Pinacothèque

La Gemäldegalerie possède l’une des collections d’art européen du XIIIe au XVIIIe siècle les plus remarquables au monde. Régalez-vous des chefs-d’œuvre de Titien, Goya, Botticelli, Holbein, Gainsborough, Canaletto, Hals, Rubens, Vermeer et autres grands maîtres. Le musée accueille également d’excellentes expositions temporaires présentant des artistes reconnus de cette période.

La collection du musée de la Pinacothèque

L’ouverture de la Pinacothèque en 1998, dans un espace conçu sur mesure, a marqué l’heureuse réunification d’une collection exceptionnelle que la guerre froide avait divisée pendant un demi-siècle. Certains tableaux étaient restés au musée Bode, à Berlin-Est, tandis que d’autres étaient exposés à Dahlem, une banlieue de Berlin-Ouest. Aujourd’hui, ce sont quelque 1 500 œuvres qui sont réunies à la Pinacothèque, s’échelonnant sur 5 siècles. Les peintres hollandais et flamands, dont Rembrandt, sont particulièrement bien représentés, de même que ceux de la Renaissance italienne et les artistes allemands du Moyen Âge tardif. On y trouve aussi des maîtres britanniques, français et espagnols.

Le pavillon est du musée : maîtres allemands, hollandais et flamands 

L’expositions débute par des peintures religieuses du Moyen-Âge, avant de se poursuivre par la Renaissance et deux de ses plus fameux représentants : Albrecht Dürer et Lucas Cranach l’Ancien. Dans la salle II, notez le remarquable Portrait de Hieronymus Holzschuher (1526), de Dürer, qui figure un aristocrate de Nuremberg, politicien et fervent défenseur de la Réforme. Remarquez la précision chirurgicale avec laquelle l’artiste dépeint les traits de son ami, jusqu’aux rides et à la chevelure clairsemée. Dans la salle III se trouve la Fontaine de Jouvence (1546), l’une des plus belles œuvres de Cranach, qui illustre le désir ardent de jeunesse. De vieilles femmes plongent dans un bassin et en ressortent changées en sublimes créatures. La métamorphose se reflète aussi dans le paysage, nu et escarpé à gauche, luxuriant et fertile à droite. La salle IV recèle une autre œuvre remarquable, Portrait d’une jeune fille (1470) de Petrus Christus. Le tableau représente une intrigante demoiselle, au teint de porcelaine, dont les yeux en amande semblent mêler tristesse et circonspection. C’est la seule œuvre de Christus représentant une femme. De Pieter Bruegel l’Ancien, artiste majeur de la Renaissance hollandaise, on admirera l’impressionnant Proverbes flamands (1559), dans la salle 7. Ce tableau moraliste et non dénué d’humour concentre plus de 100 proverbes et idiomes en une unique scène villageoise de bord de mer. Si certains pointent l’absurdité de la nature humaine, d’autres révèlent son imprudence et sa malignité. Quelques-unes de ces adages sont encore usités, comme « nager à contre-courant » et « armés jusqu’aux dents ».

Le pavillon nord du musée et ses peintures hollandaises du XVIIe siècle

Les premières galeries du pavillon nord comptent quelques portraits exceptionnels, notamment le Malle Babbe de Frans Hals (1633), dans la salle 13. Notez avec quelle virtuosité l’artiste saisit le caractère et la vitalité de « Barbara la Folle », son sujet. Hals rencontra cette femme au rire démoniaque dans l’atelier pour déficients mentaux que fréquentait son fils Pieter. La chope en étain et la chouette symbolisent le penchant de Babbe pour la boisson. La salle 18 recèle une autre merveille : la Dame au collier de perles (vers 1662-1665), l’un des tableaux les plus célèbres du peintre réaliste Jan Vermeer. On y voit une jeune femme élégamment vêtue en train d’attacher autour de son cou un collier de perles devant une petit fenêtre – un moment d’intimité superbement croqué par les coups de pinceaux subtils caractéristiques de l’artiste. L’œuvre phare du pavillon nord est dans la salle X, une pièce octogonale consacrée à Rembrandt : il s’agit de l’imposant Ministre mennonite Cornelis Claesz Anslo (1641), qui figure le prédicateur discutant avec son épouse. L’énorme bible ouverte et la main qui semble presque sortir du centre du tableau visent à souligner la force de ses convictions religieuses. A côté, notez le petit autoportrait de Rembrandt.

Le pavillon ouest : chefs-d’œuvre italiens 

Les premières galeries du pavillon ouest sont également consacrées aux XVIIe et XVIIIe siècles. Tout le monde vient admirer Il Campo di Rialto (1758-1763) de Canaletto, dans la salle XII, qui dépeint la grande place du marché de sa Venise natale, avec un sens de la précision et de la perspective étonnant. Remarquez les orfèvreries sur la gauche, les marchands emperruqués au centre et les échoppes de peintures et de meubles sur la droite. La salle XIV abrite l’exquis Amour vainqueur (1602-1603) du Caravage. Un facétieux Cupidon porte pour seuls vêtements un sourire malicieux et une paire d’ailes. Remarquez le réalisme quasi photographique produit par l’utilisation théâtrale de l’ombre et de la lumière. Les galeries suivantes ramènent le visiteur à la Renaissance, avec Raphaël, Titien et Corrège. Le Léda et le Cygne (1532) de ce dernier, dans la salle XVI, mérite que l’on s’y attarde. A en juger par son expression béate, Léda passe un 
moment agréable avec ce cygne, qui selon la mythologie grecque, serait Zeus en personne. Scandalisé par la nature érotique de l’œuvre, Louis d’Orléans, qui en était le propriétaire, aurait découpé le visage de Léda, avant que le tableau ne soit restauré. Si vous pensez que toutes les œuvres du pavillon ouest sont d’inspiration licencieuse, penchez-vous sur la Vierge à l’Enfant avec un concept d’anges (1477) de Sandro Botticelli, dans la salle XVIII. Ce tableau circulaire (tondo) présente Marie flanquée de deux rangées de quatre anges sans ailes. Ce moment intime montre la Vierge tenant tendrement son enfant, s’apprêtant peut-être à lui donner le sein. Les lys blancs symbolisent sa pureté. Notez que la mère et l’enfant ont les mêmes yeux noisette.

Informations pratiques 

Consulter le site de la Pinacothèque 
Adresse : Gemäldegalerie 
Tarifs plein/réduit : 10/5€, gratuit pour les -18 ans 
Horaires d’ouverture : 10h-18h du mardi au mercredi et vendredi, 10h-20h le jeudi, 11h-18h du samedi au dimanche