Des sommets bons deuxièmes

Ces montagnes ne culminent pas, mais elles offrent des parcours tout aussi beaux et moins fréquentés que les plus hautes: et pour ça, on les admire.

1. Aiguille du Midi (France)

Culminant à3 842 m d'altitude, l'aiguille du Midi est probablement le belvédère le plus impressionnant de l'Hexagone, bien qu'elle ne soit pas plus haute que les montagnes qui l'entourent. C'est justement son atout: telle une vigie, elle vous fait presque toucher du doigt les sommets de plus de 4 000 m, qu'ils soient français, suisses ou italiens. Le mont Blanc bien sûr, à 4 810 m, mais aussi le mont Maudit (4 465 m), le dôme du Goûter (4 304 m), le Tacul (4 248 m), les Grandes Jorasses (4 208 m), la Dent du Géant (4 013 m)… Un téléphérique vous mène en 20 minutes aux quatre terrasses d'observation.

>>> De nombreuses courses en montagne partent de l’aiguille.

2. Mont Elgon (Kenya)

Montagne frontalière appelée «Ol Doinyo Ilgoon» («montagne en forme de sein») par les Massaï, l'Elgon est le deuxième sommet du Kenya – pire, son pic, le Wagagai (4 321 m), se trouve côté ougandais. Peu importe: ce volcan éteint a plus d'un atout, dont la plus grande caldeira intacte de la planète. Tapissé de forêts de tecks et de cèdres et de landes hérissées de lobélies géantes, il est parsemé de cascades et couronné d'un cratère d'où jaillissent des sources chaudes propres à la baignade. Et le Kitum, l'un de ses nombreux tunnels de lave, est prisé la nuit par les éléphants qui viennent lécher le sel aggloméré sur les parois.

>>> Les trekkeurs privilégient les périodes sèches, de mi-décembre à mars et de juin à juillet. Comptez 3 à 5jours pour l’ascension.

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3. Kita-Dake (Japon)

Le mont Fuji est une telle star qu'on pourrait croire que le Japon n'a pas d'autre montagne. Si cette pin-up de carte postale culmine à 3 776 m, le Kita-dake, alias le «toit des Alpes japonaises», est à 3 193 m une doublure plus qu'honorable. Bonne destination de week-end depuis Tokyo, le mont Kita méconnaît les foules du Fuji. Pourtant, tout un tas de cordages et d'échelles facilitent les passages les plus délicats, et le panorama, lui, est à tomber (au sens figuré): autour du sentier s'étagent vastes forêts et végétation alpine, et par temps clair, le grand Fuji «en personne» se laisse admirer.

>>> Le trek au départ du sentier d’Hirogawara nécessite 6 à 8heures d’ascension, puis 3 à 5heures en descente, et passe par deux refuges.

4. Cerro Ventisqueros (Costa Rica)

Ce qui distingue le plus haut sommet costaricain, le Cerro Chirripó (3 819 m), du numéro deux, le Cerro Ventisqueros (3 812 m): 7 m. Pourtant, la différence semble essentielle, au vu des hordes de randonneurs qui prennent d'assaut le point culminant. Si vous ne courez pas après les records, le Ventisqueros vaut pourtant son grand frère: l'agréable ascension, en 2 à 3 jours, traverse d'abord la forêt tropicale et sa riche faune, avant d'atteindre des steppes de type andin où alternent lacs bleu cobalt et panoramas éblouissants. Et si vraiment vous y tenez, un simple détour vous conduira au Cerro Chirripó.

>>> Depuis San Isidro de El General (à 3heures de San José), des bus rallient San Gerardo de Rivas, en passant par le bureau du parc national du Chirripó.

5. Djebel M'Goun (Maroc)

À 4 167 m, le djebel Toubkal est le point culminant du Maroc, et de toute l'Afrique du Nord. Laissez donc les chasseurs de stars s'y presser, et préférez-lui le djebel M'Goun, sommet du Haut-Atlas qui n'a guère que 100 m à lui envier. Ici, non seulement les sentiers sont paisibles, mais pendant cette randonnée de 5 jours, vous traverserez les vergers de la vallée des Aït Bouguemez, tenterez d'apercevoir des vautours dans les gorges de l'Assif n'Oulilimt, camperez dans le cadre spectaculaire du plateau de Tarkedit et ferez halte dans l'un de ces villages berbères où d'appétissants tajines attendent le marcheur affamé.

>>> Le djebel M’Goun se trouve dans la province d’Azilal, à environ 250km de Marrakech. La météo clémente de mai à septembre se prête bien à cette ascension.

6. Dom des mischabel (Suisse)

À vos crampons, prêt… Partez! Le Dom est le seigneur de l'alpinisme en Suisse. Car s'il n'est pas le plus haut sommet helvétique (c'est le mont Rose, à 4 634 m), ni le plus difficile (la face nord de l'Eiger l'emporte largement), son ascension impose le dénivelé positif le plus important de toutes les Alpes! Ici, pas de téléphérique ni de train à crémaillère pour mâcher le travail des alpinistes. Résultat: depuis le point de départ le moins éloigné, comptez 3 100 m d'efforts pour gagner la cime formidable du Dom, à 4 545 m.

>>> La meilleure saison s’étend de juillet à septembre. La voie normale part du village de Randa, accessible en train depuis Zermatt.

7. K2 (Pakistan)

À 8 611 m, contre 8 850 m pour l'Everest, il lui manque certes quelques centaines de mètres (et un nom convenable), mais ne sous-estimez pas le K2. Deuxième plus haut sommet du monde, cette sentinelle à la frontière sino-pakistanaise possède plusieurs surnoms, dont celui de «montagne sauvage». Pourquoi? Parce que les alpinistes ont un risque sur quatre de ne pas en revenir vivants. L'ascension est donc à réserver aux plus expérimentés, mais le commun (ou presque) pourra s'en approcher par un trek jusqu'à Concordia, à la confluence de deux glaciers et de 4 des 14 plus hauts sommets mondiaux – idéal pour contempler les titans à une distance respectu-euse.

>>> Les treks pour Concordia se font de juin à septembre et durent environ 21jours, en incluant le transfert d’Islamabad jusqu’au point de départ, près de Skardu.

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8. Mont Meru (Tanzanie)

Pauvre mont Meru! Dur, dur d'exister quand on a pour voisin, à seulement 70 km à l'est, le légendaire Kilimandjaro, 5 895 m, géant de l'Afrique. Pourtant, outre l'altitude honorable de 4 565 m, le Meru (Tanzanie) possède de nombreux atouts. L'ascension de ce volcan éteint situé dans le parc national d'Arusha permet d'observer à coup sûr de nombreux oiseaux et primates (et éventuellement des hyènes ou des léopards) et traverse des paysages variés (caldeira, forêt d'altitude et lande) jusqu'à une périlleuse crête surplombant son cône de cendres. Et si le Kili vous démange vraiment, le Meru est une parfaite mise en jambes.

>>> L’ascension du Meru prend 3-4jours. La saison idéale pour le trek va de juin à février, et c’est de décembre à février que la vue sur le Kilimandjaro est la plus dégagée.

9. Cotopaxi (Équateur)

Dans un monde de l'alpinisme qui tend à penser que «plus c'est haut, plus c'est beau», le Cotopaxi fait figure d'exception. Deuxième des sommets équatoriens (à 5 897 m, derrière le Chimborazo, 6 268 m), il est pourtant le plus convoité. Sans doute parce que son cône enneigé et parfaitement symétrique en fait un volcan de carte postale. Mais aussi car son ascension est relativement facile: malgré un terrain glacé qui nécessite un peu de matériel et une altitude éprouvante, la route ne présente pas de difficultés majeures. Évidemment, le fait que le Cotopaxi est un volcan actif (comme l'attestent les fumerolles qui s'échappent du sommet) ajoute au piquant de l'aventure.

>>> Le Cotopaxi est situé à 55km au sud de Quito (Equateur). Du refuge José Ribas (4800m), il faut environ 7heures pour atteindre le sommet.

10 Blue Mountain Peak (Jamaïque)

L'Hispaniola de Christophe Colomb (divisée aujourd'hui entre Haïti et la République dominicaine) concentre la plupart des hauts sommets des Antilles, mais juste après vient la Jamaïque. Qui sait que cette île, plus connue pour ses plages et son ambiance rasta, offre aussi une planante ascension à 2 256 m? Le Blue Mountain Peak ne déçoit pas: partez tôt et, après avoir traversé la forêt, vous atteindrez le sommet quand le soleil se lève sur l'océan au loin et dissipe les brumes des cimes environnantes. Fougères arborescentes, eucalyptus et azalées jalonneront la descente, non sans une pause de café Blue Mountain, cultivé à deux pas de là.

>>> Il faut 7heures environ pour parcourir les 22km du Peak Trail. Les grimpeurs privilégient la saison sèche (décembre-avril).