Mexico

Plaza de las Tres Culturas

Symbole de la fusion des racines précolombiennes et espagnoles au sein de l’identité mestiza, la place des Trois-Cultures réunit l’héritage architectural des trois cultures représenté par les pyramides aztèques de Tlatelolco, le Templo de Santiago, église espagnole du XVIIe siècle, et, au sud de la place, la tour moderne qui accueille désormais le Centro Cultural Universitario.

De récentes découvertes archéologiques ont ébranlé un certain nombre des certitudes qu’on avait sur l’histoire de la ville de Tlatelolco, notamment la date de sa fondation au XIVe siècle par un groupe aztèque sur une île séparée du Lago de Texcoco avant son annexion par Tenochtitlán. En fait, la découverte sur le site, à la fin de 2007, d’une pyramide antérieure d’au moins deux cents ans remet en cause toute la chronologie aztèque. Un fait avéré néanmoins : Tlatelolco accueillait le plus grand marché du Valle de México, relié par une chaussée au centre cérémoniel de Tenochtitlán.

Lors du siège de la capitale aztèque, les Espagnols, conduits par Cortés, écrasèrent les défenseurs de Tlatelolco et leur chef Cuauhtémoc. Une inscription sur la place évoque ces événements en ces termes : “Ce qui s’est passé ne fut ni une victoire ni une défaite, mais la douloureuse naissance du peuple mestizo, incarnation du Mexique d’aujourd’hui.”

Un sentier permet de faire le tour des ruines de la grande pyramide et des autres bâtiments aztèques. Tout comme le Templo Mayor de Tenochtitlán, le principal édifice de Tlatelolco fut construit par étapes, chacun des sept temples étant posé au sommet du précédent. La double pyramide apparente, l’une des premières étapes, possède des escaliers jumeaux qui devaient permettre de monter jusqu’aux temples dédiés à Tláloc et à Huitzilopochtli. Les murs extérieurs sont ornés de glyphes calendaires sculptés.

Conscients de la signification du lieu, les Espagnols y ont érigé en 1609 le Templo de Santiago avec des pierres provenant des structures aztèques. En entrant par le portail principal de l’église, on aperçoit les fonts baptismaux de Juan Diego.

Tlatelolco symbolise aussi une tragédie plus récente. Le 2 octobre 1968, veille de l’ouverture des Jeux olympiques, des centaines d’étudiants y furent massacrés par les troupes gouvernementales lors d’une manifestation. Les semaines précédentes s’était élevée une vague de manifestations contre la corruption politique et l’autoritarisme, que le président Gustavo Díaz Ordaz, soucieux de présenter une image de stabilité au reste du monde, décida de faire taire par la force.

En ce jour d’octobre 1968, les hélicoptères ont survolé la Plaza de las Tres Culturas et de nombreux policiers ont mis en place un cordon de sécurité autour de la zone de manifestation. Des tirs ont résonné tout à coup, venant en apparence du balcon servant de tribune aux orateurs. La police a ensuite ouvert le feu sur les manifestants et le chaos a suivi. Alors que les chiffres officiels font état de la mort de 20 manifestants, les chercheurs et la presse considèrent que la réalité se situe davantage autour du chiffre de 300 victimes.

La théorie généralement acceptée est que le gouvernement a organisé le massacre en postant des tireurs isolés sur le balcon. Aujourd’hui encore, une marche de protestation a lieu de Tlatelolco au Zócalo chaque 2 octobre, en mémoire des victimes.

Des trolleybus remontent l’Eje Central Lázaro Cárdenas vers le nord et longent la Plaza de las Tres Culturas.

place des Trois Cultures ; 55-5583-0295 ; www.tlatelolco.inah.gob.mx ; angle Eje Central Lázaro Cárdenas et Flores Magón ; 8h-18h ; Tlatelolco

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