L'histoire vraie du pont de la rivière Kwaï
Le Pont de la rivière Kwaï est devenu célèbre grâce au roman de Pierre Boulle et à son adaptation cinématographique de 1957, mais son histoire réelle est bien plus sombre. Ce pont fait partie de la tristement célèbre "voie ferrée de la mort", une ligne de chemin de fer construite pendant la Seconde Guerre mondiale par l'armée impériale japonaise pour relier la Thaïlande à la Birmanie (aujourd'hui Myanmar).
En 1942, après la chute de Singapour, le Japon avait besoin de ravitailler ses troupes en Birmanie, mais les routes maritimes étaient trop risquées à cause des sous-marins alliés. La solution fut donc la construction d’une ligne ferroviaire de plus de 400 km à travers des terrains montagneux, des jungles denses et des rivières, dont la rivière Kwaï. Le projet devait être réalisé à marche forcée, en un temps record.
Pour y parvenir, les Japonais utilisèrent plus de 60 000 prisonniers de guerre alliés – principalement des Britanniques, des Australiens, des Néerlandais et des Américains – et environ 200 000 travailleurs forcés originaires d'Asie du Sud-Est, surnommés les "romusha". Les conditions de travail étaient épouvantables : les ouvriers travaillaient de longues heures sous une chaleur torride, manquant de nourriture, d'eau potable et de soins médicaux. Beaucoup furent victimes de maladies comme le choléra, la dysenterie ou la malaria, et les accidents étaient fréquents en raison des techniques de construction rudimentaires.
Le pont de la rivière Kwaï, situé près de la ville de Kanchanaburi en Thaïlande, fut l'un des principaux ouvrages de cette ligne ferroviaire. Sa construction s'acheva en 1943, et bien qu'il ait été bombardé par les Alliés en 1945, il fut reconstruit après la guerre. Environ 90 000 travailleurs asiatiques et 12 000 prisonniers de guerre périrent durant les travaux.
Visiter le pont de la rivière Kwai à Kanchanaburi
Bâti par des prisonniers de guerre, ce pont, long de 300 m, est un symbole de l’histoire de la ligne Thaïlande-Birmanie. La partie centrale de l’ouvrage ayant été détruite par les forces alliées en 1945, seules les travées incurvées sont d’origine. Vous pourrez y circuler librement ; il y a des îlots de sécurité si un train s’annonce.
Rabatteurs et vendeurs de souvenirs circulent autour du pont, lui donnant un air de fête foraine ; venez tôt, ou tard, pour éviter la foule. Les trois trains anciens exposés dans le parc, près de la gare, circulèrent pendant la Seconde Guerre mondiale. De l’autre côté du pont, à droite, jetez un coup d’œil au Kuan-Im, temple coloré depuis le jardin duquel on a une belle vue sur le pont. Du côté sud de ce temple, la tombe du soldat chinois évoque le sommet d’un visage, coulant un regard triste d’en dessous le casque formé par un dôme. Il ne reste rien du deuxième pont (en bois) construit par les Japonais 100 m en aval.
Fin novembre ou début décembre, un spectacle son et lumière revient sur l’histoire du pont de la rivière Kwaï.
Les informations pratiques
Prix : gratuit
Horaires d'ouverture : tous les jours, 24h/23