Sécurité
L’Indonésie est, de façon générale, une destination assez sûre. Quelques rabatteurs peuvent vous harceler, mais la plupart des étrangers affrontent plus de problèmes chez eux. Si le vol existe, il est peu fréquent.
Alcool frelaté
Hormis dans les bars et les resorts fiables, abstenezvous de consommer de l’arak, l’alcool local à base de riz ou de palme. Il peut contenir du méthanol, toxique, produit lors de la fermentation, et qui n’est pas toujours éliminé. Décès ou empoisonnements peuvent survenir, notamment à Bali et aux îles Gili, lorsque des vendeurs peu scrupuleux mettent de l’arak à la place de vodka, de gin ou de whisky. Si les prix pratiqués dans un bar sont très bas, prenez le temps de vous demander ce que vous buvez vraiment…
Drogue
L’Indonésie pratique la tolérance zéro en matière de drogue, et les cas d’arrestation et de condamnation sont nombreux. Ces dernières années, des Français ont été arrêtés et condamnés par des tribunaux indonésiens. Le trafic de drogue fait l’objet de condamnations très lourdes, allant jusqu’à la peine de mort.
- Des descentes de police ont lieu régulièrement dans les clubs de Jakarta et de Bali, avec analyse d’urine obligatoire pour toute personne surprise en possession de drogue. Des pièges sont tendus aux éventuels consommateurs (des policiers se font parfois passer pour des dealers).
- À Bali, ces opérations visent également des soirées privées, et les propriétaires d’hôtels sont légalement contraints de dénoncer les contrevenants.
- La réglementation ne distingue ni les substances ni les quantités. Les sanctions sont très lourdes dans tous les cas (que ce soient de l’héroïne ou quelques brins de marijuana).
Escroqueries
Comme dans beaucoup de pays en développement, certaines personnes cherchent à vous soutirer de l’argent, d’une manière ou d’une autre. Il est parfois difficile de distinguer une pratique “normale” – comme l’ajout d’un supplément – d’une arnaque pure et simple.
- L’escroquerie aux cartes bancaires, par le biais de DAB truqués notamment, est courante à Bali et à Java. Il vaut mieux utiliser des DAB rattachés à des banques.
- Certains rabatteurs prennent l’apparence de guides avenants pour conduire les visiteurs dans des boutiques ou des hôtels qui leur versent une commission.
- Bali est le siège de nombreuses arnaques, notamment en lien avec des agents de change. Comme toujours, usez de bon sens.
- Les mendiants (parfois des enfants) font généralement partie de réseaux. Si vous voulez faire un don d’argent, adressez-vous plutôt à un organisme reconnu.
- Les rabatteurs et les colporteurs sont légion dans les secteurs touristiques. Ignorez-les.
Pollution
- Évitez la plage dans les zones très urbanisées, surtout après les tempêtes qui drainent vers les plages les eaux usées, notamment dans le sud de Bali.
- La qualité de l’air est parfois exécrable dans les régions densément peuplées ainsi qu’à Sumatra, lorsque des terres sont brûlées pour agrandir les plantations de palmiers à huile.
Risque terroriste et instabilité
Les mesures de sécurité, renforcées dans les zones touristiques après les attentats de Bali en 2002 et 2005, ont eu tendance à se relâcher ces dernières années. Le risque d’être pris dans une nouvelle tragédie de cet ordre est faible. Les hôtels de luxe de chaînes internationales présentent le meilleur niveau de sécurité – mais ils sont aussi les premières cibles, telles que l’ont démontrées les attaques à Jakarta en 2003 et 2009. Des attentats-suicides ont frappé une gare routière de Jakarta Est en 2017, tuant 3 policiers et, en mai 2018, des attaques visant des églises de Surabaya ont fait 28 victimes, mais de tels incidents restent relativement rares.
En Indonésie comme dans d’autres pays, il convient de faire preuve de vigilance et de respecter les consignes de sécurité. Les problèmes liés à la sécurité sont souvent exagérés par les médias étrangers, qui font passer les manifestations contestataires bruyantes et les incidents mineurs d’agitation pour un chaos d’ampleur nationale. S’il est vrai que des conflits peuvent surgir çà et là dans de petites parties du pays, l’archipel est dans l’ensemble sûr.
Jusqu’à tout récemment, les autorités françaises déconseillaient les voyages en Papouasie, dans le centre de Sulawesi et dans certains secteurs des Moluques. Ces dernières années, la situation tend toutefois à se stabiliser dans ces différentes régions.
Vols
Les délits violents sont rares, mais pas les vols à la tire – pas plus que les sacs arrachés à moto et les cambriolages de chambres ou de véhicules. Soyez prudent, comme dans toute zone urbaine. Rappelez-vous que les voleurs peuvent parfois être d’autres voyageurs.
Quelques conseils de bon sens :
- Rangez votre argent avant de vous éloigner du distributeur (et n’oubliez pas votre carte !).
- Ne laissez pas d’objets de valeur sans surveillance sur la plage.
- Dans les hôtels, utilisez les coffres de la réception ou de votre chambre.
Avec des enfants
Bonne nouvelle : l’Indonésie se prête très bien aux voyages en famille ! Les bambins sont accueillis à bras ouverts dans tout l’archipel et leur spontanéité contribuera à faire tomber les barrières. Votre expérience n’en sera que plus riche.Le top des régions en familleBali La principale destination touristique d’Indonésie est idéale pour les enfants, avec de belles plages, des vagues souvent modérées et d’excellents spots pour débuter le snorkeling et le surf. Des temples dignes d’Indiana Jones parsèment l’île, qui compte par ailleurs nombre d’hôtels et de resorts adaptés aux bambins.Nusa Tenggara Lombok, un peu plus sauvage que Bali, n’en reste pas moins accessible aux familles, avec de magnifiques plages au sud. Gili Air offre une combinaison parfaite d’ambiance décontractée, d’activités, d’hôtels et de restaurants appréciés des enfants. Flores abrite d’impressionnantes créatures dans le parc national de Komodo.Java Batu Karas est une merveilleuse plage où les enfants pourront se baigner sans danger. Des randonnées faciles mènent au Gunung Bromo et les familles seront éblouies par les plages des îles Karimunjawa, plus lointaines. Les ados s’imprégneront des mystères de Borobudur et de Prambanan.L’Indonésie avec des enfantsEn dehors des villes, patience, endurance et expérience sont requises – pour les grands, comme pour les petits. La plupart des Indonésiens adorent les enfants – revers de la médaille, le fait d’être objet de tant d’attention pourra en gêner quelques-uns. Cela dit, certains parents ont trouvé plus facile de voyager en Indonésie en famille, les habitants se montrant plus disposés à les aider que s’ils n’étaient qu’entre adultes. Apprenez à dire l’âge et le sexe de votre enfant en bahasa indonesia – tahun (an), bulau (mois), perempuan (fille) et laki-laki (garçon). En conversant avec les habitants, n’hésitez pas à poser des questions sur leurs propres enfants, présents ou non.
À ne pas manquer
Activités de plein air
- Bali Idéal pour le surf et le snorkeling ; cours adaptés aux enfants.
- Pulau Bunaken, Sulawesi Fabuleuses sorties de snorkeling, notamment à la rencontre des dauphins et des poissons volants.
- Bukit Lawang, Sumatra Descente de rivière en bouée (tubing) et randonnée facile dans la jungle, avec de bonnes chances d’apercevoir des orangs-outans.
Rencontres avec des animaux
- Forêt des singes, Ubud Les primates sont des valeurs sûres !
- Camp Leakey, Kalimantan Une balade en bateau permet d’approcher les orangs-outans.
- Parc national de Komodo, Nusa Tenggara Un parc très fréquenté, pour observer facilement, et en sécurité, de redoutables dragons.
Échanges culturels
- Temkessi, Timor Ouest Les enfants pourront se faire des copains dans les villages traditionnels.
- Putussibau, Kalimantan La vie en communauté dans les maisons longues de la région de Kapuas Hulu donne aux enfants la possibilité de rencontrer de jeunes Dayak.
- Yogyakarta, Java Les petits curieux apprécieront ses nombreux sites culturels.
Préparer son voyage
En dehors de Bali, dont les infrastructures sont bien adaptées aux familles, les équipements pour les enfants sont assez rares, même si vous serez toujours accueillis chaleureusement. Ce que vous emporterez dépendra de votre destination, de vos besoins et de ce que vous trouverez, ou pas, sur place. La plupart des produits sont disponibles à Bali (et, dans une certaine mesure, à Lombok, Jakarta et Yogyakarta) – ce qui ne vous empêche pas d’être prévoyant. Pour les tout-petits, se pose la question de la poussette ou du porte-bébé. Si possible, emportez les deux. Les poussettes seront difficilement maniables sur un sol accidenté ou en l’absence de trottoir, mais pratiques dans le sud de Bali et dans d’autres endroits urbanisés.
- Les sièges auto sont rares ; de plus, leur qualité laisse parfois à désirer.
- Il est difficile de se procurer de la crème solaire et de l’antimoustique à Bali – c’est presque impossible ailleurs. On trouve des lingettes, des couches jetables et du lait maternisé dans les grandes villes.
- On peut aisément faire appel à des babysitters à Bali – pas de service de garde d’enfant ailleurs.
- Pour changer un bébé, vous devrez, la plupart du temps, trouver un endroit discret disposant d’une surface lisse.
- L’allaitement en public est admis à Bali, en Papouasie et à Sumatra (en dehors d’Aceh). Il est à éviter aux Moluques, à Sulawesi (Célèbes) et à Kalimantan. Dans certaines parties de Java Ouest et sur les îles conservatrices de Nusa Tenggara, c’est inapproprié. Suivez l’exemple des mères indonésiennes.
- Les hôtels et pensions (guesthouses) proposent souvent des chambres triples ou familiales ; des lits supplémentaires peuvent être fournis sur demande. Les lits de bébé et les chaises hautes, en revanche, sont rares.
- Le personnel hôtelier porte volontiers assistance aux clients, aussi n’hésitez pas à le solliciter si vous avez besoin de quoi que ce soit pour vos enfants.
- Les grands complexes hôteliers proposent généralement des équipements pour les enfants, et de nombreuses activités en journée et en soirée.
- Emportez des jumelles pour que vos explorateurs en herbe puissent zoomer sur les animaux, les rizières, les temples, les surfeurs…
- La 4G et le Wi-Fi sont répandus ; il est bien souvent possible de se connecter à Internet via un Smartphone ou une tablette – pensez à prendre les vôtres.
- Pour divers conseils sur les voyages en famille, consultez l’ouvrage Voyager avec ses enfants, publié par Lonely Planet.
Gay et lesbien
Les visiteurs LGBT+ en Indonésie suivront les mêmes règles que les voyageurs hétérosexuels : évitez toute manifestation d’affection en public. C’est d’autant plus important dans des régions conservatrices comme Aceh, où des habitants du même sexe qui s’enlaçaient ont été envoyés en ”rééducation” par la police religieuse.
- Dans l’archipel, les homosexuels sont appelés “homo” ou “gay” et les lesbiennes, “lesbi”.
- Le terme “waria”, combinaison de “wanita” (femme) et de “pria” (homme), s’applique aux travestis et aux transsexuels, qui sont également appelés (plus vulgairement) “banci”.
- Si l’homosexualité est proscrite par l’islam, les violences contre les LGBT+ sont rares.
- Bali est une destination particulièrement accueillante pour les voyageurs LGBT+, avec une grande communauté venue d’autres régions du pays.
Citons deux organisations sur place : GAYa NusantaraSite Internet d’information pour la communauté LGBT+ indonésienne. Gaya Dewata (YGD). La plus ancienne – la seule gérée par des autochtones – organisation LGBT+ de Bali.
Femmes seules
Parmi les nombreuses voyageuses qui se rendent en Indonésie seules ou avec une amie, la majorité traversent l’archipel, et notamment Bali, sans problème particulier. Cependant, les Occidentales, en solo ou non, peuvent être l’objet d’une attention particulière, qui peut se révéler pénible.
- Habillez-vous modestement, surtout dans les régions musulmanes les plus conservatrices. Même dans les îles Gili, très touristiques, des panneaux exhortent les femmes à ne pas s’éloigner de la plage en bikini. À Aceh, les femmes, musulmanes ou non, doivent porter le foulard et se couvrir les bras.
- Si les hommes indonésiens sont généralement courtois, certains adoptent une attitude de macho qui entraîne certains comportements puérils : klaxons, remarques déplacées, etc. Faites comme les Indonésiennes : ignorez-les.
- Si vous louez une voiture, un chauffeur musulman pourra juger inconvenant d’accompagner pendant plusieurs jours une voyageuse en solo. Il est possible qu’une tierce personne (un “chaperon”) se joigne au voyage.
Handicapés
Malgré une loi sur le handicap, votée en 2016 après la ratification de la CRDPH (Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées) par l’Indonésie en 2011, et une prise de conscience de plus en plus grande des besoins des handicapés, L’Indonésie reste une destination compliquée pour les voyageurs à mobilité réduite, les malvoyants ou malentendants. Très peu de bâtiments ont des accès aménagés, et même les chaînes hôtelières internationales ne sont pas entièrement équipées. Entre les nids-de-poule, les bouches d’égout mal fermées, les motos garées ici et là, les routes encombrées et les chaussées entrecoupées de marches, circuler sur les trottoirs constitue un véritable parcours du combattant. Les transports en commun sont totalement inaccessibles aux personnes en fauteuil roulant. On peut louer à bon prix une voiture avec chauffeur, mais on ne peut trouver des véhicules accessibles en fauteuil que par le biais de touropérateurs spécialisés. On trouvera facilement des guides dans les régions touristiques, et si ce n’est pas l’usage, ils pourront vous aider (notamment pousser votre fauteuil) en cas de besoin. D’un autre côté, comme dans bien des pays en développement, les Indonésiens sont très serviables et accueillants : aucun voyageur en fauteuil roulant n’attendra longtemps devant un obstacle sans qu’on vienne l’aider. Bali, avec ses bonnes infrastructures, est la destination préférée des voyageurs handicapés, car on y trouve plus facilement des installations et des hébergements adaptés. Si vous vous intéressez à la plongée, vous pourrez vous adresser à l’agence Water Worx, à Padangbai.
En France, l’APF France handicap (01 40 78 69 00 ; 17 bd Auguste-Blanqui, 75013 Paris) peut fournir des informations utiles sur les voyages accessibles. Yanous, Hizy, Handicap.fr et Tourisme et handicaps constituent également de bonnes sources d’information. Désormais, les principales plateformes d’hébergement que sont Abritel, Airbnb, Booking et Hotels.com ont intégré des critères d’accessibilité à leur moteur de recherche. Mobee Travel est une startup qui regroupe des hébergements accessibles et qui propose aussi des séjours sur mesure. Plus modeste, Wilengo fonctionne sur le modèle d’Airbnb. Les agences de voyages Yoola et Comptoir des voyagesorganisent des voyages adaptés aux personnes à mobilité réduite. Les propriétaires d’Accessible Indonesia, compétents, travaillent avec des organismes locaux d’aide aux handicapés. Ils proposent des circuits, essentiellement à Java, Sulawesi (Célèbes) et Bali, ainsi que des croisières de jour, des sorties de plongée et de snorkeling et des séjours accessibles en fauteuil roulant. Ils sont habitués à résoudre les problèmes du manque d’infrastructures. Leur site Internet (en anglais) est très utile : accessibilité des aéroports internationaux, les meilleures destinations, etc.
Voir aussi
Le catalogue des éditions Lonely Planet
L’évasion commence ici, découvrez nos guides et livres de voyage.