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Publié le 16/07/2013 4 minutes de lecture
Cet été, les P’tites Poucettes partent à Odessa en stop. En tant que vraies expertes (Sandra et Aurélie ont déjà fait Paris-Istanbul en stop en 2012), dignes représentantes de l’esprit de la Bible du Grand Voyageur, elles nous donnent leurs 4 meilleurs conseils pour faire du stop au féminin. Article écrit par Aurélie Streiff et Sandra Reinflet en collaboration avec lonelyplanet.fr.
1. Redoubler d’imagination pour communiquer
Comme dans bien des circonstances, sourire et bonne humeur sont les clés de la réussite. Ils permettent de faire face au problème de la barrière de la langue, qui se pose fréquemment à l'étranger. Comment procéder avec un routier serbe, grec ou albanais ne maîtrisant aucun autre dialecte que le sien ? Plusieurs astuces qui fonctionnent...
Soli-lock
Monologuer en anglais en réponse à son indéchiffrable discours et répliquer un sourire niais à chacun des sons qu'il produit.
PolyglotTEST
Se munir de son guide de conversation et montrer sa bonne volonté en le questionnant sur des sujets cruciaux (Quels sont vos passe-temps préférés ? Fera t-il beau demain ? Aimez vous danser ? Votre fleur favorite ?) puis renouveler l'opération « sourire bêtement » à sa réponse (pour peu qu’elle soit différente de celle mentionnée dans le livre...).
Musiversel !
Chanter, dans toutes les langues que l’on connaît. Assumer de connaître les paroles de Dobodobodoï Dobodobodoï, I wanna be a disco boy. S'essayer à une reprise de Nana Mouskouri. Jouer la carte du patriotisme en fredonnant Piaf. Cette dernière étant célèbre dans le monde entier, elle nous a tiré de bien des impasses !) La vie en rose...
2. Trouver le bon spot
Le cauchemar de l’autostoppeur est la sortie des villes. Se poster à un rond-point du centre de Rome et y brandir une pancarte pour « Trieste » a peu de chance de vous faire décoller au delà d’une tri(e)ste périphérie urbaine...
Carte à jouer...
Pensez à vous munir de l’accessoire indispensable – tombé en désuétude et délaissé au profit de ses descendants hautement technologiques… La sempiternelle carte routière ! Cet outil irremplaçable est d'une aide précieuse pour situer la direction de votre prochaine étape.
No aires but air !
La pratique de l'auto-stop est interdite sur la grande majorité des autoroutes européennes – souvent même aux péages et sur les aires… Si la loi est relativement souple vis à vis des auto-stoppeuses sympas, il est fortement déconseillé de s'y aventurer pour des questions de sécurité... Conseil de Poucette, n'essayez pas, on a testé pour vous ! Préférez-donc les petites routes, qui présentent un cadre plus agréable, moins pollué et moins bruyant que l'environnement autoroutier.
Ne pas hésiter à lier imagination et humour. Photo : © Les P'tites Poucettes
3. Faire confiance… avec intuition
A mi-chemin entre la méfiance paranoïaque et l'inconscience crédule, se niche l'instinct.... ! Il est votre meilleur allié. Tâchez de vous y fier.
Flairer bons (et mauvais) coups
Ainsi, si un véhicule inspire à l'une de nous un « mauvais pressentiment » - qu'il soit fondé (conducteur qui fait demi-tour ou manifestement ivre…) ou bien sans motif apparent - nous déclinons aimablement l'offre même si cela prolonge l'attente. Notre meilleure excuse : « Désolées, nous ne montons qu’avec des femmes ». Cela n'arrive que rarement, mais une fois ou deux, cette précaution nous a peut-être évité des situations délicates.
Légiférer à l'unisson
Si vous voyagez à plusieurs, accordez-vous préalablement sur un ensemble de règles, et ne les enfreignez sous aucun prétexte. Cela a le mérite d'écarter tout risque de querelle (« Je t'avais bien dit qu'il était bizarre ! ») et d'unifier vos propos pour un discours cohérent (« Qu'est ce que tu racontes, c'est pas ta mère, mais mon copain très musclé qu'on attend... »). Le corpus législatif des Poucettes se compose d'une règle unique, mais avec laquelle nous ne transigeons en aucun cas - celle de cesser de circuler une fois la nuit tombée. Il est important de prendre des repères dans le paysage et de pouvoir distinguer clairement le visage de son conducteur.
Prudence éclairée
Assurez vos arrières en vous équipant d'une arme de défense. Vous n'aurez probablement pas à en faire usage, mais elle vous assure de voyager l'esprit tranquille. (En auto-stoppeuse avisée, Anick-Marie Bouchard recommande le poivre de Cayenne ou la mousse d'encre – dans un espace clos tel l'habitacle d'un véhicule, mieux vaut en effet ne pas s'auto-intoxiquer).
Ennemi invisible
Pour notre part nous gardons toujours une bombe lacrymogène à portée de mains, bien que nous n’ayons jamais pensé à nous en servir (à tel point que nous ignorons même si elle fonctionne !). Pour sûr, un arsenal anti-moustique aurait été plus utile… Et il aurait souvent été préférable d'être armée de patience... Pour tuer le temps !
4. S’amuser !
Positive attitude
Si vous avez choisi de partir en stop, c’est que vous affectionnez davantage les plans galères que les petits transats en bord de mer. Alors, apprenez à savourer ce temps perdu en pensant - lorsque vous attendrez deux heures sous un cagnard brûlant et 45°C à l'ombre (sans ombre...) - qu’au bout de l’effort, c’est sûr, une voiture climatisée vous embarquera à son bord et que vous ne tarderez pas à trinquer avec son conducteur !
À deux c'est mieux
Être en bonne compagnie adoucit les moments de doutes, compense ceux de découragement et – pour les filles surtout – est tout de même plus sécurisant.
Sexe fort
Considérées naturellement innofensives en qualité de filles, nous avons l'avantage d'inspirer confiance. Ainsi, femmes ou hommes, jeunes, vieux, en couple, en famille ou célibataire –en berline, en van ou en 38 tonnes – tous types de conducteurs nous viennent en aide, et n’hésitent pas à nous faire partager quelques kilomètres.
L’auto-stop en duo, et au féminin, que dire… c’est la porte(ière) ouverte à toutes les rencontres !
Impromptu mon amour
Laissez-vous surprendre ! Suivant les conseils de vos chauffeurs, n'hésitez pas à faire un détour ici ou là, une halte improvisée. Tous ont des souvenirs à partager – une version de l'histoire de leur pays à transmettre, un lieu à vous faire découvrir, une spécialité à vous faire déguster... Les autochtones sont incontestablement les meilleurs guides.
Attention aux attentions
Le plus grand danger, c’est la peur de l’autre. Alors, trêve de sermon... et vive l'aventure ! Reprenez au conseil numéro 1, et levez le pouce !
Retrouvez d’autres conseils des P’tites Poucettes sur leur site Internet et les conseils les plus précis pour bien voyager dans la Bible du Grand Voyageur.