Tibet : Les incontournables
Mont Kailash, Tibet occidental
Vénérée par les bouddhistes et les hindous, cette montagne sacrée, appelée Gang Rinpoche au Tibet, culmine à 6 714 m dans la plaine de Barkha.
À proximité, la présence du Mapham Yum-tso (lac Manasarovar), un vaste lac d’eau douce également sacré, et de la source de quatre fleuves majeurs d’Asie (Sutlej, Brahmapoutre – Yarlung Tsangpo au Tibet –, Indus et Karnali) ajoutent encore au caractère unique du site. Cette découverte comporte même un bonus : le pèlerinage de 3 jours autour de la montagne effacerait les péchés de toute une vie.
Chemin de pèlerinage autour du Jokhang, Lhassa
On ne sait jamais à quoi s’attendre quand on rejoint le flot de fidèles qui suit le circuit du Barkhor, la circumambulation autour du temple du Jokhang à Lhassa : pèlerins venus des quatre coins du Tibet, vendeurs de moulins à prières et de turquoises, nomades khampas, femmes de l’Amdo arborant 108 tresses, peintres de thangka, marchands musulmans ou militaires chinois. Ce microcosme tibétain invite à revenir encore et encore. À droite : Barkhor Square.
Temple du Jokhang, Lhassa
Ce qui frappe d’abord quand on pénètre dans les allées du Jokhang, c’est l’atmosphère de révérence feutrée. Des dizaines de pèlerins émerveillés parcourent les escaliers, passent sous des portes médiévales et contemplent des peintures murales millénaires, s’arrêtant brièvement pour recharger les centaines de lampes à beurre clignotant dans la pénombre.
Ici bat le cœur spirituel du Tibet, et vous avez le sentiment d’être revenu au XIVe siècle.
Vue sur le mont Everest
Ne le dites jamais à Katmandou, mais le Tibet possède de loin le meilleur panorama sur Qomolungma, le nom tibétain de la plus célèbre montagne du monde. Tandis que les treks de deux semaines, côté népalais, présentent des aperçus furtifs du géant de 8 848 m, la vue dégagée sur la face nord, qui s’étend depuis le monastère de Rongphu à 5 100 m d’altitude ou les tentes du camp de base sur le versant tibétain, vous impressionnera.
Saga Dawa
Au Tibet, la distinction entre touriste et pèlerin est parfois infime, en particulier durant Saga Dawa, l’une des grandes fêtes du bouddhisme tibétain, qui évoque la naissance du Bouddha Sakyamuni (Siddharta Gautama). Des milliers de fidèles viennent à Lhassa pour effectuer une procession sur le Lingkhor (circuit rituel à l’extérieur du sanctuaire), long de 8 km. Faites le plein de petites coupures et d’encens de genévrier avant de rejoindre les moines et les pèlerins. Sinon, partez vers le mont Kailash, à l’ouest, pour la grande fête en l’honneur de ce mont sacré.
Monastère de Samye
Le tout premier monastère du Tibet, fondé vers 775, se compose d’un ensemble de chapelles, de chortens (monuments bouddhiques) et de sanctuaires, disposés autour d’un temple mêlant les styles tibétain, chinois et indien. C’est ici que Guru Rinpoche (le sage indien Padmasambhava) affronta les démons pour introduire le bouddhisme au Tibet au VIIIe siècle et que la religion tibétaine dominante s’imposa lors d’un grand débat. Le cadre, sur les rives désertiques du Yarlung Tsangpo (Brahmapoutre), est tout simplement enchanteur.
Voyage en train jusqu’à Lhassa
Malgré tous ses défauts, la ligne ferroviaire qui relie le Qinghai au Tibet (voie ferrée la plus haute du monde) est un miracle d’ingénierie et une façon délicieuse de rallier Lhassa. Réservez une place côté fenêtre afin d’admirer le paysage (lacs salés, plaines traversées par les troupeaux de yaks, terres désolées et haut plateau). Vous chercherez sans doute votre souffle au point culminant du parcours (5 072 m !), mais ce périple ferroviaire vous fera vivre une aventure inoubliable.
Monastères de Drepung et de Sera
Ces deux grandes cités monastiques, près de Lhassa, possèdent une grande autorité morale. Gravissez le réseau d’allées immaculées qui dessert celliers et cuisines, salles d’études ou de prière. Observezles moines en robe rouge et, l’après-midi, ne manquez pas les débats, un spectacle mêlant dialectique bouddhique, joutes oratoires et pantomime. En haut à gauche : Moines se recueillant au monastère de Drepung.
Palais du Potala, Lhassa
La visite de l’emblématique palais du Potala, l’ancienne résidence des dalaï-lamas à Lhassa, vous fera en fait découvrir une forteresse d’altitude encore empreinte d’une certaine spiritualité – en témoignent les chapelles aux tombeaux dorés, les opulentes salles de réception et les vastes salles de prière. Même si les autorités chinoises le parent aujourd’hui du titre de musée, le palais symbolise encore la richesse spirituelle et matérielle du Tibet.
Thé au beurre de yak
Quels que soient vos goûts en la matière, vous allez apprécier votre première gorgée de thé au beurre de yak car elle signifie que votre voyage a réellement commencé ! Vous la boirez en compagnie d’un moine, dans la tente d’un berger ou une maison de thé fréquentée par des Tibétains âgés.
La boisson nationale nous plaît surtout, en fait, pour l’occasion qu’elle donne aux visiteurs d’échanger avec la population !
Kumbum de Gyantse
Le grand chorten de Gyantse n’a pas d’égal dans la chaîne himalayenne. Ce sanctuaire du XVe siècle renferme une grande statue de Bouddha. À l’extérieur, les pèlerins honorent les chapelles et les autels renfermant des statues colorées de bouddhas sereins ou de démons, ainsi que de belles œuvres d’art tibétain. En achevant le circuit, le visiteur débouche, sous le regard des yeux omniscients de Bouddha, sur des avant-toits d’où s’étend une vue mémorable sur le fort et la vieille ville.
Monastère de Ganden
À 2 heures de route de Lhassa, découvrez le cadre stupéfiant de l’université monastique de Ganden, dominant la vallée de la Kyi‑chu.
Si ce grand monastère du XVe siècle a frôlé la disparition durant la Révolution culturelle, la communauté des moines, bien vivante aujourd’hui, entretient un ensemble de chapelles restaurées qui s’articule autour du tombeau de Tsongkhapa, le lama fondateur de l’école Gelugpa, et comporte un charmant kora (chemin de pèlerinage).
Sentiers de pèlerinage
Aux quatre coins du Tibet, vous assisterez à la dévotion des fidèles, qu’ils actionnent un moulin à prières en psalmodiant, qu’ils honorent des pierres mani ou parcourent les kora autour des temples. Et vous n’oublierez pas de sitôt cette heure passée en compagnie, d’un joyeux groupe de pèlerins. Notre préféré ?
Le kora du Tashilhunpo, à Shigatse.
Drapeaux de prière
Franchir un col d’altitude orné de drapeaux de prière colorés claquant au vent relève presque de la banalité au Tibet. Imitez votre conducteur et criez “so, so, so” en jetant des confettis colorés en l’air afin d’attirer la bonne fortune. Mieux encore, ajoutez vos propres drapeaux, où sont inscrites des formules sacrées, pour soigner votre karma – portées par le souffle du vent, les prières s’envolent vers le ciel et les divinités.
Monastère de Sakya
À 150 km de Shigatse, près de la route de l’Amitié (Friendship Highway) qui relie Katmandou à Lhassa, découvrez les murs gris de ce monastère aux allures de forteresse. Les salles de prière, impressionnantes avec leurs bouddhas dorés entourés d’offrandes et leurs dizaines de piliers, peuvent accueillir jusqu’à 400 moines. Sakya est aussi réputé pour ses précieux parchemins anciens et ses peintures murales. Les fidèles viennent de tout le Tibet occidental pour le visiter.
Lac Nam‑tso
À quelques heures de route de Lhassa, vers le nord, le sublime Nam‑tso incarne le paysage rugueux du Tibet septentrional. Aussi appelé Tengri Nor ou encore Nam Co (“lac céleste”), ce lac profond aux eaux azurées est bordé de collines plantées de drapeaux de prière et de falaises déchiquetées, avec les sommets enneigés en toile de fond ; des oiseaux migrateurs y nichent. Offrez-vous un moment rare en parcourant le kora au crépuscule en compagnie de pèlerins.
Le site est glacial, et de plus en plus touristique mais d’une beauté phénoménale.
Royaume de Guge, Tibet occidental
Le royaume disparu de Guge, à Tsaparang, est sans équivalent dans le centre du Tibet.
Il évoque bien plus le Ladakh que Lhassa à l’heure chinoise. L’émotion étreint le visiteur lorsqu’il descend un escalier secret, traverse des grottes en rampant ou contemple des fresques bouddhiques… dans l’isolement le plus complet. Ces vestiges à demi oubliés constituent l’une des grandes destinations méconnues d’Asie.
Lacs jumeaux de Ngan‑tsoet de Rawok‑tso
Le Tibet ne manque pas de lacs spectaculaires et isolés. Toutefois, rien ne peut égaler les eaux cristallines, les plages de sable et les cimes enneigées de ces lacs jumeaux, qui évoquent davantage les Rocheuses canadiennes que le plateau tibétain. Passez la nuit dans un hôtel sur pilotis, au-dessus des eaux turquoise, puis partez à la découverte des glaciers.
Trek de Ganden à Samye
Le Tibet est à explorer à pied. Lors de ce trek, un classique de la randonnée qui comprend 4 jours de marche entre deux des plus beaux monastères tibétains, vous découvrirez des campements de nomades, des lacs alpestres et un ancien ermitage de Guru Rinpoche, et vous franchirez au passage des cols de plus de 5 000 m d’altitude. Sinon, louez un cheval pour un merveilleux parcours en pleine nature, avec les pikas, de petits mamifères ressemblant aux lapins, pour seule compagnie.
Route de l’Amitié
Organiser un périple en 4×4 à travers le Tibet pour aller de Lhassa à Katmandou par la route de l’Amitié (Friendship Highway) constitue un voyage mémorable. Certes, il vous faudra triompher de l’administration tatillonne pour obtenir un permis, mais les gratifications seront nombreuses en retour : paysages stupéfiants, monastères méconnus, sentiment de vivre une véritable aventure... À la fin du trajet, vous quitterez l’aride plateau tibétain pour plonger dans les contrées plus verdoyantes du Népal.