Londres

Tour de Londres

Peu de lieux au Royaume-Uni sont autant imprégnés d’histoire, de légendes et de superstitions que les murs de cette forteresse. Candidate à la place de monument phare de la capitale, ce château ne se limite pas à son architecture grandiose. On peut aussi y admirer un diamant gros comme le poing, profiter d’une visite gratuite sous la conduite des Yeoman Warders (ou beefeaters), ces guides fièrement sanglés dans leur uniforme Tudor, et écouter en frissonnant le récit de son histoire sanglante.

Chargée d’une histoire aussi tragique que captivante, cette forteresse royale hérissée de 22 tours constitue l’un des sites phares de la capitale britannique. Construite au Xie siècle sous le règne de Guillaume le Conquérant, elle servit tour à tour de palais, d’observatoire, d’armurerie, d’hôtel de la Monnaie, de zoo, de prison et de lieu d’exécution.

Le site de l’échafaud de Tower Green 

Ce qui, à première vue, semble être une paisible section de la cour intérieure de la Tour est en réalité l’un des sites les plus sanglants. Anne Boleyn et Catherine Howard, les 2e et 5e épouses d’Henri VIII, Margaret Pole (comtesse de Salisbury) et lady Jane Grey, 16 ans, ont été exécutées ici. Une sculpture de l’artiste Brian Catling et un poème leur rendent hommage. A gauche de l’échafaud (scaffold) s’élève la Beauchamp Tower, dont les murs portent encore les messages de détresse laissés par des prisonniers de marque.

La Chapelle royale St Peter ad Vincula 

Située au nord de Tower Green, la chapelle royale de St Peter ad Vincula (Saint-Pierre-aux-Liens) est l’un des rares exemples d’édifice religieux Tudor encore debout. Trois reines (Anne Boleyn, Catherine Howard et Jane Grey) et deux saints (Thomas More et John Fisher) y sont enterrés. Un troisième, Philip Howard, y reposait aussi jusqu’au transfert de sa dépouille à Arundel, dans le sud-est de l’Angleterre.

Les Joyaux de la Couronne 

A l’est de la chapelle royale et au nord de la White Tower, les Waterloo Barracks renferment les inestimables joyaux de la Couronne. La queue peut être longue, mais, une fois à l’intérieur de la salle, vous serez ébloui par ces regalia : sceptres, couronnes et orbes scintillants de gemmes. Deux tapis roulants défilent devant ces attributs de la royauté, dont la couronne de platine de la Reine mère, mère d’Elisabeth II, sertie du diamant Koh-i Noor (« Montagne de lumière » en persan) de 106 carats, le sceptre à la croix surmonté de la grande étoile d’Afrique (ou Cullinan I), un diamant de 530 carats en forme de larme, et, depuis 2020, la couronne portée lors de l’investiture du prince de Galles en 1969, actuel roi Charles III. Exposée seule un peu plus loin, la pièce maîtresse est la couronne impériale, incrustée de 2 868 diamants (dont la petite étoile d’Afrique,ou Cullinan II, de 317 carats), de saphirs, d’émeraudes, de rubis et de perles. Le monarque la porte lors de la cérémonie d’ouverture du Parlement.

La White Tower et la tour de Londres

Au cœur du site se dresse le plus vieux monument de la ville. Erigée dans les années 1070, la White Tower, la « Tour blanche » en pierre correspond à la « Tour de Londres » originelle. Henri III la fit blanchir à la chaux au XIIIe siècle. Si sa hauteur (27m) semble aujourd’hui modeste, elle devait au Moyen Âge dominer de sa silhouette intimidante toutes les habitations en bois autour de l’enceinte du château. Elle est occupée par l’armurerie royale, une collection de canons, armes à feu, cottes de mailles et armures pour hommes et chevaux. Le contraste entre les deux armures d’Henri VIII – l’une confectionnée pour le jeune homme qu’il était à 24 ans, l’autre pour le monarque quinquagénaire au tour de taille de 129 cm – est saisissant.

La chapelle Saint-Jean-l ’Evangéliste de la tour blanche 

Bel exemple d’architecture normande daté de 1080, l’austère chapelle romane de la Tour blanche possède une nef scandée par 14 colonnes trapues venant soutenir des arcs en plein cintre et une voûte en berceau.

L’histoire de la Bloody Tower

La « tour sanglante » (1225) doit son nom aux « princes de la tour » Edouard V (12 ans) et son jeune frère Richard, qui furent séquestrés ici puis assassinés. Nommé régent à la mort de leur père, Richard III est généralement tenu pour responsable, en particulier par Shakespeare, d’avoir ainsi court-circuité l’accession au trône. Une petite exposition présente des objets ayant appartenu à l’aventurier élisabéthain sir Walter Raleigh, emprisonné ici à trois reprises, et illustre la pratique de la torture au moyen d’instruments comme la cigogne à estropier.

Le palais médiéval de la St Thomas Tower 

Dans la St Thomas Tower (1275-1279), découvrez ce à quoi devaient ressembler les appartements d’Edouard Ier. Une réplique du trône et autres objets d’époque vous attendent dans la Wakefield Tower (1220-1240) adjacente, construite par le père d’Edouard, Henri III.

Faire une promenade sur les remparts de la London Tower

L’immense enceinte intérieure de la Tour fut ajoutée par Henri III à partir de 1220, pour en améliorer la défense. La promenade des remparts (Wall Walk) permet de visiter ses parties est et nord, ainsi que les tours qui les jalonnent. Partant de Salt Tower, on passe par Broad Arrow et Constable Towers qui accueillent des expositions sur les armes et la révolte des paysans (1381). Ensuite, Martin Tower servit d’écrin aux joyaux de la Couronne de 1669 à 1841. Le long du rempart nord, Brick Tower rappelle que la ménagerie royale eut parmi ses pensionnaires un ours polaire qui, bien qu’attaché, pouvait nager et pêcher dans la Tamise. Enfin, Bowyer Tower présente le duc de Wellington et la Flint Tower, le rôle de la Tour de Londres durant la Première Guerre Mondiale.

Les traditions de la Tour de Londres

Les Yeoman Warders

Les emblématiques Yeoman Warders (hallebardiers), vêtus de leur costume d’époque bleu marine rehaussé de rouge, gardent la Tour depuis la fin du XVe siècle. Bien que leur fonction soit aujourd’hui essentiellement cérémonielle, ils doivent avoir servi au moins 22 ans dans un corps des Forces armées britanniques pour pouvoir postuler. On les appelle communément les Beefeaters (« mangeurs de bœuf »), un surnom qui remonte au moins au XVIIe siècle et pourrait venir des rations de viande rouge – un luxe à l’époque- qu’ils recevaient autrefois. Une autre tradition perdure quant à elle : chaque gardien reçoit une bouteille de gin Beefeater pour son anniversaire dans le cadre d’un vieil arrangement avec la marque qui utilise ainsi leur image sur ses bouteilles.

Les corbeaux de la London Tower 

Depuis trois siècles et demi, il est dit que le départ des corbeaux de la Tour de Londres annoncerait l’effondrement du royaume. Ayant connu la peste, le Grand Incendie et l’exécution de son père, Charles II serait à l’origine de la tradition qui veut que six de ces volatiles (plus un remplaçant) résident en permanence dans une volière à l’intérieur de la forteresse, où un Yeoman Warder portant le titre de Ravenmaster  (« maître des corbeaux ») est spécifiquement chargé de leur entretien. 

La cérémonie des clés annonçant la fermeture des portes de la Tour 

La cérémonie de la fermeture des portes a lieu tous les jours sans exception depuis sept siècles. Elle débute à 21h53 précises pour se terminer à 22h05. Lorsqu’une bombe toucha la Tour lors du Blitz, le rituel ne fut retardé que de 30 minutes. Pour y assister, il faut payer un droit d’entrée (1£) et réserver en ligne longtemps à l’avance car les billets partent vite.

Comment se passent les visites guidées de la Tour de Londres 

Si les Yeoman Warders (hallebardiers) gardent officiellement la Tour, leur principal rôle est celui de guide. Instructives et intéressantes, leurs visites de 45 minutes, incluses dans le prix du billet, partent du pont près de l’entrée principale toutes les 30 minutes jusqu’à 15h30 (14h30 en hiver).

Informations pratiques 

Tarifs : adulte/enfants 29,90/14,90 £
Horaires d’ouverture : 9h-17h30 du mardi au samedi, 10h-17h30 du dimanche au lundi  
 

#ExperienceLonely