Hénán

Temple Shàolín

少林寺. En grande partie reconstruit, le temple Shàolín est victime de son incroyable succès. Souvent pris pour cible en temps de guerre, le berceau ancestral du wǔshù fut incendié pour la dernière fois en 1928. Les pavillons qui subsistent – dont beaucoup ont été reconstruits récemment – sont aujourd’hui assiégés par des hordes toujours renouvelées de touristes en voyage organisé. Titre de gloire du temple, le kung-fu (gōngfū), qui s’inspire des mouvements de divers animaux, insectes et parfois de créatures mythologiques, draine un flux incessant d’adeptes des arts martiaux venus du monde entier.

Pour être agréable, la visite du temple Shàolín exige un certain esprit zen (aidant à supporter la foule et le prix du billet). Mais si l’on s’écarte des principaux secteurs, on peut facilement passer une journée entière, voire deux, à découvrir les temples plus modestes, randonner sur les pics alentour et profiter de moments de solitude durement gagnés.

Après avoir franchi la grande porte, vous passerez devant plusieurs écoles de wǔshù. Sur la droite, 500 m environ après la porte, une place accueille chaque jour d’impressionnants spectacles d’art martiaux de 30 minutes. À côté, dans le centre d’entraînement Wushu, les moines donnent également des représentations, tourbillonnant sur scène en cassant bâtons et barres de métal au-dessus de leurs têtes.

Le temple principal se trouve 600 m plus loin. La plupart des bâtiments, dont la salle principale, la salle du Grand Trésor (大雄宝殿 ; Dàxióng Bǎodiàn ; reconstruite en 1985) ont été détruits par un incendie en 1928. Bien que le temple ait été fondé vers l’an 500 (les sources divergent), certaines salles ne datent que de 2004. Parmi les éléments les plus anciens du temple figurent les arches décoratives et les lions en pierre qui se dressent devant l’entrée principale.

Au fond, le pavillon Pilu (西方圣人殿 ; Xīfāng Shēngrén Diàn) est renommé pour ses empreintes creusées dans le sol par des générations de moines en méditation et ses immenses fresques colorées. Remarquez le visage barbu du moine indien Damo (Bodhidharma), omniprésent sur les stèles et dans les salles des temples.

En face de l’entrée, la salle des Arhats, dans le Shífāng Chányuàn (十方禅院), renferme une profusion de représentations grossières de luóhàn (ou arhat, moines qui ont atteint l’éveil et rejoignent le nirvana à leur mort). La forêt des Pagodes (少林塔林 ; Shàolín Tǎlín), un cimetière où 248 petites pagodes en brique contiennent les cendres d’un moine éminent, mérite le coup d’œil avant l’arrivée du flot des visiteurs. Malheureusement, on ne peut plus se promener librement parmi les pagodes, aujourd’hui visibles seulement en deçà de la balustrade en bois d’un sentier.

En faisant face au temple Shàolín, vous verrez sur la gauche des sentiers menant au pic Wǔrǔ (五乳峰 ; Wǔrǔ Fēng). Pour échapper à la foule, grimpez 4 km vers le pic jusqu’à la grotte (达摩洞 ; Dámó Dòng) où Damo (Bodhidharma) médita neuf années durant. Du bas, on aperçoit une vaste statue de bodhisattva qui indique le pic et la grotte. Sur le chemin de la grotte, faites un détour jusqu’au temple Chūzǔ (初祖庵 ; Chūzǔ Ān), un sanctuaire paisible et éprouvé qui contraste avec le temple principal. Sa charpente en bois (vers 1125) est la plus ancienne de la province.

Haut de 1 512 m et accessible par le téléphérique Sōngyáng (Sōngyáng Suǒdào ; 60 ¥ aller-retour, 20 minutes), le Shàoshì Shān (少室山) est le point culminant de la région. Le secteur du pic au-dessus de l’arrivée du téléphérique abrite le couvent Eŕzǔ (二祖庵 ; Eŕzǔ Ān ; 2 ¥), où l’on peut goûter l’eau de quatre puits, à la saveur différente (aigre, douce, poivrée et acide).

Une randonnée panoramique mène également au Sānhuángzhài (三皇寨) voisin. Cet itinéraire de 15 km (environ 6 heures aller-retour) emprunte un sentier qui longe des formations rocheuses escarpées et embrasse souvent les contours de la falaise pour rejoindre le pont en corde (连天吊桥 ; Lián Tiān Diào Qiá) de 782 pas. Pour trouver le départ, repérez un petit panneau en chinois indiquant Sānhuángzhài. Cette randonnée est longue et éprouvante ; pour des raisons de sécurité, les moines recommandent de ne pas l’entreprendre seul.

Pour une randonnée plus facile, prenez le téléphérique Shàolín (少林索道) qui vous déposera à Sānhuángzhài. De là, la randonnée jusqu’au pont est plus courte. Les deux téléphériques partent juste au-dessus de la forêt des Pagodes. Le pont est parfois fermé pour travaux ou en cas d’intempéries. Partez tôt pour ne pas être pris par la nuit.

Pour rejoindre le temple Shàolín, prenez un bus (3 ¥, 15 minutes) à la gare routière Ouest de Dēngfēng (西站xīzhàn), dans Zhongyue Dajie, jusqu’à l’arrêt pour le temple, ou bien le bus n°8 (2 ¥) au départ de l’ancienne gare routière. Le bureau de l’administration du temple est de l’autre côté de la route. Une fois dans l’enceinte de l’ensemble, on peut prendre une voiturette (10 ¥, 8h-18h) jusqu’à l’entrée principale, ou marcher (20 minutes). Sinon, de Luòyáng ou de Zhèngzhōu, un minibus (20-27 ¥, 1 heure 30-2 heures 30) vous conduit au bureau. En sens inverse, les bus partent de l’arrêt du bureau jusque vers 20h. De Dēngfēng, un taxi jusqu’au temple coûte 30 ¥ (pas de compteur, tarif non officiel).

Shàolín Sì ; 6370 2503 ; 100 ¥ ; 7h30-17h30)o ; Shàolín Suǒdào ; 60 ¥ aller-retour, 40 min ;
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