Th Khao San, mieux connue sous le nom de Khao San Road, est un lieu absolument unique. Cette rue de Banglamphu éclairée aux néons est un véritable sas de décompression où se mêlent aussi bien des voyageurs qui débutent leur voyage en Asie du Sud-Est que d’autres qui retournent à la “vraie” vie.
Th Khao San (kâw sǎhn, qui signifie “riz cru”), est l’un des endroits les plus cosmopolites au monde. Bien sûr, il n’en a pas toujours été ainsi. Pendant les deux premiers siècles de son existence, il ne s’agissait que d’une rue quelconque du vieux Bangkok. Pour voir ce à quoi elle ressemblait alors, arrêtez-vous au musée de Khaosan. Les premières pensions (guesthouses) apparurent en 1982, et tandis que les voyageurs à petit budget arrivaient de plus en plus nombreux au fil des années, les vieilles maisons en bois furent transformées, les unes après les autres, en hôtels bon marché. Depuis la publication en 1997 du roman La Plage d’Alex Garland, dont le début se déroule dans le secteur le plus lugubre de Khao San, et son adaptation au cinéma avec Leonardo Di Caprio, séjourner dans cette rue est devenu un rite initiatique pour les jeunes globe-trotters.
Le quartier continue d’évoluer : les pensions aux lits infestés de puces sont remplacées par de charmants boutiques-hôtels, et les bars minables où étaient projetées cèdent la place à des établissements branchés. Mais le changement le plus intéressant concerne le regard que les Thaïlandais portent désormais sur Khao San.
Jadis présenté comme le quartier des fa·ràng kêe nók (“étrangers radins”) désargentés, Banglamphu est aujourd’hui l’un des secteurs les plus tendance de la capitale. Attirés en partie par les voyageurs indépendants aux idées progressistes, longtemps raillés par les habitants de Bangkok, les propres enfants rebelles de la ville ont maintenant investi le quartier, amenant avec eux un bon choix de petits bars, de cafés et de boutiques bio. La communauté indie de Bangkok s’est révélée être l’épice thaïlandaise qu’il manquait à ce mélange.
Pour autant, Khao San ne s’est pas complètement détachée de ses racines de terre d’accueil des baroudeurs. La rue comble toujours les moindres besoins des voyageurs : repas antidote au mal du pays, cafés et bars pour échanger des tuyaux sur la meilleure façon de se rendre à la frontière cambodgienne, tailleurs, agences de voyages, dentistes, librairies d’occasion, tresseuses de cheveux et, bien sûr, vendeuses de grenouilles en bois et marchands en tous genres. Vous ne vous y sentirez pas seul du tout…