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Publié le 21/11/2025 6 minutes de lecture
Entre vallées profondes, sommets granitiques et forêts de châtaigniers, les Cévennes abritent une mosaïque de villages qui racontent chacun un fragment de ce territoire rude, lumineux et profondément vivant. Ici, les maisons de schiste ou de granit, les ruelles étroites, les ponts anciens et le lien constant avec la nature composent un patrimoine façonné par des siècles de vie paysanne, par l’histoire camisarde et par la culture montagnarde.
Terre sauvage et préservée, ce massif a inspiré artistes et voyageurs, dont Robert Louis Stevenson, qui en fit le théâtre de l’un des plus célèbres récits de randonnée. Mais les Cévennes ne se résument pas à leur dimension littéraire : elles recèlent une multitude de pépites culturelles et patrimoniales — églises romanes, musées, hameaux perchés, villages de caractère — qui participent à leur aura singulière.
Voici une sélection des plus beaux villages des Cévennes !
La Garde-Guérin, village médiéval suspendu au-dessus du Chassezac
Classé parmi les “Plus Beaux Villages de France”, La Garde-Guérin se dresse au bord d’un canyon impressionnant, à 900 mètres d’altitude. Ses maisons fortifiées, son ancienne tour de guet et son réseau de ruelles parfaitement conservé plongent le visiteur dans le monde des chevaliers-gardes qui surveillaient autrefois la voie Régordane.
Le point de vue sur les gorges du Chassezac est l’un des plus spectaculaires de tout le sud du Massif central. En été, les randonnées et les baignades complètent merveilleusement la découverte du village.
Le Pont-de-Montvert, une étape majeure du chemin de Stevenson
Dans ce village préservé aux façades de pierres granitiques accrochées aux rives du Tarn et à ses affluents, un pont à arche unique du XVIIe siècle, coiffé d’une tour de l’Horloge, ainsi qu’un temple du XIXe siècle sur les hauteurs du village, offrent de beaux panoramas. L’été, Le Pont-de-Montvert devient la “capitale” de la région car c’est une bonne base pour partir sur les sentiers du mont Lozère (le village est traversé par le GR®70 et Stevenson y fit étape) ou pour une baignade dans les vasques du Tarn. Le site du Cham des Bondons n’est, lui, qu’à quelques kilomètres.
Florac-Trois-Rivières, le cœur du parc national des Cévennes
Florac n’a rien d’un musée à ciel ouvert : c’est une petite ville vibrante, avec ses places ombragées, ses cafés, son marché du jeudi, ses artisans et ses maisons en pierre serrées autour de la Source du Pêcher.
Entourée par les causses, le mont Lozère et la vallée de la Mimente, elle occupe une position stratégique pour explorer tous les grands paysages cévenols dont les gorges du Tarn. Beaucoup de randonnées – du simple sentier familial aux itinéraires plus engagés – partent d’ailleurs directement du centre.
Meyrueis, un village d’eau au confluent des vallées
Blotti sur les contreforts de l’Aigoual, entre les causses Méjean et Noir, et fermant les gorges de la Jonte, Meyrueis a développé son activité touristique dès la fin du XIXe siècle, à l’initiative du pionnier de la spéléologie Édouard-Alfred Martel. Une activité qui remplaça très vite la sériciculture et l’industrie chapelière en déclin.
Aujourd’hui encore, l’offre hôtelière est très étoffée au regard de la taille modeste du village (900 habitants). Traversé par les eaux de la Brèze, de la Jonte et du Bétuzon, Meyrueis, qui signifie “au milieu des ruisseaux”, conserve un joli patrimoine bâti avec l’église Saint-Pierre, la tour de l’horloge et un temple de forme octogonale. C’est un bon point de chute pour sillonner les alentours, du causse Méjean aux flancs de l’Aigoual.
Saint-Jean-du-Gard, entre traditions cévenoles et douceur de vivre
Village typiquement cévenol, Saint-Jean-du-Gard s’étire le long du Gardon dans un cadre de collines verdoyantes, idéal pour la randonnée et les activités de plein air. Marqué par les guerres de Religion – son château ayant été incendié au XVIᵉ siècle par les troupes royales puis reconstruit – le village s’est ensuite développé grâce aux activités du cuir, de la laine et surtout de la soie. À son apogée, il comptait une vingtaine de filatures.
L’ancienne filature qui abrite aujourd’hui la Maison Rouge – musée des Vallées cévenoles retrace parfaitement cette histoire industrielle et agricole. La muséographie moderne, très complète, consacre notamment une section à la sériculture, l’un des piliers économiques du village pendant des siècles.
Saint-Jean-du-Gard est également lié à l’auteur Robert Louis Stevenson, qui y termina son célèbre périple à travers les Cévennes et y abandonna son ânesse Modestine à l’auberge d’Oronge.
La découverte du village se fait idéalement les mardis, jour du marché hebdomadaire, ou le samedi matin (marché de producteurs d’avril à octobre), moments où l’ambiance cévenole est la plus vivante et conviviale.
Valleraugue, le village du Mont Aigoual
Valleraugue s’allonge dans une vallée fraîche où l’Hérault n’est encore qu’un torrent transparent. On y retrouve l’architecture typique des Cévennes méridionales : maisons en schiste, ruelles pavées, anciens ateliers, jardins suspendus. Le village est aussi le point de départ du célèbre escalier des 4 000 marches, qui grimpe jusqu’à l'observatoire du Mont Aigoual. Une ascension rude mais mythique, offrant l’un des panoramas les plus vastes de France.
Anduze, la porte méridionale des Cévennes
S’étirant le long du Gardon, Anduze est encadrée par les falaises abruptes de la montagne Saint-Julien, qui livrent un étroit passage vers les vallées cévenoles. Adhérant très tôt à la Réforme, et surnommée de ce fait la “Genève des Cévennes”, elle possède l’un des plus grands temples de France. Célèbre aussi pour ses vases monumentaux, qui ont séduit jusqu’aux jardiniers du château de Versailles, la ville et ses environs conservent de nombreux ateliers de potiers. Dans le quartier médiéval, découvrez la fontaine Pagode aux tuiles vernissées qui orne une jolie place couverte. À l’écart du centre, la gare reste l’un des lieux les plus animés de la ville : on s’y presse pour ne pas rater le départ du train des Cévennes.
Sainte-Énimie, joyau médiéval des gorges du Tarn
Classé parmi les Plus Beaux Villages de France, Sainte-Énimie est accroché au flanc du causse de Sauveterre sur un méandre du Tarn. Il se découvre au gré de ruelles pavées pentues bordées de maisons médiévales et Renaissance, d’échoppes, de quelques places pittoresques (place au Beurre, place aux Oules, place du Presbytère) grimpant jusqu’à l’église Notre-Dame-du-Gourg, de style roman tardif.
Selon la légende, au VIe siècle, Énimie, belle et pieuse princesse mérovingienne aurait trouvé dans les eaux de la Burle un remède à sa terrible lèpre. Elle se serait alors installée à proximité de la source et aurait fondé une abbaye, à l’origine de l’actuel village.
En été, les boutiques de souvenirs et cafés surfent sur la vague touristique et les grèves se remplissent de canoës-kayaks. Les boutiques d’artisanat local se cachent plus en retrait, dans les ruelles pavées montant jusqu’à l’église.
Mende, capitale historique de la Lozère
Ville frontière entre la Margeride et les Causses, Mende est nichée dans une cuvette au pied du mont Mimat. Ses ruelles piétonnes et ses nombreuses boutiques font de son centre historique une étape agréable, d’autant qu’au milieu des toits en lauze de schiste, émerge un joyau architectural : la cathédrale Saint-Privat. Venez surtout le samedi matin, place Urbain-V et place Chaptal, quand le marché voit affluer les producteurs. De novembre à mars, il se transforme en marché couvert (espace événements Georges Frêche, en face de l’office de tourisme).
Thines, un village à l’architecture remarquable
Perché à 550 m d’altitude sur les corniches du Vivarais cévenol, Thines dévoile des vues époustouflantes sur les vallées qui l’environnent. Ce beau village préservé se rejoint depuis Les Vans au gré d’une route sinueuse et étroite qui s’enfonce dans le verdoyant paysage cévenol, en longeant le Chassezac puis la rivière affluente de la Thines.
L’église romane, parfaitement restaurée, constitue l’un des joyaux architecturaux du village. C’est une halte particulièrement appréciée des randonneurs qui peuvent parcourir le sentier des poètes ou celui menant au village de Montselgues, épilogue de la corniche du Vivarais cévenol.
Naves, village de caractère aux ruelles de pierre
Ce hameau rattaché aux Vans et perché à 3 km sur un éperon rocheux est une petite merveille. Entièrement piéton, il séduit par ses ruelles en pierre, ses maisons imbriquées et ses jardins en terrasses entourés de vignes, figuiers, oliviers et châtaigniers. Au centre du village se trouve l’église Saint-Jacques-le-Majeur, édifice roman reconstruit au XVIIᵉ siècle, qui accueille une exposition permanente et des concerts baroques en été.
Depuis Naves, un géosentier en boucle de 4 km permet de découvrir le cirque de Naves et son patrimoine géologique, entre Cévennes et garrigue. On peut rejoindre le village à pied depuis Les Vans par le chemin de Naves, une agréable calade qui part de la place Léopold-Ollier. Sur place, une balade patrimoniale balisée et des panneaux explicatifs permettent de visiter le village en autonomie.