
Quartier de la Petite France à Strasbourg © Patrick Robert Doyle - Unsplash
Si vous ne devez passer que quelques heures dans la capitale alsacienne, vos pas vous mèneront inévitablement vers le quartier de la Petite France. Ses ruelles, réservées aux piétons, sont bordées de magnifiques maisons à colombages dont certaines se reflètent dans les eaux calmes des canaux de l’Ill. Promenez-vous rue des Dentelles, rue du Bain-aux-Plantes, rue des Moulins… À la tombée de la nuit, l’éclairage des réverbères et des habitations ajoutent encore une bonne dose de romantisme à ce quartier.
Riquewihr, petite cité fortifiée posée dans un vallon ouvert, entourée des vignes qui font sa prospérité depuis des siècles, est l’une des plus séduisantes de la route des Vins. Certains diront même la plus belle. Elle est protégée par une double enceinte, et son centre historique a conservé des maisons dont certaines datent du XVe siècle, exceptionnellement entretenues et restaurées. Ne manquez pas dans le château des ducs de Wurtemberg-Montbéliard, le musée de la Communication qui raconte l’histoire des échanges, au temps des diligences.
À une trentaine de kilomètres de la capitale alsacienne, Obernai est une charmante cité médiévale protégée derrière ses imposants remparts. La ville se découvre à pied en commençant par sa belle place du marché entourée de magnifiques maisons à colombages et de bâtiments de style Renaissance datant de l’âge d’or de la cité. À ne manquer sous aucun prétexte : la façade de l’hôtel de ville et sa balustrade de style gothique flamboyant et la halle au blé avec ses arcades et son toit percé de lucarnes.
170 km, des dizaines de vignobles, des centaines de producteurs, 70 villes et villages traversés, la route des Vins d’Alsace est un voyage en soi. On peut au choix l’explorer au départ de Strasbourg ou de Thann au sud. On peut la parcourir en voiture mais également à vélo (pour les moins aguerris, électrique) le long de petites routes ou de sentiers interdits aux véhicules à moteur. Tout au long de l’itinéraire, des chambres d’hôtes aménagées dans d’anciennes fermes et dans des maisons à colombages vous accueilleront.
Bâti au XIIe siècle, assiégé et pillé pendant la guerrede Trente Ans, le château du Haut-Kœnigsbourg fut magnifiquement restauré à la fin du XIXe siècle. Ses murailles épousent à la perfection le piton rocheux sur lequel il semble posé. Sa visite permet de mieux imaginer la vie des femmes et des hommes dans un château fort à la fin du Moyen Âge. À l’intérieur, les salles meublées reconstituent avec beaucoup de précision l’ambiance de cette époque. Logiquement, le Haut-Kœnigsbourg est le château le plus visité.
Sommet le plus au sud des Vosges, le Ballon d’Alsace (1 247 mètres ) compte parmi les plus beaux sites de la région. Il offre un saisissant panorama jusqu’aux Alpes et son environnement est particulièrement bucolique. On peut le rejoindre en remontant la verdoyante vallée de la Doller , ponctuée de lacs glaciaires. Par temps clair, lorsque le Soleil entame sa descente vers l’horizon, le mélange des couleurs du ciel et des paysages est flamboyant.
Trésor de l’art gothique européen, la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg additionne les records. Pour n’en citer qu’un, elle fut pendant deux siècles l’édifice le plus haut du monde (de 1647 à 1874) à 142 mètres. Apercevoir sa façade majestueuse au détour d’une rue piétonne procure une sensation extraordinaire. Mais les chefs-d’œuvre sont aussi à l’intérieur de l’édifice à l’instar de son incroyable horloge astronomique ou de son orgue. De sa plateforme, les vues sur les toits de la ville et les alentours sont impressionnantes.
Le label ferme-auberge désigne une exploitation agricole qui propose aux vacanciers la restauration, et pour certaines l’hébergement. Elles sont actuellement une quarantaine disséminées surtout dans le parc régional des Ballons des Vosges. N’hésitez pas à vous y arrêter pour déguster le menu typique “marcaire”, le plus souvent composé de produits locaux et parfois de la ferme. Autre avantage, elles sont, pour la plupart, situées sur les hauteurs et bénéficient de panoramas incomparables.
À 763 mètres d’altitude, le mont Sainte-Odile attire de nombreux visiteurs qui viennent admirer le couvent construit à la fin du VIIIe siècle par le duc d’Alsace et restauré au début du XXe siècle. De la terrasse du monastère, vous profiterez de l’une des vues les plus impressionnantes sur le massif des Vosges et la plaine d’Alsace. Au pied du mont, en pleine forêt, un mur païen , long d’une dizaine de kilomètres, n’en finit pas d’intriguer visiteurs et historiens.
Vue du ciel, elle est comme une étoile parfaite surgie de terre ex nihilo, dans la plaine du Rhin. La place forte de Neuf-Brisach est probablement l’œuvre la plus aboutie de Vauban. Pendant 5 années, plusieurs milliers d’artisans et d’ouvriers façonnèrent cet ensemble de fortifications, rigoureux et magnifique à la fois, en grès rose des Vosges. Rien d’étonnant à ce que Neuf-Brisach figure au patrimoine mondial de l’Unesco.
Ouvert récemment, ce splendide musée est dédié à l’œuvre de René Lalique, l’inventeur du bijou moderne. En s’installant à Wingen-sur-Moder après la Première Guerre mondiale, Lalique profitait ainsi du savoir-faire des artisans et des manufactures de la région. Ce beau musée retrace cette aventure artistique et industrielle. Du musée, on peut également rejoindre l’ancienne manufacture royale à Saint-Louis et le musée du Verre et du Cristal à Meisenthal , tous deux situés en territoire Mosellan.
Point culminant de l’Alsace (1 424 mètres), le Grand Ballon est un incroyable balcon pour contempler toute la région. Par temps clair, on peut distinguer les flèches de la cathédrale de Strasbourg, ainsi que la Forêt-Noire, le Jura suisse et le massif alpin, de l’Autriche au Mont-Blanc. Le Grand Ballon se rejoint aisément de Mulhouse en voiture (25 km), mais on peut aussi l’aborder à l’occasion d’une randonnée pédestre d’une journée, au départ de l’une des vallées alsaciennes.
Mulhouse, ville à la riche histoire industrielle et technique, abrite des musées à ne manquer sous aucun prétexte. Le plus célèbre est sans conteste la Cité de l’automobile qui réunit 400 modèles de voitures dont plusieurs Buggati, du nom du célèbre constructeur d’origine italienne installé en Alsace. Il ne faut pas manquer non plus la Cité du train , le musée EDF-Électropolis ou le musée de l’Impression sur étoffes. Enfin, sur une thématique plus environnementale, le parc zoologique et botanique est aussi un incontournable.
Envie d’un voyage à travers une Alsace rurale ? Rejoignez l’écomusée d’Alsace, qui n’a de musée que le nom. Ici, pas de collections à l’abri de vitrines mais un village reconstitué et animé par des bénévoles et des salariés en costume d’époque qui donnent vie au site à travers des animations. Des maisons meublées, des ateliers avec des machines et des outils, une ferme avec des animaux, un verger, un potager, bref, tout ce qui fait l’Alsace éternelle !
Au sud de la région alsacienne, à quelques kilomètres de la frontière suisse, Ferrette annonce les contreforts du Jura, territoire de moyenne montagne à la forte tradition rurale. La ville, dotée d’un patrimoine riche, est comme posée dans un écrin de verdure. Tout comme les autres villages de cette région jurassienne qui cultive ses atouts dans le secret, à l’écart des grandes routes touristiques.
À 2 km de la frontière allemande, Wissembourg est une charmante étape à l’extrême nord de l’Alsace. Grâce à un patrimoine architectural riche et bien conservé (malgré une histoire mouvementée) et des commerces dynamiques, la visite de la ville s’avère un excellent compromis entre plaisirs gastronomiques et découvertes culturelles. La cité est également au cœur de la partie la plus septentrionale de la route des Vins et il suffit de quelques minutes pour rejoindre Cleebourg et se promener à travers les vignobles.
Dès la fin du mois de novembre, et pendant les quatre semaines de l’Avent, l’Alsace tombe dans la marmite de Noël. Les rues des grandes villes et des villages s’illuminent, et les places s’animent avec les marchés de Noël. Surgissent des petits chalets en bois qui vendent de l’artisanat (parfois) local, organisés autour d’un sapin géant, d’une crèche… Certains marchés sont thématisés : médiéval à Ribeauvillé, pour les enfants à Colmar, sucré à Erstein… Les festivités se terminent par l’embrasement des sapins, sorte de catharsis collective après cette débauche commerciale…
Moins couru que son cousin du sud de l’Alsace, le parc des Vosges du Nord , constitué à 70% de forêts, attire les amoureux d’une nature que l’homme n’a jamais domptée. Pays du grès rouge, de l’arbre et de l’eau, son histoire est pourtant passionnante. Il suffit d’évoquer ses dizaines de ruines de châteaux moyenâgeux posés sur des pitons rocheux, le travail du verre ou de l’argile, sans oublier les édifices de la ligne Maginot.
Situé au cœur de la plaine d’Alsace, entre Strasbourg et Colmar, le Grand Ried est riche d’une faune et d’une flore exceptionnelles. Mélange de forêts et de prairies humides, cette campagne attachante peut se découvrir à pied, à vélo ou, mieux encore, en barque à fond plat, pour pénétrer dans ce monde unique mais fragile. En août, des cigognes blanches se rassemblent par dizaines avant leur grande migration. N’oubliez pas vos jumelles.
Sur la route des Crêtes, l’Hartmannswillerkopf ou le Vieil-Armand est un promontoire rocheux qui s’avance au-dessus de la plaine d’Alsace. Pendant la Première Guerre mondiale ce fut un champ de bataille. Allemands et Français se livrèrent dès 1915 à des combats sanglants pour contrôler ce poste d’observation stratégique. Un parcours de 5 km permet d’observer les installations militaires et les cicatrices que les combats ont laissées sur cette montagne vosgienne.
Les 80 km de cette route qui chemine sur les hauteurs des Vosges, du col du Bonhomme aux hauteurs de Cernay, donnent à voir des paysages à la fois magnifiques et apaisants. Sommets arrondis recouverts d’un manteau herbeux, vallées verdoyantes ponctuées de lacs glaciaires, panorama à 360° sur des dizaines de kilomètres, l’itinéraire vaut à lui seul le voyage. Pour éviter l’affluence, parcourez-le en semaine. Et vérifiez la météo !
Il suffit de garer sa voiture et de faire quelques pas pour apercevoir un sentier qui pénètre dans la forêt ou s’en va courir à travers les hautes chaumes. Peut-être longera-t-il un lac glaciaire dont la couleur vert émeraude vous étonnera ? À moins que vous ne fassiez une pause dans un chalet forestier ou sur la terrasse ombragée d’une ferme-auberge. Sur ce territoire, la marche est considérée comme un art de vivre, tout autant qu’une activité.
Le canal du Rhône au Rhin sillonne le sud de l’Alsace sur 59 km de Montreux-Jeune (à la frontière du département des Vosges) jusqu’à Mulhouse. On peut le suivre à vélo en longeant ses rives. On peut aussi louer un bateau habitable qui se conduit sans permis pour profiter d’un point de vue inédit sur les rives et la campagne environnante. D’autres canaux sont navigables en Alsace, à l’instar du canal de la Marne au Rhin qui offre une escale agréable à Saverne , porte d’entrée vers le parc naturel régional des Vosges du Nord
Passage obligé sur l’itinéraire de l’Alsace romane, l’église abbatiale de Marmoutier est un trésor d’architecture. Sa façade romano-byzantine originale est mise en valeur par la couleur de sa pierre, mélange de grès rose et jaune. L’intérieur est également remarquable avec sa nef gothique du XIIIe siècle. Le docteur Albert Schweitzer, prix Nobel de la paix, aimait jouer sur son orgue qui date du XVIIIe siècle.