Cette ville troglodytique autrefois gigantesque se situe à 10 km à l’est de Gori, dominant la rive nord de la Koura (Mtkvari). Entre le VIe siècle av. J.-C. et le Ier siècle de notre ère, Ouplistsikhe s’affirma comme l’un des principaux centres politiques et religieux de la Kartlie préchrétienne, avec de nombreux temples dédiés à la déesse du Soleil. Après l’occupation de Tbilissi par les Arabes en 645, Ouplistsikhe devint la résidence des rois chrétiens de Kartlie et un important centre de négoce – un effet de sa position sur l’une des grandes routes caravanières reliant l’Asie et l’Europe.
À son apogée, la ville comptait 20 000 habitants. Elle perdit de son importance après la reprise de Tbilissi en 1122 par le roi David IV, dit le Bâtisseur, puis fut irrémédiablement détruite par les Mongols en 1240. Le site que l’on visite aujourd’hui, Chida Kalaki (ville intérieure), s’étend sur 40 000 m2, soit la moitié de sa superficie d’origine. Il s’agit de l’un des plus anciens lieux de peuplement du Caucase : presque tout ce que l’on peut voir ici a été découvert par les archéologues depuis 1957.
Pour entrer dans Ouplistsikhe par l’ancienne voie d’accès principale, remontez les rochers sur 5 m environ, en face du café à l’entrée, puis suivez le chemin taillé dans la roche sur la gauche. Un escalier doté d’une rampe métallique monte vers l’ancienne porte principale, avec sur la droite la grande tour des remparts de Chida Kalaki. Après la porte, l’ancienne artère principale d’Ouplistsikhe serpente vers la droite, flanquée de plusieurs structures troglodytiques.
La porte principale franchie, vous trouverez une grotte dominant le fleuve, surmontée d’une arche pointue sculptée dans la roche. Surnommé le théâtre, ce site est certainement un temple du Ier ou du IIe siècle, où des mystères auraient été joués.
En bas à droite, le vaste temple préchrétien de Makvliani comporte une alcôve intérieure derrière un portique voûté. Un peu plus haut à gauche se trouve une grande salle appelée Tamaris Darbazi (salle de la reine Tamar), avec un siège en pierre logé derrière deux colonnes taillées dans la roche, et un plafond en pierre sculpté imitant des poutres en bois. Il s’agit très probablement d’un temple préchrétien. À sa gauche, l’espace doté de niches en pierre était peut-être une pharmacie ou un pigeonnier.
On pense que le grand édifice troglodytique à droite du Tamaris Darbazi était un temple du soleil, où avaient lieu des sacrifices d’animaux, avant qu’il ne soit converti en basilique chrétienne.
L’Ouplistsoulis Eklesia, la basilique à trois églises près du sommet de la colline, fut bâtie au Xe siècle à la place de ce qui était certainement le plus important temple païen d’Ouplistsikhe.
En ressortant de la cité troglodyte, ne ratez pas le long tunnel qui rejoint la Koura, une issue de secours qui pouvait aussi servir à ravitailler la ville en eau. Son entrée est située derrière un mur reconstruit, à côté de l’ancienne porte principale.
Un aller-retour depuis Gori, avec 1 heure d’attente, coûte environ 30 GEL. Des marchroutki quittent la gare routière de Gori plusieurs fois par jour pour le village de Kvakhvreli, d’où l’on peut marcher 2 km jusqu’à Ouplistsikhe. Notez que la mise en place d’une navette pour le site archéologique était prévue au moment de nos recherches.
10h-19h avr-oct, 10h-18h nov-mars