Centre de l’Iran

Kakh-e Chehel Sotun

کاخ چهل ستون Situé dans un parc ravissant, le palais Chehel Sotun renferme des fresques uniques au monde. À l’origine pavillon de fête et de réception des ambassadeurs étrangers, il fut achevé en 1647, sous le règne de Shah Abbas II. Il doit son nom (“quarante colonnes”) aux vingt colonnes de son talar (porche à piliers), forme architecturale héritée des Achéménides, qui, en se reflétant dans le bassin du parc, semblent atteindre un total de quarante. Le bâtiment actuel date de 1706, le précédent ayant été détruit par un incendie.

On pénètre dans le palais par cet élégant talar, transition parfaite entre les jardins, particulièrement appréciés des Persans, et la splendeur de l’intérieur. Les colonnes en bois cannelées s’élancent jusqu’au superbe plafond en marqueterie traversé de poutres. La grande salle (salle du trône) est un pur joyau où fresques, miniatures et céramiques rivalisent de splendeur. De grandes fresques historiques ornent la plus grande partie des murs, illustrant avec nombre de détails la vie à la cour et certaines des grandes batailles des Safavides – les deux fresques centrales, nos 114 et 115, datent de la période Qadjar. De droite à gauche, au-dessus de l’entrée, l’armée de Shah Ismail combat les Ouzbeks ; Nader Shah lutte contre le sultan Mahmud (chevauchant un éléphant) sur un champ de bataille indien ; et Shah Abbas II reçoit Nader Khan, roi du Turkestan, avec des musiciens et des danseuses.

Sur le mur en face de la porte, de droite à gauche, Shah Abbas Ier préside un banquet fastueux ; Shah Ismail livre bataille aux janissaires du sultan Suleiman ; et Shah Tahmasp accueille Humayun, prince indien réfugié en Perse en 1543. Ces œuvres extraordinaires survécurent à l’invasion des Afghans au XVIIIe siècle qui les recouvrirent de chaux pour montrer le mépris dans lequel ils tenaient de telles extravagances. Plus étonnant encore, une fresque représentant un homme embrassant le pied d’une danseuse dénudée a résisté à la révolution islamique, grâce à la détermination des gardiens qui s’opposèrent bravement aux fondamentalistes chargés de les détruire. D’autres pièces, dont le chapeau du fondateur de la confrérie safavieh, Safi al-Din sont conservées dans un petit musée.

Le jardin du palais, Bagh-e Chehel Sotun, illustre admirablement l’architecture classique du jardin persan, il a récemment été ajouté à la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Un très vieux pin soutenu par un poteau donne une idée du grand âge de ce jardin. La tête lisse des lions à l’extrémité d’un joli bassin fait présumer que c’est là une place fréquemment choisie pour photographier sa parfaite symétrie. Des étudiants en art ont ouvert une boutique de calicots à l’entrée du parc avec un choix de tissus imprimés parmi les plus populaires.

, palais Chehel Sotun ; Ostandari St ; 9h-16h
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