Dordogne et Lot

Les grottes de Lascaux

La visite des sites de Lascaux

Si la découverte de la grotte Chauvet, bien plus ancienne, lui a quelque peu volé la vedette ces dernières années, Lascaux, classé au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, demeure un site incontournable du Paléolithique supérieur. On le date d’il y a environ 20 000 ans, soit une période allant de la fin du Solutréen au tout début du Magdalénien. L’aspect monumental des représentations animales peintes et gravées, la polychromie largement conservée et l’utilisation remarquable des reliefs naturels de la roche rendent la grotte exceptionnelle à plus d’un titre. Sa découverte par quatre adolescents le 12 septembre 1940 a ainsi bouleversé la perception que l’on avait alors de l’art pariétal. L’abbé Breuil, qui fait autorité à l’époque, est le premier à authentifier le site avant qu’elle ne devienne une attraction mondiale après son ouverture au public en 1948.

Lascaux II Inaugurée en 1983, vingt ans après la fermeture de la grotte originale, cette première réplique rassemble sur une cinquantaine de mètres 90% des peintures de Lascaux. Comme prévu, sa fréquentation a chuté depuis l’ouverture de Lascaux IV, mais elle garde la préférence d’un public averti. À l’inverse de sa grande sœur, Lascaux II est située sous terre et possède la même morphologie que la grotte originelle, située en outre à deux pas. Lors des visites aux explications plus pointues et approfondies qu’à Lascaux IV, il n’y a qu’un seul groupe dans la grotte. Une “intimité” appréciable pour communier avec les premiers dessinateurs ou ressentir l’émotion des inventeurs de Lascaux.

Lascaux III Il s’agit d’une exposition itinérante et internationale (elle s’est déjà tenue à Chicago, Houston et Montréal) relatant l’histoire de la grotte avec films et fac-similés.

Lascaux IV (Centre international d’art pariétal de Montignac-Lascaux) Situé en bas de la colline de Lascaux pour mieux préserver la grotte originelle, ce bel espace tout en longueur, imaginé par le cabinet d’architectes norvégien Snøhetta, évoque un abri sous roche. Bâti en béton gris, il fait écho aux strates du sous-sol. À l’intérieur se tient une réplique intégrale des parties ornées de la grotte originale. La fameuse “salle des Taureaux” ouvre la visite, et l’on est d’emblée saisi par la taille et la dynamique de ces animaux que l’on croirait en mouvement. Puis vient le “diverticule axial”, une galerie plus étroite entièrement tapissée de représentations, qui a valu à la grotte son surnom de “chapelle Sixtine de la préhistoire”. Suivent les panneaux de “la Vache noire ”, des “Cerfs nageants” ou des “Bisons croisés”… des scènes non reproduites à Lascaux II. Au centre de la grotte, l’abside regroupe un millier de gravures enchevêtrées qui, à elles seules, représentent plus de la moitié des œuvres de Lascaux.

Après la visite guidée d’une heure (dont 30 minutes dans la grotte), on pénètre dans l’Atelier, vaste pièce ponctuée de plusieurs panneaux grandeur nature où les œuvres livrent leurs secrets à l’aide de tablettes (pas toujours très intuitives) distribuées à l’entrée. On y détaille notamment la fameuse “représentation du Puits”, difficilement observable puisque cachée au fonds d’un puits : un homme à tête d’oiseau, le sexe en érection à terre devant un bison. Parmi les animaux représentés, si le cheval domine à côté des cerfs, bisons et bouquetins, l’aurochs est le plus rare et le renne est absent (ce qui bat en brèche l’hypothèse de la représentation de scènes de chasse). L’abondance des figures gravées et peintes, ainsi que la mise en scène – un effet monumental et spectaculaire voulu par les artistes de la préhistoire – témoignent de l’extraordinaire inventivité et de la maîtrise de nos ancêtres, mais leur sens n’a toujours pas été percé à jour.

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