Tombeau d’Abakh Hoja (Afaq Khoja)

香妃墓 Bel exemple d’architecture islamique, ce complexe funéraire s’étend sur 3 ha à la périphérie nord-est de la ville. Il s’agit du principal lieu saint musulman du Xīnjiāng et à ce titre d’une destination de pèlerinage majeure.

Bâti en 1640 par Yusuf Hoja en tant qu’école religieuse, le mausolée renferme les dépouilles d’Abakh Hoja, fils du précédent et célèbre dirigeant politique soufi du XVII^e siècle, et de 72 membres de la famille Hoja sur cinq générations. Selon la légende, Iparhan, petite-fille d’Abakh, reposerait également à l’intérieur. Les Chinois, qui la surnomment Xiang Fei (concubine parfumée), affirment que l’empereur Qianlong l’adorait, mais qu’elle avait le mal du pays ; ils la considèrent ainsi comme un symbole de l’unité nationale. En revanche, les Ouïgours racontent qu’elle fut le fer de lance de la résistance ouïgoure, kidnappée et amenée à Beijing, où elle mourut le cœur brisé, ou assassinée par la mère du souverain.

La forme irrégulière de l’ensemble, modifié au cours des trois siècles suivant sa construction, fait que toutes ses mosquées sont orientées vers La Mecque selon un angle légèrement différent. Au sud se dressent la porte principale, recouverte d’éclatantes céramiques bleues vernissées, ainsi que les mosquées haute et basse, typiques de l’architecture ouïgoure. L’une ouverte sur les côtés, l’autre close, ces dernières servaient alternativement selon la saison. Notez au passage les piliers en bois sculpté et peint (1926), surmontés de chapiteaux à muqarnas (éléments décoratifs en nid-d’abeilles).

La Grande Mosquée s’élève à l’ouest, la mosquée verte (qui possède aussi une salle d’été et une salle d’hiver), au nord. Édifice le plus imposant, le mausolée à coupole trône à l’est, au milieu d’un cimetière flanqué de quatre tours d’angle colorées. L’élément le plus frappant reste toutefois les carreaux de céramique disparates des murs extérieurs, résultat de restaurations au coup par coup. Le trajet en taxi vous coûtera entre 10 et 15 ¥.