Milan

Un soir à la Scala

Stendhal, qui eut la première crise du syndrome qui porte son nom en rencontrant Byron dans une loge de la Scala en 1816, ne fut sans doute pas le dernier à défaillir dans la salle d'opéra la plus célèbre du monde. Si les rénovations récentes ont doté l'endroit d'une acoustique améliorée et d'écrans au dos des sièges pour visualiser le livret en deux langues, le charme du XVIIIe siècle demeure.

Six niveaux de loggie (loges et balcons) ornées de dorures et tapissées de tissu cramoisi accueillent les soirs de représentation un public tout aussi paré. Vieilles fortunes milanaises et nouveaux riches se montrent à cette occasion. À l'entracte, le spectacle continue au bar du théâtre, véritable boîte à bijoux, ou au restaurant voisin Il Marchesino, où l'on échange des commentaires mondains un verre de vin pétillant à la main. «L'opéra demeure la chose la plus ennuyeuse sur terre s'il ne parvient pas à nous faire rêver tout éveillé aux chagrins secrets qui perturbent les vies les plus heureuses en apparence», disait Stendhal. La Scala est l'endroit parfait pour laisser cette rêverie s'emparer de vous.

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