Calvi

Citadelle

Construite au XVe siècle par les Génois, la citadelle de Calvi (accès libre) domine la ville depuis son promontoire rocheux. Elle forme un quartier à part, souvent assez désert, même si quelques cafés et restaurants dressent leurs tables à l’ombre des murs ocre de ses fortifications, plusieurs fois remaniées depuis les premiers plans génois. Après avoir traversé la place Christophe-Colomb, on y pénètre par un porche surmonté de l’inscription Civitas Calvi semper fidelis, qui rappelle qu’au XVIe siècle la ville proclamait haut et fort sa fidélité à Gênes. Une enfilade de ruelles mène ensuite à la place d’Armes, sur la gauche de laquelle se tient l’ancien palais des gouverneurs génois (fermé au public). Rebaptisée caserne Sampiero, cette imposante bâtisse du XIIIe siècle abrite aujourd’hui le mess des officiers parachutistes de la Légion étrangère.

Enchâssée dans la citadelle, et coiffée d’une imposante coupole, la cathédrale Saint-Jean-Baptiste (San Giovanni Battista) renferme un maître-autel en marbre polychrome du XVIIe siècle, à la droite duquel se tient le Christ des Miracles. Cette statue en ébène fait l’objet d’une vénération particulière depuis le siège de la ville, en 1553, par des troupes françaises et turques et des combattants de Sampiero Corso . Selon la légende, les navires auraient repris le large après que la population de Calvi eut promené le Christ en procession dans les ruelles de la cité. L’originalité de la Vierge du Rosaire, également dans la cathédrale, est d’ordre vestimentaire. Cette grande statue possède trois tenues – une robe noire pour le Vendredi saint, une mauve pour le mercredi qui suit les Rameaux et un riche habit de brocart réservé aux processions –, et seules les femmes ont le droit de la vêtir.

Derrière la cathédrale, on rejoint la maison de Laurent Giubegga, le parrain de Napoléon. Sur la façade, une inscription rappelle le séjour de son filleul en 1793, lorsqu’il fut chassé d’Ajaccio par les paolistes et se réfugia à Calvi.

Une ruelle mène à l’oratoire de la confrérie Saint-Antoine, une institution caritative active en Corse depuis le XIVe siècle. Derrière sa façade ornée d’un linteau en ardoise sculpté représentant saint Antoine, l’édifice renferme des fresques des XVe et XVIe siècles, dont une remarquable Crucifixion de 1513, et un christ en ivoire attribué au sculpteur florentin Jacopo Tatti, dit le “Sansovino”.

En flânant dans les ruelles de la citadelle, remarquez le palais des évêques de Sagone, qui abrite le piano-bar Tao, et les cinq bastions érigés successivement depuis la fin du XVe siècle, qui offrent autant de belles vues sur la baie et la ville. Au nord-ouest de la citadelle, le bastion Celle est flanqué d’une échauguette, guérite de pierre suspendue au-dessus des remparts afin d’en surveiller les abords. À l’extérieur des remparts, observez aussi la tour du Sel, une jolie tour ronde située sur le quai Landry, qui était utilisée jadis pour entreposer le sel.

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