Tibet

Ütse

L’ütse, édifice central de Samye, est une synthèse unique de différents styles architecturaux. Le rez-de-chaussée et le 1er étage étaient à l’origine de style tibétain, le 2e étage de style chinois, et le 3e étage de style khotanais. Les balustrades d’angle aux motifs vert et or de dorje sont également uniques. Comme il y a beaucoup à voir sur place, prévoyez plusieurs heures de visite.

Immédiatement à gauche de l’entrée principale se dresse une stèle datant de 779. Les inscriptions tibétaines finement gravées sur cette stèle annoncent l’instauration du bouddhisme comme religion officielle du Tibet sur l’ordre du roi Trisong Detsen. Les entrées sont flanquées de deux antiques lions en pierre et de deux éléphants.

De là, l’entrée mène dans la première des salles du rez-de-chaussée : la salle d’assem­blée. En y entrant, observez la fresque murale représentant un coq blanc qui aurait jadis sauvé le monastère d’un incendie en réveillant les moines. Des statues de ­Tangtong Gyelpo et des grands écrivains Büton Rinchen Drup et Longchen Rabjampa trônent sur la gauche, puis une rangée de personnages vous attend droit devant : le traducteur Vairocana, Shantarakshita, Guru Rinpoche, les rois Trisong Detsen et ­Song-tsen Gampo (doté d’une tête supplémentaire dans son turban). La photo sous la statue de Guru Rinpoche montre la fameuse effigie parlante d’origine (aujourd’hui détruite) représentant le maître.

Au fond de la salle d’assemblée, des marches conduisent à la chapelle la plus vénérée de Samye, le Jowo Khang. On y pénètre par trois portes peintes, trait architectural inhabituel, qui symbolisent les trois voies de la Libération : vacuité, absence de forme et absence de désir. Cet endroit marque le début d’une circumambulation dans la chapelle intérieure (munissez-vous d’une lampe torche).

La pièce maîtresse de la chapelle intérieure est une statue de Sakyamuni haute de 4 m. Dix bodhisattvas et deux divinités protectrices bordent les murs épais de la chapelle, décorés de peintures murales. Repérez aussi les mandalas tantriques noircis au plafond.

En quittant la chapelle intérieure, repérez un trou dans les panneaux lambrissés. Des marches conduisent de l’intérieur d’un faux mur jusqu’à une salle secrète renfermant les statues de Vairocana, Trisong Detsen et Guru Rinpoche.

De retour dans la salle d’assemblée, on voit deux groupes de trois statues sur la droite : le premier groupe est associé à l’ordre des Kadampa (Dromtompa et Atisha) ; le second a des références multiples et comprend des lamas des ordres Nyingmapa, Sakyapa et Gelugpa.

À droite de la salle, un gönkhang sent fort le chang (bière). Les statues de divinités protectrices qu’il abrite sont si terribles qu’il faut les masquer. Un serpent empaillé est tapi au-dessus de la sortie condamnée.

Avant de gagner le 1er étage, jetez un coup d’œil à la chapelle de Chenrezig, à l’extérieur sur la gauche de la salle d’assemblée principale. Elle abrite une spectaculaire statue aux 1 000 bras du bodhisattva.

La salle du 2e étage renferme une représentation de Guru Rinpoche dans une forme semi-courroucée, flanquée de Tsepame et de Sakyamuni, eux-mêmes flanqués de Shantarakshita et Trisong Detsen. En levant les yeux, vous verrez les chevrons de style chinois sur les poutres. Un kora intérieur fait le tour de la salle.

Certaines des peintures à l’extérieur de cette salle sont très impressionnantes. Celles du mur sud montrent Guru Rinpoche, tandis que celles à gauche de la porte principale évoquent le 5e dalaï-lama et le Mongol Gushri Khan, ainsi que plusieurs ambassadeurs présentant leurs hommages. Les appartements du dalaï-lama se trouvent juste derrière vous à l’angle sud-est de cet étage. Ils sont ornés de belles fresques représentant Samye.

Le 3e étage est un ajout récent à l’ütse. Il recèle les statues de quatre des cinq Dhyani Bouddhas (ou boudhas de méditation), et un mandala à l’effigie du 5e (Namse) au plafond.

Contournez l’arrière pour gagner l’échelle menant au 4e étage. Cette chapelle renferme le cœur sacré du temple, ainsi qu’une statue de Dukhor (Kalachakra), divinité tantrique. Toutefois, elle est généralement fermée. En descendant du 3e étage, vous verrez une rare peinture murale du 14e dalaï-lama (l’­actuel) au sommet de la cage d’escalier.

Tandis que vous redescendez, arrêtez-vous dans la salle des reliques du 1er étage. Parmi les objets sacrés exposés se trouvent le bâton de marche de Vairocana, le crâne en pierre de Shantarakshita, un dorje fabriqué avec une météorite, et une amulette en turquoise renfermant une boucle de cheveux de Guru Rinpoche.

De retour au rez-de-chaussée, vous pourrez suivre le circuit de moulins à prières de l’ütse, et observer les peintures murales retraçant la fondation du monastère. On peut aussi monter jusqu’au toit extérieur pour contempler l’ensemble monastique.

40 ¥ ; 8h-17h30

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