Inde du Nord

Palais et pavillons

Le principal site de Fatehpur Sikri est l’éblouissant ensemble impérial de pavillons et de palais répartis dans une grande “cité” abandonnée parsemée de chefs-d’œuvre de l’architecture et des arts décoratifs moghols : cours, quartiers des serviteurs, ouvertures et portes, ou bassins d’ornement sont tous finement ouvragés. Prévoyez une demi-journée de visite.

À l’entrée nord-est se trouve le Diwan-i-Am (pavillon des Audiences publiques), une vaste cour désormais transformée en jardin paysager, où Akbar rendait la justice, assis sur le siège du milieu le long du mur ouest, flanqué de quatre conseillers. Un système utilisant l’écho permettait à l’empereur d’entendre tout ce qui se disait à l’intérieur de cet espace ouvert. On y procédait aussi à des exécutions publiques, lors desquelles des éléphants piétinaient à mort les criminels.

Le Diwan-i-Khas (pavillon des Audiences privées) se tient à l’extrémité nord de la cour du Pachisi. Sa façade anodine cache une superbe architecture intérieure, dominée par une colonne de pierre centrale superbement ouvragée. En son sommet, cette dernière s’évase pour former un plateau relié par d’étroites passerelles de pierre aux quatre coins de la pièce. La légende dit qu’Akbar s’y installait pour débattre avec des érudits et des ministres, qui se tenaient au bout des quatre passerelles.

Près du Diwan-i-Khas, un bâtiment en fer à cheval, le Trésor, recèle des coffres-forts secrets en pierre, dont les richesses étaient protégées par les monstres marins à têtes d’éléphants sculptés sur les traverses du plafond. À gauche du Trésor, les jambages soutenant les toits du kiosque de l’Astrologue affichent de belles formes sinueuses de style jaïn.

Juste au sud, la cour du Pachisi doit son nom à un antique jeu indien aujourd’hui appelé ludo, dont le tracé en forme de croix demeure visible au milieu. À l’angle sud-est s’élève l’élégant petit Rumi Sultana, le palais qui possède les sculptures les plus élaborées. Selon les théories, il aurait été construit pour l’épouse turque d’Akbar ou utilisé par l’empereur lui-même comme espace de détente et de toilette lors des audiences. Plusieurs panneaux de marbre sont gravés de fleurs et d’animaux dont les têtes ont été effacées.

À l’ouest de la cour du Pachisi, l’imposant pavillon Panch Mahal se compose de cinq étages s’élevant, chacun plus petit que le précédent, jusqu’à un kiosque minuscule. Le 1er niveau comprend 84 colonnes, toutes différentes ; l’ensemble compte 176 colonnes.

En poursuivant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, on arrive au bassin ornemental. Chanteurs et musiciens se produisaient sur la plateforme au-dessus de l’eau. Akbar les regardait du pavillon de ses appartements privés, le Daulat Khana (demeure de la Chance). Derrière ce dernier se dresse la Khwabgah (maison des Rêves), un bâtiment réservé au sommeil et pourvu d’un énorme lit en pierre surélevé, sous lequel une réserve d’eau rafraîchissait l’atmosphère en été.

À l’ouest du bassin ornemental, admirez le palais de Jodh Bai, l’épouse hindoue d’Akbar, qui passait pour sa favorite. Érigé autour d’une cour immense, il mêle des colonnes indiennes classiques, des coupoles musulmanes et des tuiles vernissées bleu turquoise, d’influence persane. À l’extérieur, à gauche des cuisines du palais de Jodh Bai, le palais de l’Épouse chrétienne était habité par Mariam, l’épouse d’Akbar originaire de Goa, qui donna naissance ici à Jahangir en 1569. Certains croient cependant que l’empereur n’eut jamais de femme chrétienne et que Mariam n’était que le diminutif de Mariam-ut-Zamani, titre donné par lui à Jodh Bai et signifiant “belle comme une rose” ou “plus belle femme du monde”. Comme de nombreux édifices de l’ensemble, il mêle des éléments de différentes religions, reflets d’une certaine tolérance d’Akbar. Le plafond à coupole est de style islamique, tandis que des vestiges d’une peinture murale représentent le dieu hindou Shiva.

En poursuivant vers la gauche (ouest), après le Maryam Garden (pourvu de toilettes), on arrive au Birbal Bhavan, richement sculpté à l’extérieur comme à l’intérieur. Il s’agissait sans doute de la demeure de l’un des principaux ministres d’Akbar. Plus au sud, le Haramsara inférieur logeait les nombreuses servantes de l’empereur ; certains historiens y voient aussi des écuries, les anneaux de pierre sculptés sur les murs ayant pu servir à attacher chevaux et dromadaires.

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