Zagora, la ville caravanière
Le célèbre panneau de Zagora, décoré d’un nomade et d’un dromadaire, indique toujours “Tombouctou, 52 jours”, même si les habitants affirment qu’une monture rapide peut vous y conduire en 48 jours.
C’est au flot de caravanes qui le traversait, richement chargées en provenance de Tombouctou et d’ailleurs, que cet avant-poste isolé du désert doit son caractère cosmopolite. Aujourd’hui, la ville toujours commerçante abrite l’un des plus grands souks du Sud (mercredi et dimanche). On y trouve absolument de tout, et vous y verrez les chalands marchander aussi bien un poulet vivant, qu’une batterie de voiture ou un monticule de dattes.
Pour un autre aperçu de la culture cosmopolite de cette ville-carrefour, rendez-vous (en voiture ou en taxi) au village voisin d’Amezrou. Un habitant pourra vous proposer de vous le faire visiter. Plongez dans les ruelles tortueuses du mellah en brique crue, en partie en ruine, en partie restauré, où vivaient autrefois quelque 400 familles juives. Vous pourrez jeter un coup d’œil à l’intérieur d’une petite synagogue en pisé, observer les ouvriers à l’œuvre, perchés sur des échelles branlantes, et rencontrer les artisans qui soudent des talismans en métal ornés de motifs amazighs, musulmans, juifs et africains.
Si vous n’allez pas jusqu’à M’Hamid et les dunes de l’erg Chigaga, à 100 km plus au sud par la N9, Zagora est un point de départ idéal pour une expédition dans le désert de pierres (hamada) ou vers des dunes plus proches comme celles de Tinfou ‒ qui font figure de bac à sable comparée aux mers de sable de M’Hamid et de Mergouza.