Visiter le site archéologique de Chavín de Huántar
Pour beaucoup de voyageurs, la ville de Chavín est avant tout un site archéologique classé au Patrimoine mondial. On y trouve en effet les ruines d’un centre religieux et cérémoniel d’une des civilisations anciennes les plus avancées du Pérou. La plupart des visiteurs y passent lors d’une excursion, négligeant cette petite ville coloniale à la place fantasque et aux rues somnolentes, et dont le charme rivalise avec Chacas et Huari. En passant la nuit sur place, vous pourrez visiter l’impressionnant site archéologique tôt le matin, avant l’arrivée des touristes.
Les ruines de Chavín de Huántar étaient jadis un centre cérémoniel majeur. Cette prodigieuse réalisation, datant d’une période allant de 1200 à 800 av. J.-C., comporte d’impressionnants édifices en forme de temples et un labyrinthe de galeries souterraines, de couloirs et de salles invitant à l’exploration. À proximité, le remarquable Museo Nacional de Chavín, où sont regroupés la plupart des tenons finement sculptés de motifs terrifiants qui ornaient autrefois les murs de Chavín, aide à mieux comprendre l’histoire du site.
Histoire de Chavín de Huántar
Site le plus représentatif de sa période, le préclassique moyen tardif, vers 1200-500 av. J.-C., Chavín de Huántar est aussi le plus fascinant des centres religieux et cérémoniels disséminés dans les Andes centrales. Cette prodigieuse réalisation comporte de vastes édifices et un dédale de galeries souterraines (aujourd’hui éclairées). Bien que Chavín paraisse de prime abord moins imposant que Machu Picchu et Kuélap, l’endroit prend toute sa mesure dès lors que l’on découvre sa fantastique histoire à travers la visite du musée.
Le site de Chavín comporte une série de temples, en forme de pyramides tronquées, construits à différentes époques. Il est surtout connu par ses ornementations zoomorphes et anthropomorphes sculptées dans la pierre. La plupart des monuments visibles aujourd’hui datent de la grande période de construction qui s’échelonne entre 900 et 700 av. J.-C. Au centre se trouve Plaza Mayor, une vaste place excavée qui, comme partout dans le site, possédait son système de drainage par un réseau de canalisations extrêmement élaboré. Un large escalier, l’Escalinata Blanca y Negra, monte de la place vers le portique du plus imposant édifice, l’Edificio A – également appelé Templo Tardío (“Temple tardif”, en opposition au temple du Lanzón, bien plus ancien).
L’Edifico A a résisté à plusieurs puissants séismes au fil des ans. Étagés sur 3 niveaux, maçonnés en pierre et en mortier (et incorporant parfois des blocs de pierre taillée), les murs étaient autrefois ornés de têtes-clous (pierres sculptées en forme de tête humaine combinée avec des traits d’animaux ou d’autres caractéristiques – peut-être induites par la prise de drogues hallucinogènes –, et se prolongeant par des pointes pour leur insertion dans le mur). Une seule de ces têtes-clous est restée en place, mais on peut en voir d’autres dans le musée.