Taiwan

Taiwan : culture et traditions

Coutumes

Très soucieux de leur santé et de leur longévité, nombre de Taiwanais s'adonnent à la pratique du tai-chi-chuan, une gymnastique douce fondée sur le travail du souffle. Si vous êtes du genre lève-tôt, vous ne manquerez pas d'apprécier la beauté des mouvements de cette "boxe contre les ombres", que la plupart pratiquent au lever du soleil. La médecine traditionnelle chinoise, essentiellement l'acupuncture et le chi-kong (travail de l'énergie interne), est encore bien vivante malgré la présence croissante de la médecine "occidentale". Les Taiwanais ont un rapport quelque peu étrange à la mort. La superstition locale veut que l'on évite tant que possible ses symboles (le blanc et le chiffre quatre) et que l'on ne parle jamais de mort ou d'accident en public. Les funérailles taiwanaises peuvent revêtir diverses formes. Si les funérailles traditionnelles chinoises baignent dans une atmosphère recueillie, mais rythmée par les rites ancestraux, certaines familles préfèrent des réjouissances débridées avec orgues électriques jouant des hymnes funèbres, chanteuses en bikini et force victuailles.

Le visiteur étranger à Taiwan peut facilement commettre un impair sans s'en apercevoir. En effet, tout comme en Chine, sauver la face est ici primordial et, pour ne pas mettre les autres dans l'embarras, les Taiwanais expriment rarement leurs émotions et tentent le plus possible de rester souriants et courtois. À Taiwan, les présents, les flatteries, l'humilité et les politesses qui pourraient passer pour excessives en Occident font partie intégrante de la vie quotidienne. Ce comportement social finit par aboutir au guanxi, une relation d'interdépendance dans laquelle chacun des deux protagonistes peut demander à l'autre les services les plus extrêmes.

Langue

Le chinois mandarin (guoyu à Taiwan) est la langue officielle, même s'il n'est parlé par 20% de la population, des « continentaux » pour la plupart, c'est à dire des chinois nationalistes arrivés entre 1945 et 1949, qui détiennent effectivement le pouvoir sur l'île. Bien qu'étant capables de s'exprimer en guoyu, 66 % de la population utilisent le min nan (taiwanais), dialecte chinois de la province du Fujian. Originellement populaire, son usage s'est répandu y compris chez les élites. Le chinois hakka rassemble, enfin, 11% de locuteurs. Cette répartition n'est pas figée, puisque les jeunes de moins de 30 ans tendent à converser de plus en plus mandarin. En trois siècles d'assimilation forcée, les Chinois (mandarins, mins et hakkas confondus) ont pratiquement éradiqué les langues natives de l'île : les dialectes aborigènes, au nombre d'une vingtaine, ne sont plus parlés que par 2 % de la population, soit par environ 380 000 personnes. Par ailleurs, le japonais, officiel pendant les 50 ans d'occupation, est encore pratiqué par 100 000 taiwanais.

Nourriture

Les Taiwanais aiment manger autant qu'ils aiment cuisiner pour leurs invités. La cuisine locale s'apparente beaucoup à la cuisine chinoise avec des plats typique de Beijing et du Shandong, du Sichuan et du Hunan, de Shanghai ou de Canton et du Chaozhou. Toutefois, les Taiwanais ont su apporter à la cuisine chinoise une touche subtropicale en y ajoutant une bonne quantité de fruits de mer et un usage immodéré du sucre. Sortir au restaurant avec des Taiwanais peut être un bon exemple de la propension locale à "sauver la face" : tout le monde commande des plats exotiques onéreux et, à la fin du repas, c'est l'inévitable course à qui paiera l'addition pour les autres. Si certains ingrédients que l'on peut trouver sur les marchés peuvent paraître pour le moins douteux aux yeux des visiteurs occidentaux (organes de chien, de serpent, d'ours...), ils sont en général très chers et réservés à un usage médical il est donc peu probable que vous en retrouviez dans votre assiette. D'autres plats sont préparés pour des occasions spéciales tels que les gâteaux de lune (préparés pour la fête de la Lune, en automne), les rouleaux de printemps (vendus en avril), les boulettes de riz (pour la fête des Bateaux dragons) et les gâteaux de tortue rouge (pour les anniversaires et les offrandes au temple).

Religion

Beaucoup de religions sont pratiquées en Chine sans qu'il n'y ait jamais eu de conflit inter-religieux. Aussi les Taiwanais évoluent-ils dans un mélange harmonieux de bouddhisme, de taoïsme et de confucianisme. Ce dernier est la philosophie qui a le plus profondément marqué la culture chinoise, à la fois en raison des valeurs spirituelles (paix, justice, loyauté) et humaines (accès à l'éducation, refus de la corruption et de la torture) qu'il véhicule, mais aussi parce que les empereurs et les seigneurs de guerre ont trouvé leur intérêt dans le respect de l'autorité et de la hiérarchie qu'il professe. Le taoïsme se définit, lui, autour de l'idée d'humilité, vis à vis de soi, des autres et des événements : la non-intervention, postulant que la patience et la tolérance finissent par produire le résultat souhaité, en est la pierre angulaire. Divisé en deux courants principaux, le taoïsme entretient un lien étroit avec, d'une part, la médiation et l'exercice, et d'autre part avec le surnaturel (fantômes, sorcellerie, exorcisme, etc.), dans un univers riche en dieux (dont Matsu, la déesse de la mer), saints et rituels - comme celui de brûler des morceaux de papier représentant de l'argent pour apaiser l'esprit des morts. Originaire d'Inde, le bouddhisme chinois, s'est ramifié en treize écoles plus ou moins teintées de taoïsme et de confucianisme. La plus connue est le Chan, ou Zen en japonais. En marge des temples dédiés à tel ou tel culte, ces mélanges d'influences donnent parfois lieu à des cohabitations de divinités issues de différentes traditions. La manifestation des liens étroits entre philosophie et religion s'illustre quotidiennement dans la vie des taiwanais (rituels, parades, prières, cérémonies), qui possèdent souvent un autel chez eux.

Arts

A l'exception notable de la danse, issue de la plus pure tradition aborigène, et qui constitue un spectacle incontournable, Taiwan se distingue surtout par la remarquable vitalité des arts traditionnels chinois, souvent mieux préservés qu'en Chine continentale. C'est sans doute le théâtre, communément identifié comme opéra - les représentations sont accompagnées de chants et de musique - qui domine la scène culturelle. En réalité, le théâtre chinois est plus complexe encore, puisqu'il intègre également l'acrobatie, les arts martiaux, la poésie et la danse. Retransmises à la télé, les représentations mettent en scène des histoires morales dont les héros sont des personnages archétypiques (homme, femme, représentations de dieux ou de guerriers aux visages peints). Ces spectacles sont souvent joués à proximité des temples afin de distraire les dieux. Extrêmement populaire, le cinéma taiwanais connaît une production vivace, portée en Occident par Ang Lee (Tigre et Dragon) et Tsai Ming-Liang (La rivière, Goodbye Dragon Inn). Côté architecture, ce sont les temples et les monastères qui offrent les réalisations les plus intéressantes. Colorés et rehaussés de figures de dragons chez les taoïstes ; ils sont plus dépouillés chez les confucéens. Chez les bouddhistes, ils sont protégés par des gardiens de pierres et entourés de pagodes qui conservent les cendres des défunts.

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