Si vous n'avez pas le temps de passer une journée dans une estancia (grande exploitation agricole) ou d'aller à la Feria de Mataderos, vous pourrez quand même avoir un avant-goût de la culture des gauchos sans quitter Buenos Aires. Les peñas sont des clubs de musique folklorique où des orchestres se produisent devant un public jovial qui mange de la cuisine paysanne. Mais la vraie fête commence après le concert, quand les spectateurs se passent harmonicas et charangos (guitares à cinq cordes) pour faire un bœuf.
D'ordinaire peu connus des touristes, ces établissements rustiques traditionnels se trouvent un peu partout en ville. Essayez par exemple la chaleureuse Peña del Colorado, à Palermo, qui sert des spécialités provenant des confins du pays comme l'agneau de Patagonie, les tamales (farine de maïs, viande et fromage cuits à la vapeur dans une feuille d'épi de maïs) de la province de Tucumán ou les gnocchis farcis de manioc cultivé par les Guarani. Du maté et des vins argentins arrosent le tout. On y entend à tour de rôle des chanteurs de la province de Jujuy interprétant de vieilles complaintes, des guitaristes uruguayens et de jeunes groupes folkloriques composés de percussions et d'instruments à vent.
Le week-end, la peña fait le plein de vrais et faux gauchos, de touristes enthousiastes et de citadins stressés venus décompresser. Le vino patero liquoreux qui coule à flots aide à se mettre dans l'ambiance et donne le courage de se joindre au bal populaire qui conclut la soirée.