Les œuvres de Michel-Ange (Michelangelo Buonarroti, 1475–1564) qui couronnent la Renaissance et la dépassent tout à la fois, frémissent de ce que Giorgio Vasari appelait la terribilità: une grandeur terrifiante. Regardez son David (1501–1504), taillé dans un seul bloc de marbre, dont la silhouette tout en équilibre et en tranquillité vue de loin, se fait menaçante dès que l'on croise son regard farouche.
Le patrimoine laissé par Michel-Ange est inestimable, mais très dispersé. Pour ses œuvres de jeunesse, direction le Museo Casa Buonarroti, résidence que l'artiste s'offrit grâce aux commandes papales. En bas de la rue, le Museo del Bargello abrite un Bacchus ivre et un buste de Brutus. Le Tondo Doni est aux Offices. Une Pietà déchirante est à l'honneur au Museo dell'Opera del Duomo. Les historiens de l'architecture, eux, se pâment devant la basilique San Lorenzo. Mais c'est le David, dans la Galleria dell'Accademia conçue pour l'accueillir, qui attire le plus d'admirateurs. À sa reproduction sur la Piazza della Signoria, quoique fidèle, manque la fameuse terribilità qu'insufflait le burin du maître.