Strasbourg

Cathédrale Notre-Dame

Il a fallu quatre siècles à la cathédrale pour s'offrir de façon si majestueuse à nos yeux, lorsqu'on la découvre par la rue Mercière. Des milliers de pages ne suffiraient pas à la décrire, la raconter, l'expliquer. Observez-la bien, elle vous bouleversera.

Du haut de ses 142 mètres, elle toise l'horizon et tutoie le ciel. Sa construction résulte de mille ans d'architecture religieuse. Les premiers travaux remontent à 1015 et prennent la forme d'une cathédrale romane. Celle-ci ne cessera d'être agrandie et modifiée, au fil des siècles et des campagnes de construction, intégrant plusieurs influences architecturales. Son histoire, tumultueuse, la fait passer au culte protestant en 1529, puis revenir au culte catholique, en 1681 sous Louis XIV. Les incendies ne l'épargnent pas au Moyen Âge et plus récemment, elle est endommagée par les obus prussiens (1870), puis par les bombes américaines (1944).

Pollution oblige, la plupart des statues qui la décorent sont des copies; les originaux ont été transférés au musée de l'Œuvre Notre-Dame. Mais le charme reste total. On est frappé par la taille de la rosace achevée en 1318 (12 mètres de diamètre) et par sa composition en 16 pétales géminées. Elle chapeaute un autre chef-d'œuvre: le portail central, qui relate la Passion du Christ (tympan) et évoque des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament (voussures). Les sculptures semblent hésiter entre profane et sacré: les prophètes d'Israël et le Jugement dernier prennent néanmoins le dessus sur cet odieux personnage qui baisse son pantalon et vous montre l'orifice de son séant! Sur les portails latéraux, le temps a figé les discussions des Vierges folles et sages face au divin Époux; un peu plus loin, les Vertus terrassent les Vices et le Tentateur ironise en tenant la fameuse pomme. Ceux qui ne connaissent pas le vertige se lanceront à l'ascension de la plate-forme (332 marches) pour admirer l'époustouflant panorama sur la cité et la plaine du Rhin et étudier d'un peu plus près cette fameuse flèche…

À l'intérieur, même ravissement: le pilier des anges (XIIIe siècle) fait face à la plus célèbre horloge astronomique d'Europe, véritable chef-d'œuvre de mécanique construit entre 1571 et 1574, et attraction de la cathédrale, dont on ne manquera pas non plus le ballet des automates (grand défilé à 12h30: le Christ saluant les douze apôtres). La nef (1485), les fonts baptismaux (1453), la crypte (XIe siècle), les vitraux, l'orgue gothique (XVe siècle) et ses automates aujourd'hui immobiles (héraut en pourpoint; marchand de bretzels…) sont autant de chefs-d'œuvre que le parcours de découverte, mis en place récemment, signale.

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