Incontournable, ce chef-d’œuvre d’architecture gothique était un des monuments les plus visités de la capitale jusqu’à ce qu’en 2019 les flammes le dévorent partiellement. Ses 14 millions de visiteurs annuels doivent aujourd’hui se contenter d’admirer de l’extérieur ses tours gardées par des gargouilles et ses façades drapées d’échafaudages. Rassurez-vous : la cathédrale renaîtra, ses trésors ont été épargnés et la reconstruction a commencé en 2021.
Que voir à la cathédrale Notre-Dame ?
Le point zéro
Avant de vous intéresser à la façade de la cathédrale, repérez, dans le sol du parvis face au portail principal, le médaillon de bronze indiquant la position exacte du point zéro des routes de France. Notre-Dame est en effet le cœur de Paris, à partir duquel les distances entre Paris et le reste de la métropole sont mesurées.
Les portails
Sur la façade occidentale, admirez les superbes détails des trois portails du XIIIe siècle : à gauche, le portail de la Vierge, où l’on voit la montée de Marie au Paradis ; au centre, le portail du Jugement, représentant le Jugement dernier selon l’Évangile de saint Matthieu ; et à droite, le portail Sainte-Anne, qui est le plus ancien.
Les arcs-boutants
C’est depuis le square Jean-XXIII, à l’arrière de la cathédrale, que l’on voit le mieux la forêt d’arcs-boutants sculptés. Si Notre-Dame fut l’un des premiers bâtiments au monde à être doté de ce type d’éléments architecturaux, ces derniers n’étaient à l’origine pas prévus autour du chœur et de la nef. Un support extérieur devint pourtant nécessaire pour contrecarrer l’apparition de fractures dues à la poussée des murs vers l’extérieur.
Les rosaces
Impressionnante de l’extérieur, Notre-Dame se révèle tout aussi grandiose à l’intérieur, notamment grâce à ses trois rosaces spectaculaires. Les plus célèbres sont le vitrail de 10 m de large ornant la façade ouest (partiellement obstrué par l’orgue) et celui du côté nord du transept, qui est resté quasiment inchangé depuis le XIIIe siècle.
Les orgues
Deuxième plus grand orgue de France derrière celui de l’église Saint-Eustache , le magnifique Grand Orgue de Notre-Dame est également l’un des plus grands du monde, avec ses 8 000 tuyaux (dont 900 classés historiquement), 115 jeux, 5 claviers de 56 notes et un pédalier de 32 notes. On peut l’entendre le dimanche, lors des messes et de récitals gratuits à 16h30.
Un orgue plus petit (2 000 tuyaux et 30 jeux) domine le chœur.
Les Mays
Traversez le chœur, avec ses niches en bois sculpté et ses statues représentant la Passion du Christ, pour contempler la magnifique collection de peintures des chapelles latérales de la nef. C’est en 1449 que les orfèvres parisiens commencèrent à offrir à la cathédrale, chaque 1er mai, un arbre décoré de banderoles et de rubans pour honorer la Vierge Marie – à laquelle Notre-Dame est dédiée. Cinquante ans plus tard, l’offrande annuelle des orfèvres, appelée “may”, était devenue un tabernacle orné de scènes de l’Ancien Testament. À partir de 1630, les mays étaient de grandes toiles (3 m de hauteur) commémorant l’un des Actes des Apôtres, accompagnées d’un poème ou d’une explication littéraire. Au début du XVIIIe siècle, lorsque la confrérie des orfèvres fut dissolue, la cathédrale avait reçu 76 de ces peintures monumentales – on peut encore en admirer 13.
Le Trésor de Notre-Dame
Au sud du chœur de la cathédrale, le Trésor renferme des objets liturgiques, des manuscrits et des reliques, dont la Sainte Couronne d’épines, qui aurait été déposée sur la tête de Jésus avant sa crucifixion. Elle est exposée entre 15h et 16h le premier vendredi du mois et chaque vendredi de carême, et de 10h à 17h le Vendredi saint.
Autre merveille du Trésor, plus facile à admirer : la collection de Camées des papes. Sculptées avec une incroyable précision dans des coquillages et encadrées d’argent, les 268 miniatures représentent tous les papes de l’histoire, de Saint-Pierre à Benoît XVI. Remarquez les différents vêtements, gestes des mains et posture de chacun.
La visite des tours
L’entrée des tours de Notre-Dame se fait par l’extérieur de la cathédrale, au pied de la tour nord, rue du Cloître-Notre-Dame. Préparez-vous mentalement et physiquement à gravir les 387 marches en colimaçon menant au sommet (pas d’ascenseur). Le récompense, toutefois, vaut bien quelques efforts : une vue spectaculaire sur Paris, notamment sur les rues anciennes du Quartier latin et sur la tour Eiffel.
En arrivant en haut de la façade ouest, on tombe nez à nez avec les gargouilles de la cathédrale. Les eaux de pluie s’évacuent par les gueules allongées et grandes ouvertes de ces statues grotesques, permettant ainsi de préserver le bâtiment (et de chasser les esprits maléfiques). Vous verrez également des chimères, qui ont uniquement une fonction décorative. Malgré leur aspect médiéval, elles furent installées au XIXe siècle par Eugène Viollet-le-Duc.
Toujours depuis le sommet de la façade ouest, vous pourrez admirer dans la tour sud Emmanuel, l’impressionnant bourdon (grosse cloche à son grave) de 13 tonnes. Fondue en 1686, Emmanuel est la seule cloche ayant survécu à la Révolution, lorsque les cloches de la cathédrale furent descendues et fondues en 1792. Pendant la nuit du 24 août 1944, lorsque l’île de la Cité fut reprise par les troupes françaises, alliées et résistantes, le son de l’Emmanuel annonça la libération prochaine de Paris.
À l’occasion du 850e anniversaire du début de la construction de Notre-Dame, neuf nouvelles cloches (Marie, le petit bourdon, dans la tour sud, et Gabriel, Anne-Geneviève, Denis, Marcel, Étienne, Benoît-Joseph, Maurice et Jean-Marie dans la tour nord) sont venues remplacer les cloches mises en place en 1856 (Angélique-Françoise, Antoinette-Charlotte, Denise-David et Hyacinthe-Jeanne). Ces dernières, de qualité moindre, ont été déposées dans le square Jean-XXIII, derrière la cathédrale. La cathédrale “sonne” désormais comme avant la Révolution.
Musique sacrée
Pour découvrir la cathédrale sous un aspect plus grandiose encore, assistez à l’une des messes dominicales – 10h pour la messe grégorienne et à 11h30 et 18h30 pour les messes chantées “classiques” – assurées par les chœurs de la maîtrise de Notre-Dame de Paris. Des récitals d’orgue gratuits ont lieu chaque jour et, d’octobre à juin, la cathédrale sert de cadre à des concerts de musique classique.
La crypte archéologique
Sous le parvis face à la cathédrale, la crypte archéologique du parvis Notre-Dame révèle, couche par couche, l’histoire de l’île de la Cité, depuis la ville gallo-romaine de Lutèce jusqu’au XXe siècle. Louez un audioguide pour apprécier pleinement votre visite.
L'incendie de la cathédrale en 2019
Le soir du 15 avril 2019, un incendie se déclare dans la charpente. Les pompiers, maîtrisant les flammes, parviennent à sauver l’édifice, et notamment ses deux tours, ses superbes rosaces et sa façade occidentale. Hélas ! les dégâts n’en sont pas moins terribles : le toit et la fameuse flèche de la cathédrale – un ajout du XIXe siècle – sont détruits, et l’intérieur du bâtiment subit d’importantes dégradations. Heureusement, plusieurs sculptures et objets avaient déjà été mis en sûreté en raison de travaux entamés avant l’incendie. Alors que le feu fait rage, les secours, menés par l’aumônier des sapeurs-pompiers, forment une chaîne humaine pour sauver les trésors restants.
Reconstruire Notre-Dame
Après l’incendie, le président, Emmanuel Macron, a annoncé vouloir reconstruire la cathédrale pour 2024, année des jeux Olympiques. Dans les jours qui suivirent le sinistre, quelque 600 millions d’euros de dons ont été promis par des donateurs privés ; début 2020, ce chiffre atteignait les 922 millions. L’opération de reconstruction débute en 2021, une fois le site sécurisé. Le débat a fait rage autour de la future apparence de Notre-Dame : devait-elle être reconstruite avec une toiture en bois ? avec les ajouts du XIXe ? ou dans un style contemporain ? Les projets fleurirent : pourquoi ne pas la coiffer d’un toit de verre, ou encore d’une flèche en cristal ? On a même proposé d’utiliser les cendres et gravas de l’incendie pour imprimer en 3D les parties détruites. A priori, elle sera reconstruite telle qu’elle était avant l’incendie.
Les trésors sauvés
Les reliques de Notre-Dame et ses œuvres d’art inestimables ont par miracle survécu aux flammes. Elles ont depuis été transférées dans les réserves du Louvre où certaines sont restaurées. Parmi ces œuvres se trouvent plusieurs mays – des tableaux de 3 m de haut figurant les Actes des Apôtres, accompagnés d’un poème ou d’un texte explicatif – offerts par la corporation des orfèvres de la ville. À la dissolution de cette dernière, au XVIIIe siècle, la cathédrale avait reçu 76 de ces peintures monumentales ; 13 étaient exposées au moment de l’incendie.
Notre-Dame de Paris : informations pratiques
6 parvis Notre-Dame – place Jean-Paul-II, IVe
Métro : Cité
Bon à savoir : La rue de la Cité , la rue du Cloître-Notre-Dame, le pont Saint-Louis et le pont de l’Archevêché offrent les meilleures vues sur la cathédrale. Les messes dominicales – messe grégorienne à 10h et messe polyphonique à 18h30 – sont désormais données à l’église Saint-Germain l’Auxerrois, près du Louvre.