Construite vers 1300 et couvrant 20 km2, Chan Chan est la plus grande ville préhispanique des Amériques et la plus vaste cité en adobe de la planète. Toute la zone archéologique de Chan Chan a été classée au patrimoine mondial. Sans doute impressionnante du temps de sa splendeur, la ville a hélas été dévastée par les inondations dues au phénomène climatique El Niño et des pluies torrentielles ont largement érodé sa partie extérieure. On peut néanmoins admirer l’imposant palais Nik An restauré, de vastes cours, un mausolée royal et de superbes frises en bas-relief.

À l’apogée de l’Empire chimú, on estime que Chan Chan comptait 60 000 habitants. Elle renfermait alors quantité d’or, d’argent et de poteries. Si la conquête inca n’entama pas cette prospérité, le pillage commença dès l’arrivée des Espagnols et, en quelques décennies, les trésors de Chan Chan furent réduits à rien. Les rares vestiges découverts sont exposés dans les musées.

La capitale chimú se composait de neuf palais, également appelés enclos royaux. Chacun comprenait un tertre funéraire royal, contenant d’innombrables offrandes, dont des dizaines de jeunes femmes sacrifiées, et des salles emplies de poteries, de tissages et de bijoux.

Le Palacio Nik An (également appelé Tschudi, du nom d’un naturaliste suisse) est la seule section de Chan Chan majoritairement restaurée. Certaines parties du site sont couvertes de sortes de tentes pour le protéger de l’érosion. D’autres ouvriront peut-être dans le futur, mais tant qu’elles ne sont pas surveillées ni balisées, ne vous y aventurez pas car vous pourriez vous faire agresser.

Le Palacio Nik An comprend un accueil avec billetterie, des échoppes de souvenirs, des guides, des toilettes et on peut y acheter des boissons ; il n’y a plus de café, venez avec des en-cas. Des guides attendent à côté de la billetterie.

La meilleure solution pour visiter le site consiste à effectuer un circuit organisé depuis Trujillo ou à engager un guide sur place car la signalisation est très limitée. Il y a généralement des guides parlant le français, notamment. Sinon, sachez que le sentier est assorti d’indications en forme de poisson et qu’on peut acheter un petit fascicule au point de contrôle des billets, avec des descriptions des divers secteurs du complexe et un plan.

À l’intérieur d’un rempart de 4 m d’épaisseur s’étend la cour de cérémonie, amplement restaurée, dont les murs intérieurs sont ornés de motifs géométriques, récents pour la plupart. Les plus proches de la porte au niveau du sol, qui représentent trois ou quatre loutres de mer, sont les seuls d’origine et paraissent bien mieux préservés que certaines copies modernes. Une rampe, à l’autre bout de la cour, donne accès au second niveau. Lors de leur construction, certains des murs de Nik An dépassaient 10 m de haut.

Sortez de la cour de cérémonie et longez le mur extérieur, qui est l’un des plus décorés et des mieux restaurés du palais Nik An. Les frises d’adobe figurent des vagues de poissons ondulant sur toute sa longueur au-dessus d’une ligne d’oiseaux marins. Malgré l’usure du temps, les dessins d’origine, plus frustes, conservent une fluidité et un caractère qui manquent aux versions contemporaines.

À l’extrémité du mur, le parcours fléché traverse le labyrinthe des salles d’audience. Leur fonction n’est pas très claire, mais la quantité et la qualité des décorations témoignent de leur importance ; ses salles sont ornées des plus belles frises du Palacio Nik An. Vivant près de l’océan, les Chimú se nourrissaient essentiellement de poisson et la mer occupait une place importante dans leur culture. Poissons, vagues, oiseaux de mer et mammifères marins sont représentés dans toute la cité et notamment dans les salles d’audience. À la différence des Incas qui adoraient le Soleil et vénéraient la Terre, les Chimú accordaient une importance religieuse à la Lune et à la Mer.

Plus loin, la seconde cour de cérémonie possède également une rampe menant au second niveau. À l’ouest de celle-ci, on distingue le Gran Hachaque Ceremonial, un bassin d’eau douce bordé d’herbes et de roseaux, qui jouait certainement un rôle majeur dans la vie rituelle.

À gauche se trouvent plusieurs dizaines de petites cellules en mauvais état appelées Almacenes (entrepôts) ; elles faisaient peut-être office de caserne ou on entreposait des biens. Non loin, le mausolée abritait la dépouille d’un roi, des restes d’humains sacrifiés et des objets cérémoniels. À gauche du tombeau principal, une pyramide renfermait les corps de dizaines de jeunes femmes.

Enfin, on arrive à la salle d’assemblée, une vaste pièce rectangulaire dotée de 24 sièges dans des niches murales ; son acoustique est telle que toute personne assise dans une niche se fait clairement entendre dans la salle entière.

Sur la grand-route, à 500 m avant l’embranchement de Chan Chan, le musée du site présente une collection expliquant la cité et la culture chimú. Il comporte quelques légendes en espagnol ; les explications d’un guide seront utiles. Des photos aériennes et des cartes montrent toute l’étendue de Chan Chan, dont on ne visite qu’une infime partie.

Des combis et des bus partent très régulièrement de Trujillo pour Chan Chan ; ils passent à l’angle d’España et Ejército et d’España et Industrial. Ils vous déposeront à l’embranchement, à 10 minutes de marche de la billetterie. De Huanchaco, prenez n’importe quel moyen de transport vers Trujillo.

Venir en taxi de Trujillo coûte environ 12 S

www.chanchan.gob.pe ; 9h-16h, musée fermé le lunMuseo de Sitio Chan Chan ; www.chanchan.gob.pe ; entrée libre avec le billet de Chan Chan ; 9h-16h mar-dim
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