L'Ouest du Plateau Central

Volcán Paricutín

Le Volcán Paricutín (2 800 m) a beau avoir moins de 80 printemps, l’ascension de ses pentes pleines d’éboulis, pour contempler à son sommet les champs de lave noire qui ont englouti des villages entiers, est incontournable dans cette région du Mexique.

On peut s’y rendre à pied ou à cheval (le dernier tronçon se parcourt de toute façon à pied). Dans tous les cas, la journée sera longue mais enchanteresse.

L’histoire de ce volcan est aussi extraordinaire que la vue dont on jouit une fois rendu à son sommet. Le 20 février 1943, Dionisio Pulido, un paysan purépecha, labourait son champ de maïs, à 35 km à l’ouest d’Uruapan, lorsque le sol se mit à trembler et à projeter des jets de vapeur, des étincelles et de la cendre brûlante. Le paysan tenta d’abord d’obturer les trous en y mettant de la terre, mais, voyant ses efforts inutiles, il s’enfuit en courant. Bien lui en prit, car un volcan surgit à cet endroit. Un an plus tard, il s’élevait à 410 m et la lave avait englouti les villages de San Salvador Paricutín et San Juan Parangaricutiro. La lenteur de la coulée avait heureusement laissé aux villageois le temps de s’échapper.

Le volcan a continué à croître jusqu’en 1952. Aujourd’hui, son grand cône noir n’émet plus que de faibles bouffées de vapeur par endroits et semble pour le reste endormi. Seules traces visibles des deux villages, la tour et l’autel du Templo San Juan Parangaricutiro, l’église de San Juan, forment une étrange protubérance en lisière du champ de lave solidifiée, qui s’étend sur 20 km2. Pour aller les voir, comptez 1 heure de marche (3 km) depuis Angahuan.

Pour escalader le Paricutín, il faut quitter Angahuan avant 9h. En ville, de nombreux guides à cheval proposent de vous emmener voir l’église en ruine ou le volcan. Vous les verrez dès la descente du bus en provenance d’Uruapan. Chevaux et guide reviennent au total à environ 700 $M par personne et par jour. Il existe deux itinéraires classiques, de 14 et 24 km aller-retour. Les chevaux empruntent toujours le plus long, en terrain moins difficile. L’excursion prend 6 heures, dont 4 au moins sur une selle en bois.

Le dernier tronçon – une montée abrupte sur du sable noir, chaud et collant – s’effectue toujours à pied. Pour redescendre, il ne vous faudra que quelques minutes. Au retour, le parcours classique comprend la visite de l’église de San Juan, à 3 km d’Angahuan. L’autel est presque toujours couvert de cierges et de fleurs, posés là en offrande. Près de l’église, plusieurs stands de nourriture servent de fabuleuses quesadillas de maïs bleu cuites dans de vieilles poêles, sur un feu de bois. Prévoyez suffisamment d’eau et des chaussures correctes.

Si la perspective d’une selle en bois ne vous convient pas, ou si vous avez de l’énergie à dépenser, vous pouvez gravir le volcan à pied, mais vous aurez quand même besoin d’un guide car le chemin à travers la forêt n’est pas évident à repérer. L’itinéraire long suit un sentier sablonneux d’environ 12 km au milieu des fleurs sauvages, des plantations d’avocats et de champs d’agaves. L’autre (7 km aller simple) débute dans une pinède et continue parmi les rochers d’un champ de lave. Si vous êtes en bonne condition physique et souhaitez varier les plaisirs, demandez à votre guide de monter par l’itinéraire court et de descendre par le long. Dans tous les cas, partez tôt.

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