème et ses bars accueillants sur les quais, c’est aussi l’endroit idéal pour prendre un verre au soleil couchant.

Depuis la marina, une courte marche vous mènera au souk aux poissons pour un avant-goût du dîner. En passant par la Grande Mosquée, particulièrement impressionnante de nuit, terminez votre périple par un dîner au célèbre restaurant Starfish, une institution à Sigala. La pêche du jour, en provenance de la mer Rouge et de la Méditerranée, y est présentée sur de la glace. Un repas typique comprend une soupe de poisson, des filets grillés vendus au poids, de la salade et du pain, avec un verre chaud de karkadé pour finir. Les becs sucrés trouveront des magasins de confiseries traditionnelles non loin de là.

Découvrir les collections du musée d'Hurghada

Procédant d’une collaboration public-privé, le musée d’Hurghada est calibré pour plaire au plus grand nombre.

Ainsi est-il suffisamment petit pour se visiter en une heure, mais assez riche et varié dans ses collections pour justifier d’y revenir. Il fait partie d’une grande initiative visant à répartir des éléments du patrimoine égyptien dans les principales villes du pays. Le projet devant s’autofinancer, on comprend mieux la présence d’une petite galerie marchande de type duty-free entre la billetterie et les salles d’exposition.

Les salles évoquent cinq époques distinctes : l’Égypte ancienne (3150-332 av. J.-C.), la période gréco-romaine (332 av. J.-C. à 641), la culture copte (IIIe -VIIe siècle), l’ère islamique (639-1174) et l’Égypte moderne (1805-1953). 

Ouvert jusque tard le soir, l’endroit se prête à des visites nocturnes.

Plongée et sports nautiques

Bien qu’au nombre des mers les plus chaudes (et les plus salées) au monde, la mer Rouge peut tout de même se rafraîchir l’hiver venu. Même en combinaison de plongée, s’y aventurer demande alors un peu de détermination. Vient pourtant cet instant magique où le plongeur se retrouve face à une débauche de couleur et de vie marine. L’eau, d’une clarté exceptionnelle, vaut déjà à elle seule l’expérience, tant la lumière s’y fracture sur les hauts-fonds en dessins complexes. La faune compose aussi un ballet grisant, car, dans ces eaux translucides, les couleurs et les formes, le jaune citron d’un poisson-papillon ou la nageoire ondulante d’un poisson-barrière, semblent encore plus nets. Ce festival sensoriel saisit le nageur avant même qu’il atteigne le récif.

Le fait, justement, que certains des plus beaux récifs de la planète y soient si aisément accessibles est l’une des raisons pour lesquelles la côte de la mer Rouge est devenue une destination de classe mondiale. Même les moins friands de baignade s’équipent de masque et tuba pour profiter de la vue. Pour les plongeurs et les amateurs de snorkeling, les possibilités sont légion. Si les récifs situés à proximité immédiate d’Hourghada ont souffert de ce voisinage, il existe encore des sites exceptionnels au large, faciles à rejoindre.

Les îles Giftun, par exemple, font partie d’une réserve marine où l’on peut plonger jusqu’à 100 m de profondeur. La ville voisine de Gota Abou Ramada convient à la plongée nocturne et aux plongeurs débutants. Ses eaux sont particulièrement appréciées des photographes sous-marins. L’île Shedwan est un site populaire avec ses globicéphales et ses grands groupes de dauphins. Les plongeurs sur épaves apprécieront, quant à eux, le foisonnement de vie aux abords des tours de corail d’Umm Qamar. Une chose est sûre : on ne saurait manquer de profiter des eaux cristallines de la mer Rouge, quand bien même ce serait à bord d’un bateau à fond de verre.

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