Tamegroute, le village de la poterie
Aujourd’hui, deux raisons justifient de s’arrêter dans ce village sur la route du désert ou au retour de celui-ci : la petite bibliothèque remplie d’inestimables manuscrits anciens et les ateliers de poterie qui produisent les fameuses céramiques vertes dans le respect des méthodes ancestrales.
Tamegroute est le centre de la zaouïa Nassiriyya, une confrérie religieuse fondée au XVIIe siècle par l’érudit Sidi Mohammed ben Nassir, qui voyagea en Algérie, en Syrie, en Iran et en Libye. Le centre fut un lieu de rencontres entre savants et étudiants qui s’intéressaient aux sciences et en particulier à la médecine. La zaouïa est restée depuis un lieu de pèlerinage pour les malades et une école coranique. Le moussem annuel a lieu un mois après l’Aïd al-Adha.
Si le mausolée est fermé aux non-musulmans, la remarquable bibliothèque de l’école coranique adjacente est ouverte à tous. À condition de trouver le gardien des clés. Parmi les 4 000 manuscrits anciens qui restent sur les étagères vitrées – il y en avait quelque 50 000 autrefois – figurent des cartes détaillées, d’exquises calligraphies et un coran de Cordoue écrit sur une peau de gazelle datant du XIe siècle. La bibliothèque est située après une arche, à l’angle nord-ouest de la place principale.
Pour découvrir la fabrication des céramiques locales, visitez la Maison de la poterie. Le cuivre oxydé que contient l’argile est à l’origine du vert intense des pièces produites ici. La technique date de l’arrivée dans le village d’artisans de Fès, invités par la confrérie Nassiri. Il reste sept familles de potiers, qui fabriquent de tout, des bols et assiettes faciles à transporter aux vases immenses.
Si les dunes de Tinfou, à environ 7 km au sud de Tamegroute, font figure de bac à sable comparées aux grandes mers de sable de M’Hamid et de Merzouga, il est amusant de les escalader et de les dévaler