Voyager en indépendant aux Maldives
Texte par
Tom Masters
Mis à jour le : 7 janvier 2019

Ces dernières années, une petite révolution s’est produite dans le tourisme maldivien, provoquée par la décision du gouvernement Nasheed de lever les restrictions concernant les voyages indépendants. Les Maldives s’ouvrent pour la première fois au tourisme indépendant. Malgré le changement de gouvernement, le génie s’est échappé de la bouteille et ne semble pas près d’y retourner.
Un changement de cap
Le tourisme maldivien a connu une évolution très inhabituelle. Depuis les débuts des premières îles-hôtels dans les années 1970, le gouvernement s’est assuré que la population locale, fervente et conservatrice, soit totalement tenue à l’écart des Occidentaux festoyant sur les plages en bikini. Chose incroyable, jusqu’en 2009, tout étranger devait posséder un permis pour passer la nuit aux Maldives, hormis dans les îles-hôtels et la capitale. En conséquence, le seul contact que la plupart des habitants avaient avec le monde extérieur se limitait à la visite occasionnelle d’un groupe en provenance d’un hôtel voisin, venu passer une heure ou deux et acheter quelques souvenirs.
Désormais, les touristes sont libres de voyager et de passer la nuit où ils l’entendent. Au-delà des quelque 110 îles-hôtels, les options sont donc maintenant presque illimitées. Si cette nouvelle situation paraît excitante, elle n’est pas sans créer de problèmes. Le pays n’offre pas une kyrielle de sites majeurs ou de grands événements culturels. À dire vrai, excepté l’incroyable monde sous-marin et les différents sports nautiques, il y a peu à faire ici sinon jouir de la beauté et de la quiétude des îles. Et même cela doit se faire dans le respect de coutumes locales assez strictes. Néanmoins, pour tous ceux qui brûlent de profiter des superbes plages et des sites maldiviens de snorkeling, de plongée ou de pêche, sans imaginer être confiné dans une île-hôtel, l’heure est venue de visiter le pays.
Le réseau national de ferrys
Longtemps, les voyageurs indépendants ont été confrontés à un autre problème, à savoir le manque d’infrastructures en matière de transport, dans un pays où le moindre déplacement se fait en bateau. S’il y a toujours eu un service de ferrys-dhoni publics reliant les îles entre elles, les horaires étaient si fantaisistes et les trajets si longs qu’il était inenvisageable pour beaucoup de gens de visiter le pays de cette manière. Désormais, un réseau national de ferrys, basé à Malé et dans les capitales des atolls, propose des liaisons fréquentes (et bon marché) entre toutes les îles habitées du pays. Il est encore extrêmement difficile d’obtenir des horaires, mais puisque l’on va généralement d’une pension à une autre, il suffit de demander au personnel de celles-ci à quelle heure et à quel endroit se fait le départ.
Quant aux ferrys eux-mêmes, ils n’ont guère gagné en vitesse, mais constituent une expérience culturelle fascinante. Vous serez souvent le seul non-Maldivien à bord des vieux dhoni et vedhi grinçants qui assurent les voyages entre les îles et les atolls, une façon formidable de rencontrer des gens et de humer un parfum de vie locale.
Hébergement : un nombre croissant de pensions
Aujourd’hui, il existe un nombre de pensions sans cesse croissant dans les villages et les villes qui constituent les Maldives en dehors des îles-hôtels. On les trouve en majorité dans les atolls proches de la capitale, à 3 ou 4 heures de Malé en ferry, même si certaines sont installées dans des atolls aussi éloignés que celui de Noonu (10 heures de ferry, nuit comprise, depuis Malé) ou de Haa Dhaalu, sur l’île de Hanimaadhoo (à 1 heure au nord de la capitale en avion).
En règle générale, les pensions se ressemblent beaucoup. Modestes et relativement petites (6 chambres en moyenne), elles sont néanmoins confortables et visent une clientèle de catégorie moyenne et petits budgets. Elles offrent généralement un hébergement en pension complète (les autres options de restauration sur l’île étant rares, voire inexistantes) et une gamme complète d’excursions et d’activités pour lutter contre l’ennui. Cette dernière donnée est essentielle, car il arrive souvent qu’il y ait peu de choses à faire sur une petite île classique.
Les activités sont similaires d’un bout à l’autre du pays : visites d’îles désertes, barbecues sur la plage, snorkeling, sorties plongée ou pêche. Le personnel des pensions fait souvent partie des bonnes surprises. Jeunes, enthousiastes et dynamiques, ce sont des pionniers du tourisme local. Ils parlent généralement un excellent anglais et adorent montrer le meilleur de leur pays aux visiteurs étrangers.
Respect de la culture locale |
Image : Maldives, par Sarah Ackerman.