Coutumes
La société coréenne repose sur les principes du confucianisme, apparu en Chine vers 500 av. J.-C., qui prêche le respect et la dévotion à l'endroit de la famille, des amis et des autorités établies. Confucius milita aussi en faveur de la justice, de la paix et de l'enseignement. Les Coréens sont nombreux à penser que la spectaculaire réussite économique de leur pays ces dernières décennies s'explique par leur respect des principes confucéens. Dans la société moderne, le confucianisme transparaît surtout dans les rapports entre les gens. Le principe des Cinq Relations prescrit la bonne attitude : entre souverain et sujet, père et fils, mari et femme, ancien et jeune. Si vous n'entrez pas dans l'une de ces relations, vous n'existez pas. Les voyageurs se plaignent souvent de l'impolitesse des Coréens ; en réalité, ce n'est sûrement pas le cas, mais il y a de bonnes chances pour qu'ils ne vous aient tout simplement pas remarqué. Une fois que vous leur aurez été présenté, les règles s'appliquant aux amis vous feront voir les choses sous un jour meilleur.
Langue
L'origine du coréen suscite la perplexité des linguistes, qui s'accordent toutefois pour penser qu'il appartient à la famille des langues altaïques. En fait, la grammaire coréenne est plus proche du japonais que des autres langues altaïques, comme le turc ou le mongol. Qui plus est, les Coréens ont emprunté près de 70% de leur vocabulaire aux Chinois. L'usage de l'écriture hangul (élaborée au XVe siècle sous le règne du roi Sejong) l'emporte sur celle des caractères chinois hanja.
Ère numérique oblige, le système de romanisation du coréen adopté en 1984 a dû être revu en juillet 2000 : il donnait lieu à de multiples translittérations, tandis que les apostrophes et les signes diacritiques ne faisaient pas bon ménage avec les ordinateurs. Les éditeurs avaient jusqu'en 2002 pour se conformer au nouveau système, fortement encouragé par le gouvernement, mais dont la mise en place prendra quelques années à l'échelle du pays.
Quelques mots et expressions utiles (dans le nouvel alphabet) :
Salut : annyeong hasimnikka / annyeong haseyo (familier)
Au revoir : (à une personne qui part) annyeonghi gaseyo
Au revoir : (à une personne qui reste) annyeonghi gyeseyo
S'il vous plaît : putak hamnida
Merci : gamsa hamnida
Oui : ye/ne
Non : aniyo
Excusez-moi : sillye hamnida
Toilettes : hwajangsil
Arrêt de bus : beoseu jeongnyujang
Train : gicha
Banque : eunhaeng
J'aimerais aller à ... : e gago sipseumnida...
Combien cela coûte-t-il ? : eolmayeyo
Nourriture
Surtout connue en occident pour ses barbecues, la cuisine coréenne est l'une des plus variées et des plus succulentes au monde. Il existe de nombreuses spécialités et variantes utilisant différentes sortes de viandes, de poissons, de fruits de mer et de légumes, dont certaines peuvent dérouter, comme la soupe de viande de chien ou les larves de vers à soie. Un repas traditionnel se compose de riz, d'une soupe, de Kimchis – des légumes macérés dans du vinaigre ou fermentés – auxquels sont adjoints une dizaine de petits plats, les banchans. La notion européenne de plats souvent unique mélangeant une grande quantité d'ingrédients est inconnue ici. Il s'agit au contraire de se confectionner des bouchées en combinant différentes saveurs. Si l'ail, le gingembre ou l'oignon vert sont couramment utilisés dans les plats, le piment rouge reste le condiment roi. Une gastronomie relativement épicée que ne viendra pas adoucir un dessert, les pâtisseries n'étant consommées que dans les grandes occasions.
Religion
Quatre grands courants imprègnent la spiritualité et l'éthique coréennes : le chamanisme, originaire d'Asie centrale ; le bouddhisme, qui arriva de Chine vers le IVe siècle ; le confucianisme, doctrine philosophique d'origine chinoise ; et le christianisme, qui fit son apparition en Corée au XVIIIe siècle. Le mudang, ou chaman – presque toujours une femme – est censé communiquer avec le monde des esprits en recourant à la transe, l'extase, le chant ou le conte. Même s'il paraît empreint de superstition aujourd'hui, le chamanisme demeure bien vivant en Corée du Sud, où 40 000 mudang sont officiellement recensés (100 000 selon les ethnologues). Le bouddhisme coréen appartient à l'école de Mahayana. Il se fractionna en nombreuses autres écoles, la plus célèbre étant celle de Seon (Zen, en japonais). Il existe 18 sectes bouddhistes dans le pays. La plus importante, la secte Jogye, rassemble 90% de bouddhistes coréens.
Éthique philosophique plutôt que religion, le confucianisme a perdu son humanisme des débuts. Et si un confucianiste sommeille dans une majorité de Coréens, les jeunes générations en rejettent l'enseignement paternaliste et conservateur. Le catholicisme, introduit par les jésuites, connut un tel succès à ses débuts que la famille royale, se sentant menacée, le réprima dans le sang. Les missionnaires protestants, arrivés dans les années 1880, fondèrent écoles et hôpitaux. 25% des Coréens sont chrétiens. Aucun autre pays d'Asie, hormis les Philippines, n'en compte autant.
Arts
Pas un domaine artistique, ou presque, qui n'ait été investi par les Sud-Coréens. La musique traditionnelle privilégie les instruments à cordes, évoquant celle du Japon et de la Chine. Elle emprunte la forme du jeongak, la musique de cour, ou celle, folklorique, du minsogak. Les danses populaires les plus répandues sont le seungmu (les danseurs se démènent, un tambour attaché autour du cou), le talchum, danse de masques, et le salpuri, solo d'inspiration chamaniste, souvent improvisé. En matière de littérature, les Samgukyusa (Mythes et légendes des Trois Royaumes) écrits au XIIe siècle par le moine Illyeon, demeurent le chef-d'œuvre de référence. La littérature contestataire fait florès auprès des jeunes générations depuis les années 1970 et 1980, tandis qu'un courant écolo-taoïste a fait son apparition dans les années 1990.
Les Sud-Coréens excellent dans les arts du spectacle et le théâtre moderne, qu'il s'agisse d'adaptation d'œuvres occidentales ou de pièces originales. À travers la calligraphie, un art venu de Chine, ils expriment souvent leur fierté à l'égard de leur propre écriture, le hangul. D'influence chinoise, la peinture traditionnelle est structurée par le trait du pinceau, dont l'épaisseur et l'intensité varient. Les chamanistes font d'excellents graveurs sur bois. Statues et pagodes de pierre s'inspirent essentiellement du bouddhisme. Séoul possède plusieurs parcs où les sculpteurs modernes exposent leurs œuvres. Dans la capitale, l'architecture mêle le moderne à l'ancien, dont les portes de la ville et le palais de Gyeongbokgung (datant de l'ère Yi) sont de beaux exemples.
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