-
Publié le 28/10/2024 5 minutes de lecture
Le Petit Caucase n’est qu’à 4 heures de vol de la France, et l’Arménie s’avère être une très belle idée de voyage pour qui cherche une destination authentique et synonyme de dépaysement. Partez entre mai et septembre (même si juillet et aout risquent d’afficher des températures bien élevées) et laissez-vous charmer par ce petit pays (grand comme la Belgique) vallonné et montagneux, riche en découvertes. L’Arménie offre en effet un condensé idéal d’architecture, de culture, de gastronomie, de patrimoine religieux et de nature.

S’imprégner d’Histoire dans sa capitale, Erevan
L’Arménie rassemble environ 3 millions d’habitants (alors qu’on compte environ 10 millions d’Arméniens dans le monde), dont un bon million sont installés à Erevan et aux alentours. C’est dire l’importance de la capitale arménienne si vous prévoyez une visite du pays, même si ses régions plus rurales sauront aussi vous séduire.
Erevan est une des plus anciennes villes du monde – fondée en 782 avant JC, elle est donc plus vieille que Rome par exemple ! – mais ce n’est pas forcément cet aspect de son histoire qui saute aux yeux lors d’une première visite. L’héritage soviétique y reste très marqué, notamment dans son architecture. Passez par l’impressionnante place de la République, qui accueille aujourd’hui le musée d’Arménie, la Galerie nationale ou encore le ministère des affaires étrangères.
Parmi les visites instructives incontournables, prévoyez une visite du musée des Manuscrits Matenaderan : fondé en 1957, ses salles et façades s’inspirent des églises et monastères parsemés sur le territoire arménien. Elles abritent de nombreux ouvrages d’une valeur inestimable, de bibles traduites aux livres de médecine, en passant par d’anciennes cartes, témoins d’un alphabet arménien qui fut l’un des premiers du monde et figure aujourd’hui sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.
Pour une découverte extérieure, direction la « Cascade », escalier impressionnant parsemé d’œuvres contemporaines et qui vous offrira une vue imprenable sur Erevan.

Visiter ses lieux de culte
Puisque nous sommes dans la capitale, cap au sud-ouest pour admirer les ruines de la cathédrale de Zvartnots, véritable chef d’œuvre d’architecture arménienne, connu pour sa coupole centrale et son plan cruciforme, datant du 7e siècle et classé à l’Unesco. Si le temps le permet, vous pourrez l’admirer avec le Mont Ararat en toile de fond, carte postale assurée.
Mais vous serez sûrement encore plus impressionnés par les monastères magnifiquement conservés qui parsèment encore le territoire. Partez donc vers le sud à la découverte du monastère de Khor Virap, construit à quelques encablures de la frontière turque. De là, la vue sur le Mont Ararat – point culminant de la Turquie mais aussi, d’après le Livre de la Genèse, l’endroit où s’est posé l’Arche de Noé - est incomparable. Le monastère lui-même aurait servi de prison à Saint Grégoire pendant 13 ans et l’église, centrale, vous donnera l’occasion de découvrir les caractéristiques des églises arméniennes, ses représentations, son narthex (avant-nef) ses éléments immuables.
Encore un peu plus au sud, le monastère de Noravank, accroché aux roches couleur rouille des gorges de la haute vallée de l’Amaghou. Les lieux se composent d’une église et d’une chapelle datant du 13e siècle dont les murs sont joliment gravés, notamment de croix arméniennes.
Même si l’Arménie compte de très nombreux monastères, remontons vers le nord, à l’est d’Erevan, pour une dernière visite incontournable : le monastère de Geghard. Également classé à l’Unesco, construit à l’entrée de la vallée de l’Azat dans un cadre naturel époustouflant, il se compose d’une église centrale ainsi que des parties communes et chambres des moines. Mais c’est bien les éléments troglodytes qui vont vous impressionner dans ce complexe. En visitant certaines salles et chapelles, vous découvrirez qu’elles ont été creusées par le haut, à travers la roche, pour ensuite accueillir dans ces pièces des coupoles, colonnes, tombes et nombreux détails religieux. La lumière déversée par le haut de l’édifice, soulignant la spiritualité des lieux, montre également à quel point ils ont été extrêmement bien préservés.

S’offrir une parenthèse nature autour du lac Sevan
A 60 kilomètres au nord-est de la capitale, mettez le cap sur le lac Sevan ! Déjà apprécié comme lieu de villégiature dès l’ère soviétique, cette véritable petite mer intérieure (1400m2 tout de même, qui font de lui la deuxième plus grande source d’eau douce du monde après le lac Titicaca au Pérou) offre une oasis de fraîcheur (28-30 degrés en été) particulièrement bienvenue si vous visitez l’Arménie en saison chaude.
Les amateurs de sensations iront profiter de ses eaux sur ses plages, en bateau ou en jet ski. Les marcheurs se lanceront sur les 230 marches qui mènent à l’ancien monastère de Sevanavank, construit sur une péninsule au nord du lac. Il offre un point de vue exceptionnelle sur les alentours, en particulier au moment du coucher du soleil.
Mais la vraie surprise de la région se niche au cœur du parc national du Dilidjan – l’un des quatre que compte le pays – situé lui aussi au nord du lac Sevan. Ses montagnes verdoyantes et ses cascades tranchent avec les paysages désertiques et rougeoyants traversés au sud du pays. Vous pourrez les parcourir via des chemins de randonnée ou vous installer à bord de 4x4 pour grimper ses chemins caillouteux pour un parcours un peu sportif… ! Et pour les admirer plus confortablement, une halte à l’hôtel-restaurant Imtoon reste une option confortable et délicieuse, pour déguster un repas à base de produits locaux finement cuisinés devant une vue exceptionnelle.

Se délecter de la gastronomie arménienne
Impossible de faire l’impasse sur la grenade, devenue emblème du pays, tant les légendes foisonnent autour de sa symbolique et résument la géographie et l’histoire de l’Arménie. Vous la trouverez partout ! Plus globalement, attendez-vous à déguster des fruits et légumes gorgés de soleil, pour la plupart produits dans le pays. Ils permettent de sublimer d’autant plus la gastronomie arménienne, dont les savoureux mélanges de cuisines européennes et de saveurs asiatiques devraient en séduire plus d’un !
Parmi les très bonnes adresses à vous conseiller, le restaurant Mov en plein centre d’Erevan, récemment installé dans un bâtiment historique restauré, devrait vous faire saliver : houmous de pistache à la menthe, assortiment de fromages arméniens, feuilles de vignes, poulet mariné… Vous ne saurez plus où donner de la tête ! Au nord du Lac Sevan, attablez-vous au restaurant Tsaghkunk pour une autre expérience gustative inoubliable à base d’herbes locales, de fromages, de poissons frais et de légumes. Vous pourrez même assister à la fabrication traditionnelle du pain plat lavash dans le four vertical d’une maison traditionnelle datant du Moyen-Âge. Préparé à base de farine de blé, d’eau, de levain et de sel, incontournable des repas arméniens, sa technique de fabrication remonte à plus de 6000 ans et est désormais inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par Unesco.
Enfin, les amateurs de savoureux breuvages ne seront pas en reste ! Terre d’accueil d’une tradition viticole depuis des millénaires (on a trouvé le pressoir à vin le plus vieux du monde - plus de 6000 ans ! - dans la grotte Areni-1 au sud du pays), l’Arménie réaffirme depuis la chute de l’URSS son passé viticole, proposant via des cépages endémiques des vins blancs, rouges et rosés de qualité, et même du vin pétillant. N’hésitez pas à vous offrir un moment dégustation mets et vins sur l’un des nombreux domaines viticoles que compte le pays, comme la cave familiale et traditionnelle de Tushpa ou le domaine Hovaz. Aussi, à partir de cépages endémiques, laissez-vous tenter par une dégustation de brandy. Le pays compte désormais une cinquantaine de producteurs et cette eau-de-vie de vin (rouge ou blanc), obtenue par distillation, se marie très bien avec un morceau de chocolat noir par exemple. Kenats ! (« santé » en arménien)
Elodie Lécadieu est allée en Arménie avec le soutien du Comité du tourisme de l'Arménie et de l'agence Indigo. Les contributeurs de Lonely Planet n’acceptent aucune contrepartie en échange d’un reportage favorable.